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Bilbao (Pays Basque). 80 000 basques défilent en soutien aux prisonniers politiques d’ETA

18/01/2017 – 05h30 Bilbao (Breizh-Info.com) – Pas loin de 80 000 Basques,  selon le journal nationaliste basque Gara   – la police n’a pas souhaité communiquer de chiffre – ont manifesté samedi 14 janvier 2017, dans les rues de Bilbao au Pays Basque en soutien aux prisonniers de l’organisation séparatiste ETA, demandant des mesures d’amnistie. Les manifestants brandissaient des pancartes en forme de doigt pointé vers le ciel, afin de dénoncer les conditions réservées aux détenus de l’organisation séparatiste.

L’association Sare de soutien aux prisonniers a dénoncé dans un communiqué « ceux qui maintiennent en prison des prisonniers qui ont depuis longtemps accompli la peine imposée par les tribunaux ».  Les manifestants réclament notamment que les prisonniers puissent accomplir leur peine près de leur famille. Le Collectif des prisonniers politiques basques (EPPK) a récemment renoncé à l’exigence d’une amnistie globale de tous les détenus. Il soutient désormais la négociation de mesures individuelles, par exemple des aménagements de peine.

Bien qu’ETA ait renoncé à la violence depuis 2011, l’Espagne et la France continuent à arrêter certains membres présumés, l’organisation ayant refusé de se dissoudre tant qu’une amnistie ainsi qu’un rapprochement des détenus de leurs familles n’est pas effectué. Des revendications restées lettre morte jusqu’ici.

L’association de familles de prisonniers Etxerat recensait, en août 2016, 79 prisonniers politiques basques écroués en France, dans 24 prisons (voir la liste ici) et 279 dans 42 prisons d’Espagne (voir la liste ici).

En 2016, plusieurs caches d’armes ont à nouveau été trouvées par les autorités françaises et espagnoles, lors d’opérations largement contestées, les autorités des deux pays étant accusées par les nationalistes basques de tout faire pour empêcher ETA de se désarmer et pour entraver le processus de paix (lire l’interview d’Arnaldo Otegi – ancien membre d’ETA et cadre de Batasuna – à ce sujet, donnée au Monde).

Pourtant, depuis début 2014, l’ETA a commencé un processus de désarmement et de mise hors d’usage de son organisation« Pour prouver sa bonne volonté, l’organisation diffuse alors une vidéo, tournée en janvier dans un lieu inconnu, montrant deux militants de l’ETA, cagoulés, présentant un petit stock d’armes et d’explosifs à deux des experts de la Commission internationale de vérification du cessez-le-feu (CIV), le président sri-lankais de la Commission, Ram Manikkalingam, et le Sud-Africain Ronnie Kasrils » rapporte Le Monde.

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Des livres pour mieux comprendre l’histoire d’ETA

Depuis 1968, selon les chiffres officiels et les communiqués d’ETA, qui signifie en français « Pays Basque et Liberté » et qui fût fondé en 1959, plus de 800 personnes ont été tuées, des centaines ont été mutilées et des dizaines de kidnappings ont été commis.

L’opération la plus sanglante, pour laquelle l’ETA diffusera même une sorte de communiqué d’excuses, sera celle perpétrée dans un centre commercial de Barcelone, le 19 juin 1987. Une voiture piégée explosa dans les sous-sols, faisant 21 morts et une quarantaine de blessés. Parmi les victimes sorties indemnes d’un attentat  – ou victimes d’un attentat manqué – figurent M. Aznar et le roi Juan Carlos en 1995.

Du côté de l’Etat espagnol, la répression fera des milliers de prisonniers, des centaines de blessés, et plusieurs dizaines d’assassinats commis par les GAL, les Groupes antiterroristes de libération.

Depuis 2011, l’organisation a renoncé définitivement à la violence. Sur l’histoire et les origines de cette organisation, le lecteur pourra se référer au livre « ETA, une histoire » paru en 2002, mais également à ETA, histoire secrète d’une guerre de cent ans, de Jacques Massey (2010). Mais aussi à “ETA Historia irudietan (1951-1978)” (l’Histoire d’ETA en images) édité en euskara par Txalaparta et Gatuzain, qui est un livre qui revient sur les origines de la création d’Euskadi ta Askatasuna, ses différents axes de réflexion et d’actions, et court jusqu’à l’assassinat de Jose Miguel Beñaran Ordeñana, Argala.

Un témoignage, non traduit en Français, est également paru, en espagnol, Lo dificil es perdonarse a uno mismo « Ce qui est difficile c’est de se pardonner à soi-même », aux éditions Peninsula (« Realidad », 384 pages, 18,90 euros). Il s’agit d’un réquisitoire d’un ancien membre d’ETA sorti de prison en 2013 contre sa propre organisation et ses dérives.

Découvrez ci-dessous notre reportage sur le Pays Basque, les mouvements nationalistes, et l’immigration

Pays basque et immigration : un changement profond [reportage]

Crédit Photos : DR
[cc] Breizh-info.com, 2016 Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine

 

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