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Corse. Le FLNC part en guerre contre Daech

18/08/2016 – 07H00 Bastia (Breizh-info.com) – Le Premier ministre, Manuel Valls, n’apprécie pas qu’on lui parle de la « nation corse ». « Je ne sais pas ce que cela veut dire, avait-il déclaré après la victoire des nationalistes aux élections régionales. Il n’y a qu’une seule nation, la nation française. Il est hors de question de revenir là-dessus » (Aujourd’hui en France, 30/12/2015). Si les journalistes avaient le sens de l’à-propos, ils lui auraient demandé si la « nation catalane » existait… La réponse serait peut-être différente.

Pourtant, la cause corse progresse dans le sens d’une plus grande autonomie. Ainsi le 1er janvier 2018, une collectivité unique remplacera l’actuelle collectivité territoriale (CTC) et les départements de Haute-Corse et de Corse-du-Sud. Tandis qu’une chambre des territoires, composée des représentants de la collectivité de Corse , des communes et des intercommunalités, dont le siège sera installé à Bastia, verra le jour. La création d’une agrégation de langue corse va également dans ce sens. Mais, au cours de sa dernière visite ( lundi 4 juillet 2016), le Premier ministre à aussi tracé les « lignes rouges » au-delà desquelles il n’est pour lui pas question d’aller. « L’affirmation de l’identité corse ne passe pas par l’exclusion, la coofficialité de la langue ou le statut de résident », a-t-il répété (Le Monde, 06/07/2016). Deux « lignes rouges » apparaissent donc indépassables au Premier ministre : la coofficialité de la langue corse et la question des prisonniers politiques. « Il n’y a pas de prisonniers politiques en France », avait-il martelé lors d’une conférence de presse organisée à la préfecture (Le Figaro, 05/07/2016).

Au cours d’une visite précédente, Manuel Valls avait affirmé un peu hâtivement : « La Corse aura toujours la France à ses côtés car nous sommes le même peuple » (Le Figaro, 5-6/10/2013). Pourtant un communiqué remis le 27 juillet au quotidien Corse-Matin par le « FLNC du 22 octobre » tendrait à prouver que la notion de « même peuple » est susceptible de différentes interprétations. Sont visés les « islamistes radicaux de Corse », « prêcheurs de la mort ». Les clandestins ne tournent pas autour du pot : « Sachez que toute attaque contre notre peuple connaîtrait de notre part une réponse déterminée sans aucun état d’âme. La volonté des salafistes est clairement de mettre en place chez nous la politique de Daech. Nous nous y sommes donc préparés. » La menace est claire : «Votre philosophie moyenâgeuse ne nous effraie pas. L’amalgame n’existe que dans les esprits des faibles et le peuple corse est fort. Fort de siècles de lutte (…) Fort de choix politiques difficiles qui ne nous ont jamais fait basculer comme vous dans la barbarie. »

La responsabilité de l’État français est également mise en jeu. « Si un drame devait se produire chez nous, il aurait « une part importante de responsabilité car il connait les salafistes en Corse », juge le FNLC. Des salafistes qu’il estime «au nombre de huit » sur l’île. L’avertissement est lancé : la France doit cesser d’«intervenir militairement» et de « vouloir donner des leçons de démocratie à la terre entière » pour éviter « que les conflits qu’elle sème (…) ne reviennent comme un boomerang sur son sol » (Le Figaro, 29/07/2016).

Corse-Matin a consacré trois pages à l’événement dans son numéro du 28 juillet. Avec à la Une : « La réplique ». Le quotidien s’interroge même : « Première (et dernière ?) sommation ».

Lire un communiqué du trio Valls-Cazeneuve-Urvoas et un communiqué du FNLC montre qu’on n’a pas affaire à un « même peuple ». Ce n’est pas tout-à-fait la même langue ! Du parler mou on passe au parler dru. Quand le ministre de la Justice dit «quand je sors de la Chancellerie ou du monde du droit, je réalise que les termes « État de droit » sont pour la plupart de nos concitoyens des mots éteints, pas très concrets » (L’Obs, 04/08/2016), le FLNC répond : « la présence des musulmans sur la terre de Corse est importante, ce qui rend plus élevé encore le risque de conflit » (Corse-Matin, 28/07/2016).  Ce n’est pas les événements survenus tout récemment à Sisco qui le démentiront.

B. Morvan

Photo : Olivier Hirt/Flickr (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2016 dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine

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3 réponses à “Corse. Le FLNC part en guerre contre Daech”

  1. Pikesse dit :

    les Corses n’y vont pas par 4 chemins…

  2. Montcorbier dit :

    Par sa faiblesse, sa lâcheté, son arrogance, la république une-et-indivisible finira par réaliser le vœu cher aux séparatistes corses : rompre la communauté de destin entre le peuple corse et les autres peuples de France.
    Et pourtant, une lecture attentive des propos du FLNC montre que, loin d’être extrême, la position de cette organisation est d’une grande modération et ne tend, tout simplement, qu’à rappeler aux allogènes que s’ils sont bienvenus en Corses, c’est à la condition de respecter les moeurs locales. A Rome, fais comme les Romains…Une position à la fois simple et ferme.
    Le jour où, en Bretagne, l’UDB tiendra le même discours que le FLNC et les partis autonomistes/indépendantistes corses, il pleuvra des grenouilles sur Rennes…constat valable pour le PB…

  3. Edmond dit :

    La république est dirigé par des ” gauleiters ” au service de l’Islam conquérant . A nous de le savoir et a donné la bonne réponse à ces gauleiters islamiques . Définition de gauleiter en 1940-45 : Chef d’un district dans l’Allemagne nazie . Maintenant gauleiter : Chef de souche française d’une France islamisée .

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