Brendan O’Callaghan, surnommé le « B-Man », a longtemps été connu dans les milieux criminels de la frontière nord-irlandaise. Âgé de 37 ans, originaire de Crossmaglen et issu d’une famille marquée par l’héritage républicain, il vient d’être reconnu coupable de 16 chefs d’accusation devant la Crown Court de Belfast. Parmi eux : trafic de cocaïne, cannabis et médicaments détournés, ainsi que blanchiment massif d’argent.
Considéré comme l’un des principaux barons de la drogue en Irlande du Nord, O’Callaghan dirigeait depuis des années des filières de contrebande multimillionnaires entre l’Armagh, le Louth et le Monaghan.
Encrochat et l’opération Venetic : la fin d’une impunité
C’est grâce à l’opération Venetic, lancée après le piratage du réseau téléphonique crypté Encrochat par la police française en 2020, que les enquêteurs du PSNI (Police Service of Northern Ireland) ont pu établir son implication. Des milliers de messages l’incriminant dans l’approvisionnement de drogues à grande échelle et dans des opérations de blanchiment ont été interceptés.
Arrêté dès avril 2020, il avait nié toute implication, allant jusqu’à contester la propriété du téléphone Encrochat retrouvé à proximité de son domicile. Mais les preuves s’accumulaient : argent liquide, stupéfiants dissimulés, multiples téléphones. Après cinq années de dénégations, il a finalement plaidé coupable la semaine dernière. Sa condamnation définitive doit être prononcée le 20 octobre.
L’affaire illustre le mélange des genres dans le sud de l’Armagh. D’après plusieurs sources, O’Callaghan aurait bénéficié d’une forme de protection grâce à ses liens avec d’anciens membres de l’IRA et avec les réseaux de contrebande de cigarettes et de carburant qui structurent encore la zone frontalière. Certains anciens paramilitaires auraient fermé les yeux sur son trafic, soupçonnés d’avoir touché leur part.
D’autres, au contraire, auraient exprimé leur inquiétude, craignant que les activités du « B-Man » attirent l’attention de la police sur leurs propres affaires illégales.
Un clan mêlé à d’autres crimes frontaliers
La criminalité familiale n’est pas étrangère au dossier. Son cousin Daniel O’Callaghan, ancien joueur de football gaélique décoré, purge actuellement une peine de dix ans pour avoir participé à des cambriolages de distributeurs automatiques dans le Cavan, le Meath et le Monaghan.
Brendan O’Callaghan, quant à lui, entretenait aussi des contacts avec le gang responsable du meurtre du garda Adrian Donohoe lors du braquage d’un bureau de poste près de Dundalk en 2013. S’il n’a pas été impliqué directement dans cette attaque, ses relations avec des figures comme Aaron Brady, condamné à la réclusion à perpétuité, témoignent de la porosité entre les différents réseaux criminels frontaliers.
Contrairement à d’autres gangs spécialisés dans les vols spectaculaires, O’Callaghan répétait qu’un trafiquant risquait moins qu’un braqueur : « avec un million de livres de drogue, vous prenez cinq ans, mais pour un braquage à dix millions, c’est dix ans ».
Cette logique cynique a façonné son parcours : s’appuyer sur les routes de contrebande héritées du républicanisme armé pour inonder l’Irlande du Nord et la République voisine de cocaïne.
Le procès du « B-Man » marque une victoire pour la police nord-irlandaise, qui l’avait placé parmi ses cibles prioritaires. Mais il révèle surtout la persistance d’une criminalité organisée enracinée dans les régions frontalières, mêlant trafic de drogues, contrebande traditionnelle et héritages paramilitaires.
Pour de nombreux habitants du sud de l’Armagh, cette condamnation met fin à une hypocrisie : tout le monde savait que Brendan O’Callaghan était l’un des plus gros trafiquants de la zone, mais rares étaient ceux qui osaient le dire à voix haute.
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Une réponse à “Irlande du Nord : le « B-Man », baron de la drogue aux liens républicains, enfin démasqué…en partie grâce à la police française”
C’est une façon comme une autre de faire connaitre tous ces salopards, je verrai bien ça en France avec nos dirigeants renifleurs de coke, menteur et certains malfaiteurs, les noyer de goudron et de plume, comme pour Jaque de Molay ( paix à son âme) sur la grande place à Paris !!