Comme chaque année, la France s’apprête à reculer ses montres d’une heure. Le passage à l’heure d’hiver aura lieu dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 octobre, à 3 heures du matin, moment où il faudra reculer d’une heure, pour qu’il soit 2 heures. Ce changement permettra donc de gagner une heure de sommeil. La date tombe cette année plus tôt que d’habitude puisque nous n’avions pas changé d’heure aussi précocement depuis 2014. Une simple conséquence du calendrier puisque la directive européenne de 1998 fixe ce passage au dernier dimanche d’octobre.
Le système avait été instauré une première fois en 1916, puis rétabli en 1976 à la suite du choc pétrolier de 1973, dans le but d’« utiliser davantage la lumière naturelle afin de réaliser des économies d’énergie », rappelle CNews. Selon l’Agence de la transition écologique (Ademe), la mesure a effectivement permis, dans les premières années, une baisse de la consommation d’éclairage. Mais « les effets positifs sont de plus en plus faibles », reconnaît la même source.
Un dispositif européen en sursis
La suppression du changement d’heure saisonnier avait été votée en 2019 par le Parlement européen, chaque État membre devant choisir entre heure d’été ou heure d’hiver permanente. Mais la crise sanitaire a bousculé le calendrier et bloqué les discussions. Le Conseil européen « n’a pas abouti à une position commune », selon la Commission. Depuis, le dossier reste au point mort à Bruxelles.
En pratique, la France (comme les 26 autres pays de l’Union) continue donc d’appliquer cette mesure deux fois par an. L’ensemble des appareils électroniques passent automatiquement à la nouvelle heure, mais les montres, réveils ou horloges murales doivent encore être réglés manuellement. Les territoires d’Outre-mer, à l’exception de Saint-Pierre-et-Miquelon, ne sont pas concernés par cette bascule.
Une perturbation réelle pour la santé
Derrière ce rituel technique, les effets sur la santé sont désormais bien documentés. Une étude citée par le quotidien régional La Provence le 11 octobre dernier a mis en évidence une hausse de 11 % des cas de dépression sévère au moment du passage à l’heure d’hiver. Les chercheurs expliquent ce phénomène par la baisse de luminosité, qui modifie la production hormonale : plus de mélatonine, l’hormone du sommeil, et moins de sérotonine, impliquée dans la régulation de l’humeur.
L’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) avait déjà alerté, dès 2019, sur les « effets néfastes du changement d’heure sur le sommeil », provoquant « une réduction du sommeil et une augmentation des réveils nocturnes ». Ces déséquilibres favorisent la fatigue, la baisse de motivation et, dans les cas les plus marqués, le trouble affectif saisonnier. Les spécialistes recommandent de s’exposer à la lumière du matin, de garder des horaires réguliers et, pour certains, d’avoir recours à la photothérapie.
Près d’un demi-siècle après sa réintroduction, le changement d’heure apparaît donc comme un vestige énergétique d’une autre époque, aux bénéfices incertains mais aux effets réels sur le corps et le moral. Et faute d’accord européen, les Français continueront encore, deux fois par an, à tourner leurs aiguilles.
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