Pour la troisième année consécutive, les Trophées “Trop c’est trop”, organisés par la Ligue de Défense des Conducteurs (LDC) avec le soutien de l’Association des médias auto et moto (AM-AM), ont donné la parole aux usagers de la route. Et le constat est sans appel : la surveillance généralisée embarquée dans les véhicules arrive largement en tête des exaspérations, loin devant les autres mesures jugées excessives ou absurdes.
Avec 12 000 participants, soit une hausse de 9 % par rapport à l’an dernier, cette édition 2025 confirme un malaise profond et durable chez les automobilistes et motards français. À travers ce scrutin volontairement ironique, présenté comme un « exaspéromètre », les conducteurs expriment un ras-le-bol croissant face à ce qu’ils perçoivent comme une accumulation de contraintes, de contrôles et de soupçons permanents.
La voiture connectée, symbole d’une surveillance intrusive
Dans la catégorie « surveillance généralisée sur nos trajets », le verdict est écrasant : 79 % des répondants ont désigné les voitures bardées de caméras et de capteurs, filmant l’extérieur – et parfois l’intérieur – de l’habitacle, comme la mesure la plus anxiogène.
Pour de nombreux conducteurs, ces dispositifs, présentés comme des outils de sécurité ou d’assistance à la conduite, franchissent une ligne rouge. Ils incarnent une intrusion croissante dans la vie privée, avec la crainte d’une exploitation des données, d’une traçabilité permanente des déplacements et, à terme, d’un usage répressif ou assurantiel de ces informations.
Lois, contrôles et contraintes : un empilement qui crispe
Le deuxième trophée, celui des « propositions de loi anti-voiture », revient à l’idée d’un contrôle technique annuel pour les véhicules de plus de dix ans, rejetée par 67 % des votants. Une mesure perçue comme pénalisante pour les ménages modestes et les habitants des zones rurales, pour qui la voiture reste indispensable.
Troisième motif d’agacement : l’annonce récurrente d’un renouvellement du permis de conduire avec possible visite médicale, qui remporte 59 % des suffrages dans la catégorie « infos anxiogènes ». Là encore, les répondants dénoncent un climat de suspicion généralisée à l’égard des conducteurs, souvent présenté sans données précises ni calendrier clair.
Ralentisseurs illégaux et discours politiques hors-sol
Sur le terrain, les infrastructures routières anarchiques continuent d’alimenter la colère. Le trophée des « ralentisseurs anarchiques » est attribué au ralentisseur géant de Vallauris Golfe-Juan, cité par 47 % des participants, symbole d’aménagements jugés dangereux, non conformes et imposés sans concertation.
Enfin, le trophée du « bla-bla politique sur l’auto » est décerné, pour la deuxième année consécutive, à Agnès Pannier-Runacher, avec 40 % des voix, illustrant le fossé persistant entre discours ministériels et réalité vécue par les conducteurs.
Une colère qui ne retombe pas
Pour Nathalie Troussard, secrétaire générale de la LDC, cette consultation traduit une exaspération quotidienne : les automobilistes se sentent stressés, taxés, contrôlés, sans réelle prise en compte de leurs contraintes de vie. Même analyse du côté de Nicolas Heidet, président de l’AM-AM, qui souligne une mobilisation toujours forte et un besoin évident d’expression collective.
Derrière l’humour revendiqué de ces trophées se dessine une réalité plus grave : le sentiment d’un acharnement politique et réglementaire contre des millions de Français qui n’utilisent leur véhicule que pour travailler, se soigner ou maintenir des liens familiaux.
À l’heure où la voiture reste un outil vital dans de nombreux territoires, notamment hors des grandes métropoles, cette colère persistante pose une question de fond : jusqu’où peut aller la logique de surveillance et de contrainte sans rompre le lien de confiance entre l’État et les citoyens ?
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
3 réponses à “« Les voitures qui nous espionnent » : la principale angoisse automobile des Français en 2025”
Comment peut-on accepter de bosser dans ces voitures espions? De vrais collabos…
Vous parlez de « jusqu’où peut aller la logique de surveillance et de contrainte sans rompre le lien de confiance entre l’État et les citoyens ? »
Vous ne trouvez pas que ce lien est rompu depuis longtemps déjà ?
Il n’y a plus que les « normies » qui accordent encore une quelconque confiance à l’État et ceux-là, on a tendance à se moquer d’eux !
@Marche à terre : Cela fait des années que les chauffeurs de camions subissent cette surveillance , avec les derniers chronotachygraphe en service la société vous suit en direct , certaines ne ce gênent pas pour vous appelez et vous demander des comptes sur un retard , l’utilisation d’une autre route (suite a déviation) que celle défini ou un arrêt non prévu.
La pression sur les chauffeurs en permanente, tant par les patrons que par les forces de l’ordre qui maintenant peuvent interroger le « Mouchard » a distance sans arrêter le camion qui passe grâce a un boitier spécial qui donne la totalité des enregistrements de conduite (sur 28jours) ; en cas d’infraction dans les 28jours les amendes s’accumulent et peuvent vous conduire a une perte du permis de conduire immédiate et du boulot puisque le patron a ce moment là peux vous licenciez pour faute lourde (non respect des réglementations sur la conduite d’un véhicule lourd).