Roche aux Fées Communauté : une intercommunalité dynamique mais financièrement sous tension

La Chambre régionale des comptes de Bretagne a publié, en juillet 2025, son rapport d’observations définitives sur la gestion de Roche aux Fées Communauté, qui rassemble 16 communes d’Ille-et-Vilaine. Le document, couvrant les exercices 2019 à 2024, met en lumière une intercommunalité ambitieuse et en développement, mais dont la trajectoire budgétaire appelle à la prudence.

Un territoire attractif en croissance

Créée en 1994, l’intercommunalité s’étend au sud-est de Rennes et compte aujourd’hui environ 27 000 habitants. Porté par trois pôles urbains – Janzé, Retiers et Martigné-Ferchaud – le territoire connaît une progression démographique soutenue (+10 % entre 2014 et 2021). Cette vitalité se traduit par des besoins accrus en équipements et en services publics, que l’EPCI s’efforce de développer.

Certaines compétences sont particulièrement structurantes : la lecture publique, reprise en 2020, et l’enseignement artistique avec « Le HangArt » illustrent une volonté d’innovation culturelle. Depuis juillet 2024, Roche aux Fées a également intégré les missions sportives de l’Office des sports. Le transfert de l’eau et de l’assainissement est prévu pour 2026, une échéance lourde de conséquences financières.

Des marges d’intégration limitées

La Chambre souligne toutefois que les compétences exercées restent limitées, certains domaines stratégiques – urbanisme, eau, assainissement collectif – demeurant du ressort des communes. Cette dispersion réduit l’efficacité de l’échelon intercommunal.

De plus, le suivi des structures partenaires (syndicats, offices) est jugé insuffisant, alors même qu’ils génèrent des coûts notables.

Le fonctionnement politique est jugé correct, avec un conseil communautaire de 47 élus présidé depuis 2014 par Luc Gallard. Les 100 agents intercommunaux permettent un service efficace, mais les mutualisations entre communes et intercommunalité restent limitées.

La Chambre insiste sur plusieurs lacunes :

  • un pacte financier et fiscal obsolète (datant de 2010) qu’il faut réviser d’urgence ;
  • des rapports d’orientation budgétaire incomplets ;
  • un plan pluriannuel d’investissement à renforcer pour mieux hiérarchiser les projets et anticiper les charges futures.

Une situation financière saine mais fragilisée

Entre 2019 et 2024, les produits de fonctionnement ont progressé de 38 % pour atteindre 10,7 millions d’euros, tandis que les charges bondissaient de 44 % (9,6 M€). Cette hausse est portée par l’inflation, l’élargissement des compétences et l’augmentation de la masse salariale (+80 %).

L’épargne brute reste stable, autour d’un million d’euros, mais tend à s’éroder. L’endettement (9,3 M€ fin 2024) demeure soutenable, avec une capacité de désendettement proche de 8 ans – un seuil qui appelle à la vigilance.

Les investissements, environ 8 millions d’euros sur la période, ont été financés à moitié par emprunt et par mobilisation du fonds de roulement. La chambre avertit : sans maîtrise des dépenses ou ajustement fiscal, l’équilibre pourrait basculer.

Une recommandation prioritaire

La principale alerte formulée par la juridiction financière concerne la gouvernance budgétaire : réviser le pacte financier et fiscal afin de le transformer en véritable outil de pilotage partagé entre l’EPCI et ses communes membres.

Luc Gallard, dans sa réponse officielle du 28 mai 2025, a reconnu ces constats et annoncé plusieurs mesures correctrices, dont une actualisation du projet de territoire et un renforcement du suivi budgétaire. Un rapport de suivi est attendu d’ici l’été 2026.

Un tournant décisif en 2026

Avec le transfert de l’eau et de l’assainissement, Roche aux Fées Communauté s’apprête à franchir une nouvelle étape. Si elle réussit à renforcer son pilotage financier et à contenir la progression de ses charges, elle pourra consolider son rôle de moteur territorial. Dans le cas contraire, son autonomie budgétaire risque d’être menacée.

Pour les quelque 27 000 habitants de ce territoire en plein essor, l’enjeu est clair : transformer la dynamique actuelle en un modèle durable d’intercommunalité, capable de répondre aux défis démographiques et financiers des prochaines années.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Article relu et corrigé par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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