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Catalogne. Un imam marocain au cœur de la cellule terroriste islamiste

21/08/2017 – 06h45 Barcelone (Breizh-info.com) – On en sait plus désormais sur la cellule djihadiste qui a commis les attentats de Barcelone (13 morts, 100 blessés) et de Cambrils (1 mort, 5 blessés, 5 terroristes abattus par la police) en Catalogne. Elle est constituée pour l’essentiel de Marocains, groupés autour d’un imam qui apparaissait déjà dans l’enquête liée aux attentats de la gare d’Atocha en 2004 (191 morts, 1858 blessés). Le centre de la cellule est la ville catalane de Ripoll.

A la suite de l’attentat de Barcelone, 30 Français comptent parmi les blessés dont cinq graves. Cinquante blessés restent hospitalisés suite aux attentats de Barcelone : 12 dans un état critique, 24 dans un état grave, 11 dans un état moins grave, 3 légers, selon les Urgences catalanes. Pour l’attentat de Cambrils, il y a encore quatre personnes hospitalisées, une dans un état grave, deux dans un état qui l’est moins, une pour des blessures légères.

Une messe solennelle a été célébrée ce dimanche 20 août à 10 heures en la cathédrale Sagrada Familia de Barcelone, en hommage aux victimes des attentats qui ont meurtri la Catalogne. Le roi Philippe VI, le chef du gouvernement madrilène Mariano Rajoy et le président indépendantiste catalan Carlos Puigdemont y ont assisté.

La personne au cœur de la cellule terroriste est identifiée : il s’agit de l’imam Abdelbaki Es Satty, un Marocain de 40 ans emprisonné en 2012 pour séjour irrégulier ; en 2015 il s’était installé à Ripoll où il a ouvert une mosquée dans son garage.

Quatre fratries marocaines au cœur de la cellule islamiste de Ripoll

Marginal au sein de la communauté musulmane locale – qui compte 500 personnes sur une population totale de 10.800 habitants, il a cependant réussi à grouper autour de lui plusieurs jeunes, issus de la seconde génération d’immigrés marocains. Neuf d’entre les suspects recherchés, tués ou morts appartiennent en effet aux quatre mêmes fratries.

L’un des suspects tué à Cambrils est Moussa Aboukabir ; son frère, recherché, Driss, 28 ans, un Marocain né en 1989 qui a vécu à Marseille s’est rendu le soir même à la police en affirmant qu’il s’est fait voler ses papiers par son frère mineur (17 ans) pour qu’il puisse louer la fourgonnette. Un autre suspect, Younes Abouyaaqoub (22 ans), est recherché – c’est probablement le conducteur de la camionnette qui a fauché les civils à Barcelone. Son frère Houssaine, mineur, était parmi les terroristes abattus par la police catalane à Cambrils ; deux autres des terroristes mis hors d’état de nuire sont Omar et Mohammed Hichamy (24 ans). Enfin un autre des terroristes tués à Cambrils, Saïd Aalla, 19 ans, est le frère d’un terroriste arrêté, Mohammed Aalla (27 ans) qui est le propriétaire de la voiture utilisée dans l’attaque de Cambrils tandis que le troisième frère, Younès, pourrait avoir trouvé la mort lors de l’explosion d’Alcanar.

La cellule djihadiste comptait en tout une douzaine de personnes, qui ont été toutes arrêtées ou éliminées – parmi eux, il y a aussi Salh el Karib (34 ans), et Mohammed Houli Chemlal, blessé à Alcanar et placé en garde à vue. Madrid assure que la cellule à l’origine des attentats en Catalogne a été complètement « démantelée ». Néanmoins la police catalane a signalé aux autorités françaises un Kangoo blanc qui aurait pu être utilisé par les terroristes et qui aurait pu passer la frontière ; ce véhicule a finalement été retrouvé en Catalogne.

