03/12/2015 – 19H00 Bretagne ( Breizh-info.com) – Ouest-France (25 novembre 2015) a, comme Breizh-info, interrogé les candidats aux élections régionales sur la réunification. Il y a ceux dont la réponse est franche et massive : Gaël Roblin (« une exigence démocratique ») , Jean-Yves le Drian (« une revendication historique, forte et légitime » ), Bertrand Deléon ( « si l’on n’y prend garde, le projet de fusion avec les Pays de la Loire reviendra bientôt »), Christian Troadec ( « le retour de Nantes et de la Loire-Atlantique serait pour la Bretagne une chance inouïe car elle deviendrait la première région maritime d’Europe »), Gilles Pennelle ( « L’UMP et le PS, au gouvernement depuis des années, ne l’ont pas voulu »), Marc le Fur ( « Pourquoi refuse-t-on aux Bretons ce que l’on accord aux Normands ? »), René Louail ( « une démocratie revivifiée s’inscrit dans la cohérence économique, historique, culturelle et prendre en compte la volonté des habitant-e-s »).
Suivent les mous du genou qui se réfugient derrière un écran de fumée : Jean-François Gourvenec ( « un référendum local d’initiative populaire»), Jean-Jacques Foucher ( « un référendum est indispensable »), Xavier Compain ( « il faut cependant s’assurer de la volonté majoritaire des Bretons en les consultant par une procédure démocratique ») ? Ces trois personnages pratiquent la démocratie à sens unique : lorsqu’il s’agit de diviser la Bretagne, il n y a pas besoin de référendum. Mais, bizarrement, un référendum devient nécessaire dès lors que la question de la réunification apparait. A coup sûr, nous avons affaire à trois jacobins mal débarbouillés qui ont trouvé dans le « référendum » un moyen élégant de s’opposer à la réunification.
La championne s’appelle Valérie Hamon (Lutte ouvrière) : « En quoi le fait de modifier les limites de la Région pourrait changer le sort des travailleurs ? ». Ne lui en déplaise, les travailleurs sont concernés par le sentiment d’appartenance ; ils veulent être de quelque part. Valérie Hamon est bien placée pour savoir qu’il n y a pas moins internationaliste qu’un ouvrier. Les classes populaires ressentent plus que jamais le besoin d’enracinement, à la différence de la classe pensante, dirigeante et possédante – la grande gagnante de la mondialisation. Et si les travailleurs considèrent la Bretagne comme leur cadre de vie normal, c’est évidemment à la Bretagne historique qu’ils se réfèrent.
Evidemment, Valérie Hamon n’a pas encore eu le temps de constater que son internationalisme faisait comme avec « le libéralisme intégralement développé » qui est, « bien entendu, incompatible avec toute notion de frontière ou d’identité nationale » (J.C. Michéa, « les mystères de la gauche »).
Bernard Morvan
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3 réponses à “Réunification bretonne. Rares sont les candidats qui y sont hostiles”
Quel festival d’hypocrites, tout de même ! On sait bien que Le Drian a tout fait pour que le 44 ne soit pas adjoint à la Bretagne dans le cadre de la réforme des régions. Et si localement, les militants FN sont pour la réunification, à Paris, le son de cloche est différent.
“il n y a pas moins internationaliste qu’un ouvrier.” Exact. Ce sont eux qui s’en prennent plein la figure avec la concurrence internationale et sans espoir de pouvoir s’expatrier pour échapper aux taxes sur le salaire.
Vous croyez encore à leurs bobards ?