Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Gilles Pennelle (RN) : « Les Bretons doivent soutenir le seul mouvement qui incarne une résistance face à ce péril mortel qu’est l’immigration » [Interview]

Les 13 et 14 décembre derniers se tenaient deux journées de session au Conseil Régional de Bretagne. Des sessions qui ont donné lieu à des échanges tendus, vifs, entre élus de la majorité (LREM-PS-divers gauche) et ceux du Rassemblement national notamment. Nous avons ainsi évoqué la passe d’armes entre Jean-Michel Le Boulanger et Gilles Pennelle, le premier expliquant au second que l’insécurité que le Rassemblement national dénonce serait le fait des « propos haineux » et de l’extrême droite.

Pour faire le point sur ces deux journées, nous avons interrogé l’un de ses protagonistes, Gilles Pennelle, chef de groupe à la Région Bretagne et membre du bureau national du Rassemblement national de Marine Le Pen.

gilles_pennelle

Breizh-info.com : Pouvez-vous revenir sur le débat qui a eu lieu au Conseil Régional à propos de la Breizh Cop ?

Gilles Pennelle : Il s’agit d’une usine à gaz mise en place par l’exécutif socialo-macroniste. Il s’agirait de réfléchir sur ce que sera la Bretagne en 2030 et d’avoir des orientations. Cependant les débats sont extrêmement orientés. C’est surtout pour l’exécutif et M. Chesnais-Girard l’occasion de faire de la communication, beaucoup de communication.

On consulte soi-disant les forces vives de la Bretagne. En réalité ce sont les gens que les Français et les Bretons ne veulent plus voir, comme on l’a vu avec le mouvement des Gilets jaunes. De mon côté, j’ai posé le débat dans ces termes : parler de la Bretagne de demain, c’est parler de ce que souhaitent les Bretons, moins d’immigration, plus d’identité, moins d’insécurité.

Cela a provoqué une intervention délirante de M. le vice-président.

Breizh-info : M. Le Boulanger vous a en effet vivement interpellé, expliquant que l’insécurité en France serait la conséquence des discours de haine, de l’extrême droite…

Gilles Pennelle : C’est surréaliste. Je note que M. Le Boulanger profite du règlement intérieur du Conseil Régional, très anti-démocratique puisque je n’ai pas le droit de répondre à son intervention. J’ai dû profiter d’une autre intervention ensuite sur un autre sujet pour pouvoir le faire. M. Le Boulanger est un militant d’extrême gauche. Il délire lorsqu’il prend la parole. Il s’énerve, perd son sang froid, est sectaire, vocifère. C’est un triste spectacle venant de quelqu’un qui a le titre de vice-président du conseil régional de Bretagne.

Breizh-info.com : Il semblerait que cette session ait été particulièrement tendue…

Gilles Pennelle : Oui. Particulièrement. D’entrée dans mon discours de politique générale, j’ai exprimé le soutien du Rassemblement national au mouvement des Gilets jaunes. Les représentants de ces derniers étaient dans le public, ils avaient été reçus le matin même par les différents groupes politiques et M. le président. J’ai été applaudi par leurs soins dans le public, cela n’a pas plu à l’exécutif, et tout le reste des débats a été tendu.

Nous sommes dans un contexte très favorable. Les sondages le sont aussi pour le Rassemblement national en période électorale, alors qu’ils sont mauvais pour le rassemblement socialo-macroniste. La droite et le centre ont totalement disparu des débats. Les échanges, durant deux jours, se sont résumés à des débats entre la majorité et les élus du Rassemblement national, faisant perdre tout leur sang-froid aux élus de la majorité, qui se sont comportés de façon anti-démocratique. Pas seulement M. Le Boulanger, mais aussi le président M. Chesnais-Girard, qui a dit à un moment « je commence à en avoir assez de votre groupe ».

Puisqu’on est proche de Noël, on peut dire que ça sent le sapin pour ces gens-là !