L’imam lui-même est recherché – il a disparu depuis mardi soir. Mais la police suspecte fortement qu’il ait été tué dans l’explosion d’une maison à Alcanar. Le logement, occupé depuis plusieurs mois, a été soufflé dans une explosion qui a fait au moins 1 mort et 7 blessés le 16 août peu avant minuit. Le 17, alors que des travaux de déblaiement étaient en cours, une autre explosion a blessé des policiers et des pompiers.

L’imam avait déjà des liens avec les attentats de 2004 à Madrid

Ceux-ci ont découvert les restes de trois corps, mais aussi une vingtaine de bonbonnes de gaz et des éléments pouvant faire penser que des explosifs y étaient fabriqués. Selon l’enquête, l’explosion du logement et des explosifs préparés – en vue d’un attentat d’ampleur, comparable à celui de la gare d’Atocha en 2004, aurait conduit la cellule terroriste à changer ses plans en optant pour le terrorisme low-cost, à l’aide de voitures-bélier.

Justement, le nom de l’imam est apparu lors d’une perquisition en lien avec les attentats de 2004. Des photocopies de documents qui appartenaient à Abdelbaki Es Satty ont été retrouvées dans l’habitation d’un des principaux suspects, Mohamed Mrabet Fhasi, condamnée par la plus haute cour espagnole, l’Audencia Nacional, pour le recrutement de terroristes. Ce jugement a cependant été infirmé en appel. A l’époque, l’instruction avait établi que Mohamed Mrabet Fhasi opérait depuis une cellule établie à Santa Coloma de Gramenet, en Catalogne.

Les voyages de l’imam marocain vers Vilvorde, l’un des centres du salafisme européen

Celui-ci avait fini par prendre la fuite via la Belgique et les Pays-Bas pour être arrêté en Syrie. Son frère – encore une fratrie terroriste – avait été arrêté dans le quartier très “sensible” de Molenbeek en Belgique, base arrière des djihadistes qui ont frappé à Paris et Bruxelles.

D’après le journal catalan El Periodico, l’imam Abdelbaki Es Satty aurait voyagé à plusieurs reprises vers la Belgique depuis 2015. Les autorités policières belges et catalanes ont établi qu’il a séjourné à plusieurs reprises à Vilvorde, en banlieue de Bruxelles, ou à Diegem dans le Brabant flamand. Vilvorde compte une assez importante minorité marocaine – un habitant de la commune sur cinq n’a pas le flamand ou le français comme langue maternelle. Près de 27 habitants de Vilvorde, dont deux filles, ont rejoint le djihad en Syrie ou en Irak et le salafisme y est très bien implanté, même s’il est moins médiatisé qu’à Molenbeek.

Louis-Benoît Greffe

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

 

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Une réponse à “Catalogne. Un imam marocain au cœur de la cellule terroriste islamiste”

  1. Yvette Prétet dit :

    Les imans en France.
    En France, les imans ne sont pas ”français”:ils ne parlent pas notre langue! Dans leur discours (en arabe) ils prêchent la haine des mécréants ainsi cet iman qui assimilait les non-musulmans à des cochons, etc..etc..L’iman de Montpellier,qui a converti de nombreux jeunes de Lunel à la religion musulmane et les a envoyés en Syrie,a reçu la ”Légion d’Honneur” de Hollande parce qu’il avait demandé aux musulmans de voter ”à gauche”. .Nous avons TROP d’imans en France! En 1962,nous n’avions que 10 mosquées dans notre pays.. actuellement nous en avons plus de 3.000 et il s’en construit tous les jours… avec les sous des non-musulmans qui sont accablés d’impôts, eux….et on détruit les églises…certaines églises sont transformées en mosquées! Dans les ”pays musulmans les non-musulmans ne peuvent exercer leur foi, ainsi un non-musulman a été emprisonné (en Arabie Saoudite) parce qu’il était en possession d’une bible etc..etc..

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