Le 1er janvier 2026 marquera une étape majeure pour la Bulgarie et pour l’Union européenne. Dix-neuf ans après son entrée dans l’UE, le pays abandonnera le lev pour rejoindre officiellement la zone euro, devenant ainsi le 21ᵉ État membre à adopter la monnaie unique. Une transition historique, préparée de longue date par les autorités, mais qui suscite encore de profondes divisions au sein de la société bulgare.
Ces derniers jours, les banques, les commerces et les administrations se sont activement préparés à ce basculement monétaire. Dans les grandes villes, les prix sont désormais affichés en double devise, tandis que des campagnes de communication publiques rappellent le taux de conversion et tentent de rassurer la population. Des kits de pièces en euros ont également été mis à disposition afin de faciliter l’adaptation.
Une adhésion attendue depuis près de vingt ans
L’adoption de l’euro par la Bulgarie découle d’une obligation juridique inscrite dans les traités européens pour les pays ayant rejoint l’Union après la création de la monnaie unique. Toutefois, Sofia a longtemps peiné à remplir les critères de convergence exigés, notamment en matière d’inflation et de stabilité macroéconomique.
En 2025, ces conditions ont finalement été jugées satisfaisantes par les institutions européennes : inflation maîtrisée, déficit public contenu, stabilité du taux de change et coûts d’emprunt conformes aux exigences. Cette validation ouvre à la Bulgarie l’accès à la zone euro, mais aussi une place au sein du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, où se décident les orientations de la politique monétaire.
Un contexte politique intérieur très instable
Cette avancée intervient cependant dans un climat politique tendu. Le pays traverse depuis plusieurs années une instabilité chronique, marquée par des élections anticipées à répétition et des gouvernements fragiles. En décembre, le Premier ministre Rossen Jeliazkov a annoncé sa démission à la suite de manifestations massives, principalement liées à des soupçons de corruption et à un projet de budget 2026 incluant des hausses d’impôts, finalement retiré.
Si l’euro n’est pas la cause directe de cette chute gouvernementale, il cristallise néanmoins un profond malaise. Des mouvements d’opposition ont organisé plusieurs rassemblements pour dénoncer ce qu’ils perçoivent comme une perte de souveraineté monétaire, dans un contexte de défiance envers les élites politiques.
Une population divisée face à la monnaie unique
Les sondages montrent une société bulgare profondément partagée. Une partie de la population redoute une hausse des prix liée aux effets d’arrondi, phénomène observé lors de précédentes adhésions à la zone euro. Pour les ménages modestes et les retraités, cette crainte est particulièrement vive.
D’autres expriment un attachement symbolique au lev, considéré comme un marqueur de l’identité nationale. Dans un pays aux liens historiques, culturels et politiques complexes avec la Russie, l’euro est parfois perçu comme un pas supplémentaire vers un alignement total sur Bruxelles.
À l’inverse, les entreprises, notamment celles tournées vers l’exportation, soutiennent majoritairement la réforme. La suppression des coûts de change, la simplification de la facturation et la disparition des risques liés aux fluctuations monétaires sont vues comme des leviers de compétitivité.
Une économie solide, mais sous pression
Sur le plan économique, la Bulgarie aborde cette transition avec des indicateurs globalement favorables. La croissance du PIB est estimée autour de 3 % pour 2025, portée par la consommation intérieure et l’investissement public. Le taux de chômage est historiquement bas, passant sous la barre des 4 %, tandis que les salaires progressent, en particulier dans le secteur public.
Cette dynamique alimente toutefois des tensions inflationnistes persistantes, même si l’inflation devrait progressivement se stabiliser autour de 2,4 % à l’horizon 2027. Par ailleurs, l’économie bulgare reste vulnérable à la conjoncture extérieure. Le ralentissement de la demande en provenance d’Allemagne, principal partenaire commercial, pèse sur l’industrie locale, tandis que la hausse rapide des salaires pourrait nuire à la compétitivité si elle n’est pas accompagnée de gains de productivité.
L’entrée dans la zone euro apporte à la Bulgarie une sécurité financière accrue, un accès facilité aux liquidités de la BCE et une meilleure crédibilité sur les marchés internationaux. Les agences de notation ont déjà anticipé ces effets en améliorant la note souveraine du pays, réduisant ainsi les coûts de financement pour l’État et les entreprises.
Cependant, cette adhésion signifie aussi la perte de l’autonomie monétaire nationale. Une perte relative, puisque le lev était déjà arrimé à l’euro via un régime de caisse d’émission, limitant fortement les marges de manœuvre de la banque centrale bulgare.
Le principal défi à venir sera désormais budgétaire. Sans outil monétaire propre, la Bulgarie devra s’appuyer sur une discipline fiscale stricte et des réformes structurelles pour faire face aux chocs économiques futurs et éviter les déséquilibres internes.
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Une réponse à “La Bulgarie adopte l’euro au 1er janvier 2026 : entre espoirs économiques et fortes réticences populaires”
La Bulgarie , surtout les Bulgares vont vite s’apercevoir qu’ils elles viennent de mettre les pieds dans une organisation mafieuse qui va leur imposer des réglementations , des migrants , une augmentation de la délinquance .
Ils elles auraient du prendre conseil auprès de la Hongrie.