Vendredi 19 septembre, des milliers de petits poissons argentés se sont échoués sur la plage de l’Éventail, au pied des remparts de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). La retenue d’eau surnommée la « mare aux Cochons » s’est transformée en un vaste cimetière marin. Quelques spécimens frétillaient encore, mais la plupart gisaient inertes. « Je n’avais jamais vu ça à Saint-Malo. C’est fou. Comment sont-ils morts ? Je n’arrive pas à y croire », confiait un promeneur cité le même jour par le journal local Le Pays Malouin. Une autre personne en balade ajoutait : « J’ai essayé de les remettre dans l’eau. J’ai mal au cœur de les voir tous morts comme ça ».
Selon le titre de presse, il s’agirait d’un banc de sprats juvéniles, espèce connue pour former des regroupements très denses. Auprès du journal Ouest-France, un employé de la Buvette des Bains qui surplombe la plage, a témoigné : « Ils étaient déjà là quand j’ai pris mon service à 10 h 40. J’ai déjà vu des échouages de roussettes plage Solidor, il y a au moins une dizaine d’années, mais là, c’est impressionnant ».
Une chasse de dauphins avancée comme explication
Plusieurs hypothèses circulent pour expliquer cette hécatombe. Charles Chicheportiche, directeur du Micro-Zoo Intra-Muros, évoque la combinaison d’une surpopulation dans un volume d’eau trop réduit et d’un manque d’oxygène aggravé « par une augmentation de la température de l’eau, qui accélère le métabolisme des êtres vivants et donc la consommation d’oxygène ».
Pour Philippe Orveillon, président du comité des pêches d’Ille-et-Vilaine, le phénomène correspond à une prédation organisée : « Ce type d’échouage est typique d’une chasse de dauphins. Ils réussissent à regrouper les sprats et à les pousser dans une zone où il y a peu d’eau pour les priver d’une échappatoire. J’ai déjà assisté à ce phénomène à la Guimorais, à Saint-Coulomb, il y a quelques années ». Il précise que « par ici, personne ne les pêche, ils n’ont pas pu être rejetés d’un bateau ».
@lepaysmalouinDes milliers de poissons ont été retrouvés morts sur la plage de l’Eventail ce vendredi 19 septembre.♬ son original – Le Pays Malouin
Un requin échoué deux jours auparavant
Cet échouage massif survient à peine deux jours après une autre découverte spectaculaire : le 17 septembre, des promeneurs ont trouvé sur la grande plage du Sillon la dépouille d’un requin-hâ d’environ un mètre.
L’Apecs, association brestoise spécialisée, a confirmé l’espèce et rappelé qu’il s’agissait d’un mâle qui aurait pu atteindre deux mètres à l’âge adulte. « C’est une espèce qu’on peut observer près de nos côtes. Un bateau de pêche a pu le capturer par erreur, pour ensuite le relâcher », expliquait Éric Stephan, de l’Apecs, toujours auprès du Pays Malouin, la semaine dernière.
Considéré comme vulnérable à l’échelle européenne, ce petit requin reste inoffensif. « C’est un petit requin avec de petites dents qui se nourrit de poissons. Il est assez farouche », ajoutait le spécialiste.
En l’espace de quelques jours, les plages malouines ont donc connu deux phénomènes marins inhabituels, révélant la fragilité des équilibres naturels de la Manche. Une réalité qui rappelle que la mer, si familière aux Bretons, reste un monde de prédateurs et de surprises, dont l’homme n’est souvent que le spectateur.
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