La Vuelta 2025 s’est achevée dimanche dans la capitale espagnole sur une image inédite : un peloton stoppé à soixante kilomètres de la ligne, des barrières renversées, et des manifestants pro-palestiniens occupant la chaussée comme sur un boulevard en libre-service. Jonas Vingegaard enfile la tunique rouge et s’offre un troisième Grand Tour, mais l’Espagne, elle, a perdu sa course.
Une fin écourtée, symbole d’une édition ratée
Ce devait être la traditionnelle procession madrilène, champagne et sourires pour le vainqueur. Ce fut une mascarade : étape neutralisée, podium annulé, coureurs renvoyés à leurs hôtels comme après une kermesse interrompue par la pluie. Jamais un Grand Tour n’avait connu pareille conclusion. Déjà rabotée à plusieurs reprises par des manifestations tout au long de ces trois semaines, la Vuelta s’est achevée dans le désordre, sans panache, à l’image d’une édition où l’on aura davantage parlé de déviations policières que d’exploits cyclistes.
On ne contestera pas la victoire du Danois. Sur la Bola del Mundo, la veille, il a mis un point final à une domination tranquille. Il s’offre une première Vuelta qui s’ajoute à ses deux Tours de France (2022, 2023). Mais ce triomphe a l’amertume des succès trop faciles, quand l’adversité s’effrite et que les circonstances réduisent la dramaturgie sportive à une succession de neutralisations. Almeida a tenté, Pidcock a résisté, mais jamais la course n’a semblé basculer.
L’impuissance des autorités espagnoles
Au-delà du sport, le scandale est ailleurs. Comment accepter qu’une course de ce niveau ait été perturbée jour après jour par des actions annoncées à l’avance ? Comment admettre que l’organisation et les autorités régionales n’aient pas su – ou pas voulu – protéger l’épreuve ? Quand l’Italie défend son Giro comme un joyau, quand la France veille jalousement sur son Tour, l’Espagne a laissé filer la Vuelta comme on laisse filer un ballon percé. À force de complaisance, le troisième Grand Tour est devenu le parent pauvre, victime de blocages récurrents et de décisions frileuses.
La Vuelta, éternel troisième couteau
Le Giro a ses paysages, ses pièges et ses champions renaissants. Le Tour demeure l’Olympe du cyclisme, avec sa dramaturgie intacte. La Vuelta, elle, se réduit à un terrain d’expérimentations, de parcours bricolés et de finitions bâclées. Cette année, elle a touché le fond : rabotée, parasitée, terminée en queue de poisson. Vingegaard pourra inscrire son nom au palmarès, mais qui, dans dix ans, se souviendra de ce Tour d’Espagne interrompu par des banderoles et des slogans ?
YV
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