Alors que l’opposition aux projets éducatifs progressistes se renforce en Europe centrale, une nouvelle polémique enfle en Pologne à la suite de la diffusion, dans les écoles, d’un questionnaire européen destiné aux enfants de 8 à 17 ans. Le formulaire, relayé par le ministère polonais de la Famille, pose d’emblée une question sur le « genre » avec plusieurs réponses possibles : garçon, fille, autre, ou « je préfère ne pas dire ».
L’Institut Ordo Iuris, organisation juridique polonaise engagée dans la défense des droits parentaux et des valeurs chrétiennes, a rapidement réagi. Selon ses juristes, ce sondage va bien au-delà d’une simple enquête statistique. Il introduit subrepticement des catégories idéologiques liées au mouvement LGBT et à la notion de « diversité des genres », et interroge les enfants sur leur santé mentale ou leur appartenance à un groupe « LGBTIQ+ », sans le consentement explicite des parents.
Une nouvelle offensive idéologique sous couvert de bienveillance
Officiellement, le questionnaire s’inscrit dans le cadre de la Garantie européenne pour l’enfance, censée aider les mineurs vivant dans la pauvreté ou confrontés à des difficultés d’accès à l’éducation, aux soins ou à la culture. Mais selon les opposants, derrière ces intentions affichées se cache un agenda idéologique. « Les parents doivent rester vigilants face aux projets inspirés par les institutions européennes, qui visent à introduire une nouvelle vision de l’homme et de la société dès le plus jeune âge », alerte l’avocat Marek Puzio, analyste senior chez Ordo Iuris.
L’Institut a mis à jour un modèle de déclaration parentale, permettant aux familles d’exiger une information préalable et un consentement écrit pour toute activité scolaire abordant les thématiques LGBT, les questions de genre ou tout contenu idéologique sensible.
Cette affaire survient alors que le gouvernement pro-européen de Donald Tusk tente de faire passer une réforme d’ampleur du système scolaire, portée par sa ministre de l’Éducation Barbara Nowacka. Le projet, baptisé REFORMA26 – Kompas Jutra (« Boussole de demain »), entend réorganiser profondément les programmes, les structures scolaires et la gouvernance des établissements. Les nouvelles orientations excluraient les références à l’identité chrétienne et nationale au profit d’une construction identitaire européenne, internationaliste et idéologiquement alignée sur les normes de Bruxelles.
Mais cette réforme ne passe pas. En novembre, les données officielles ont révélé qu’environ 70 % des élèves polonais ont été retirés par leurs parents du nouveau cours d’« éducation à la santé », introduisant une éducation sexuelle dite « globale » et permissive. Un rejet massif, interprété comme un véritable vote de défiance envers la ministre.
Vers une école au service du formatage idéologique ?
Malgré cet échec, le gouvernement persiste. Le projet de loi affaiblirait l’autonomie des établissements scolaires et des familles en imposant un « catalogue des droits de l’élève » rédigé par le ministère. L’enseignement serait axé sur des « compétences attendues » plutôt que sur des contenus définis, ce qui pourrait conduire à une baisse généralisée du niveau scolaire, alertent plusieurs experts.
Par ailleurs, la réforme introduirait une « évaluation fonctionnelle de l’élève » incluant des critères tels que les conditions de vie, les relations familiales ou l’état émotionnel. Des mesures que certains dénoncent comme les prémices d’un contrôle social renforcé, voire d’un fichage idéologique des familles.
Face à ce que certains qualifient de « dérive totalitaire douce », Ordo Iuris et la coalition KROPS (Coalition pour la Sauvegarde de l’École Polonaise), qui rassemble près de 90 organisations, ont rédigé un rapport critique remis au Parlement et au ministère. Ils dénoncent la volonté de transformer l’école en un outil de formatage, coupé de l’héritage polonais, chrétien et patriotique.
Le combat de ces organisations vise à réaffirmer le rôle fondamental des parents dans l’éducation, à défendre la liberté scolaire et à prévenir toute tentative de manipulation idéologique à l’école. « Nous ne permettrons pas que l’on transforme les écoles en pépinières de radicaux de gauche », affirme Jerzy Kwaśniewski, président d’Ordo Iuris.
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