Le tribunal des activités économiques de Nanterre a prononcé jeudi 11 décembre la liquidation judiciaire du groupe Brandt, a confirmé à l’AFP François Bonneau, président de la Région Centre-Val de Loire. « C’est une terrible nouvelle, un choc et un coup très dur porté à l’industrie française », a-t-il déclaré, évoquant un « traumatisme » pour les quelque 700 emplois supprimés. Brandt, placé en redressement judiciaire le 1er octobre, faisait face à une « contraction du marché », à un endettement bancaire « structurel » et à des « difficultés d’approvisionnement », selon le quotidien régional La Montagne.
Un projet de reprise en Scop, soutenu par le groupe Revive, avait été présenté le 3 décembre pour tenter de sauver au moins 370 emplois. Cette proposition, décrite comme « celle de la dernière chance », avait reçu un soutien large des pouvoirs publics et de nombreux salariés. « On ne comprend pas, les soutiens étaient là, une mobilisation sans précédent avait été faite par les pouvoirs publics », a indiqué François Bonneau, estimant ces engagements à « près de 20 millions d’euros ». L’État avait annoncé un appui de 5 millions d’euros, mais le tribunal n’a pas été convaincu. Le soutien des banques était également espéré.
L’effondrement d’un groupe centenaire
Brandt conçoit du gros et du petit électroménager sous quatre marques : Brandt, De Dietrich, Sauter et Vedette. Avec cette liquidation, « le fabricant des produits Brandt disparaît, tout comme les trois autres marques françaises d’électroménager Vedette, Sauter et De Dietrich », souligne le magazine Capital. Le groupe compte deux usines en Centre-Val de Loire (Saint-Jean-de-la-Ruelle et Saint-Ouen) ainsi qu’un centre de service après-vente à Saint-Ouen-l’Aumône et un siège social à Rueil-Malmaison.
Selon La Montagne, environ 350 salariés travaillent pour Brandt dans le Loiret, dont 290 en production et 60 en recherche et développement, tandis qu’une centaine travaillent à Saint-Ouen. À Saint-Jean-de-la-Ruelle, l’usine produit « 800 fours et 500 tables à induction » chaque jour. Le groupe enregistrait un chiffre d’affaires de 250 millions d’euros en 2024. Le secteur du gros électroménager lui-même recule, avec « un nouveau recul de ventes (-3,9 %) » en 2024 selon le Dauphiné Libéré.
Entre soutien public, banques en retrait et tensions politiques
Le ministère de l’Économie a exprimé sa « profonde tristesse » après la liquidation d’un « fleuron français », rappelant la mobilisation de l’État et des collectivités. Roland Lescure et Sébastien Martin ont déploré que « malgré cela, les autres acteurs indispensables n’ont pas souhaité se positionner pour sauver Brandt », une formulation qui semble viser les banques.
Du côté des salariés, Denis Bernier, délégué CFE-CGC, évoque des juges « très sceptiques » : « Les financements promis ne les ont pas convaincus. Ils ont bloqué sur la pérennité du projet, le côté non industriel du repreneur ».
La gauche a vivement réagi : Jean-Luc Mélenchon a dénoncé des tribunaux qui auraient « une telle opportunité de tout refuser et de tout détruire ». Fabien Roussel a soutenu la Scop, et François Ruffin a regretté qu’un « fleuron de l’électroménager » soit « abandonné par l’État face à la concurrence chinoise ».
François Bonneau souligne enfin que le choc survient « à la veille de Noël », renforçant la gravité sociale de cette disparition industrielle.
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Une réponse à “Brandt : fleuron industriel français emporté par la liquidation judiciaire”
Et bien c’est de notre faute, à force d’acheter des produits faits à l’étranger… Soyons lucides. Et pardon aux ouvriers de Brandt.