09/09/2014 – 09h45 Quimper (Breizh-info.com) – Alors qu’il vient d’être suspendu de l’UDI pour avoir apporté sa candidature sur la liste de Christian Troadec aux élections sénatoriales du 28 septembre prochain, nous avons interrogé Dominique Lambert afin de connaître ses motivations.
Contacté par notre rédaction, Ludovic Jolivet, maire de Quimper (UMP-UDI) n a pas encore souhaité réagir à cette candidature surprise.
Breizh-info : Dominique Lambert, pouvez vous présenter votre parcours politique
Dominique Lambert : Je suis passé par la case UMP en 2008 puis j’ai suivi Jean Louis Borloo dès 2009 dans sa pérégrination politique : UMP-PartiRadical puis Parti Radical seul puis UDI.
Borloo était le seul homme politique visionnaire en politique que j’ai connu. Il avait une longueur d’avance sur les autres et savait “respirer” le peuple comme peu savent le faire.
Maintenant qu’il est parti, je reprend ma liberté politique d’autant plus que je suis devenu très critique envers les logiques des partis nationaux français qui restent, quelqu’ils soient, jacobins et centralisés. Je suis comme 85% de la population, je ne leur fais plus confiance, j’en ai vu l’intérieur, ce n’est pas beau, mais pas question de laisser la politique aux professionnels de la politique.
Breizh-info : Un centriste de l’UDI avec Christian Troadec, vous allez vous faire enguirlander non ? (ndlr : il a été suspendu entre temps)
Dominique Lambert : C’est bien ça que je combats, les querelles de chapelle n’intéressent que peu la population. J’assume de traverser les lignes actuelles, elles sont périmées, elles ne seront même plus les mêmes demain, l’histoire ne s’est pas arrêtée, tout se transforme et le monde est complexe. Si certaines personnes à l’UDI de Paris ou ailleurs ne le comprennent pas, tant pis pour eux. Il faut savoir pourquoi on prétend faire de la politique : pour moi, c’est défendre la population et anticiper l’avenir. Je souhaite en tout cas bonne route mes amis de l’UDI pour le futur.
Breizh-info : qu’est ce qui vous séduit chez M. Troadec ?
C’est une alliance sur un projet de territoire. On est tous les deux conscients qu’il va falloir réunir toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté. L’urgence socio économique nous l’ordonne. C’est une Union sacrée qu’il faut pour la Bretagne.
Je tiens également à préciser que Christian Troadec doit être le seul homme politique de l’Ouest breton à être connu internationalement. Ce n’est pas pour rien !
Breizh-info : Comment ça se passe à la mairie de Quimper depuis le changement de municipalité ?
Dominique Lambert : La période est stratégique, c’est maintenant ou jamais qu’on développe une énergie locale, des filières courtes en alimentaire et une relocalisation des décisions démocratiques.
Plus généralement, je reste très soucieux pour les années qui viennent, l’Etat français s’effondre, financièrement les collectivités territoriales vont bien évidemment elles aussi souffrir, avec tout ce que ça induit. Il va falloir des gens vifs, courageux, téméraires. Ca tombe bien, en Bretagne, il y en a plein. Mais je suis persuadé que l’avenir de nos territoires, de leur prospérité, de notre culture, de notre singularité ne peut exister sans le soutien de la diaspora bretonne. C’est elle qui peut aider le pays à se redresser.
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2 réponses à “Sénatoriales. Dominique Lambert (UDI) s’explique sur son ralliement à C. Troadec”
Dominique Lambert est précurseur d’un mouvement qui verra petit à petit de plus en plus d’élus quitter les navires UMPS et leurs satellites.
Cela deviendra naturel. Les élus UDB savent que leurs survies passent par Troadec mais ont encore du mal à le reconnaître. Ils y viendront tôt ou tard. Le plus tôt sera le mieux. Mais aujourd’hui, c’est encore un acte courageux. Respect, Dominique Lambert.
La rapidité de l’exclusion (contrairement à d’autres cas qui se multiplient dans la sphère jacobine) démontre que cet acte est pris très au sérieux par les ennemis jacobins de la Bretagne.
Troadec ne déçoit pas. Il a déjà pris la voie d’un destin, peu en sont capables. Aucun dans le mouvement breton d’après-guerre ne l’a jamais pu avant lui. Il n’en est encore qu’au début. Si les sénatoriales, puis les élections locales (quand ? encore une manoeuvre minable pour favoriser les gros partis…) brillent autant que le pari des européennes pour Troadec, sa candidature à la présidentielle sera inévitable. Et elle fera mal aux jacobins, du FdG jusqu’au FN !
Nous devons faire Front commun face aux partis traditionnels français qui n’ont plus de parole. Nous ne devons pas laisser les bretons s’égarer vers les nationalistes français.
Le moment est historique pour la Bretagne, il faut un Front Breton qui rassemble l’UDB, le Parti Breton, Les bonnets rouges et C. Troadec… l’heure est au rassemblement, à la résistance, les bretons attendent ça, nous devons être plus intelligents que les partis français.
Il est possible de se réunir sur une plateforme commune :
– La réunification maintenant
– Une assemblée bretonne
– La charte des langues
– Une TV bretonne
– Suppression de l’écotaxe.
Soyons capables de dépasser nos différences (pas si importantes) pour la Bretagne d’abord.
Lorsque le Front breton sera installé à la Région, il sera assez tôt pour parler de politique !