Breizh-info.com : Vous parlez de la droite et du centre à la région. On a l’impression qu’ils sont absents, qu’ils ne contestent ni ne proposent quoi que ce soit…

Gilles Pennelle : C’est un premier point exact. Mais surtout, ce qui est apparu pour la première fois dans cette assemblée, de façon publique, ce sont les dissensions au sein du groupe appelé droite et centre. M. Marboeuf et une proportion importante du groupe ont désavoué publiquement Marc le Fur, pourtant président de groupe. M. Marboeuf et ses amis s’alignent de plus en plus sur la vision macroniste des choses tandis que M. le Fur est un Républicain.

Leurs divisions entraînent le fait qu’ils n’ont plus rien à dire, c’est intéressant à noter dans cette session.

Breizh-info.com : Qu’avez-vous pensé du sondage récent montrant que les Français et notamment, fait nouveau, les Bretons, rejetaient majoritairement l’accueil de migrants et se montraient inquiets au sujet de l’immigration ?

Gilles Pennelle : C’est un sondage satisfaisant. Les Bretons étaient réputés pour être « ouverts » à cette immigration. En fin de compte c’est faux. C’est facile à expliquer : la Bretagne subit à son tour la pression migratoire extrêmement forte. Je dirai même que l’immigration fait la une de l’actualité en Bretagne, à Rennes, à Brest, et même dans nos villages ruraux. Les Bretons, comme tous les Français, n’en peuvent plus. Ils s’aperçoivent que cette immigration est source d’injustice sociale, d’insécurité, et qu’elle menace leur identité.

Les pouvoirs publics accélèrent l’installation d’immigrés, de plus en plus nombreux. Les Bretons réagissent, n’en peuvent plus. C’est une bonne nouvelle.

Breizh-info.com : 2019, élections européennes. 2020, élections municipales : Comment se profilent les différentes campagnes du Rassemblement national en Bretagne ?

Gilles Pennelle : Très bien. On voit qu’au niveau national les sondages nous placent largement en tête aux élections européennes, ce qui annonce des gros succès aux municipales. On va constater en 2019 une poussée importante du RN en Bretagne, déjà constaté aux régionales de 2015. Cela va se poursuivre. C’est important, car la Bretagne est une région importante, avec un gros vivier de population. Les Bretons, à leur tour, doivent soutenir le seul mouvement qui incarne une résistance face à ce péril mortel qu’est l’immigration.

Breizh-info.com : Vous avez déjà des villes en vue ?

Gilles Pennelle : Nous commençons à y réfléchir, à travailler. Nous sommes attentifs également à la situation des petites communes, dans lesquelles les maires ne veulent plus se représenter. Ils sont fatigués, usés par le pouvoir politique, et il est intéressant pour nous de s’intéresser à ces communes, de prendre des mairies, car le maire est un élu très important. Il y aura des listes dans les grandes villes bretonnes, mais aussi une stratégie importante dans les communes rurales.

Propos recueillis par Yann Vallerie

Crédit photos : DR
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

Une réponse à “Gilles Pennelle (RN) : « Les Bretons doivent soutenir le seul mouvement qui incarne une résistance face à ce péril mortel qu’est l’immigration » [Interview]”

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

Politique

Européennes 2024 : le Rassemblement National creuse l’écart dans les sondages

Découvrir l'article

Politique

Elections européennes. Le Rassemblement National très loin devant Renaissance dans les sondages

Découvrir l'article

Politique

44 % des français considèrent qu’il faut limiter les pouvoirs du Conseil constitutionnel en matière de législation

Découvrir l'article

Immigration, Tribune libre, Vidéo

“La jeunesse emmerde le Front National” des Béruriers Noirs. Chronique d’une défaite totale [L’Agora]

Découvrir l'article

Politique

Le Rassemblement national en tête des intentions de vote pour les élections européennes

Découvrir l'article

Politique

Gilles Pennelle, FNSEA, coopératives, industriels, même combat

Découvrir l'article

Politique

Sondage. En cas de dissolution de l’Assemblée nationale, le RN enregistrerait un bond de près de sept points

Découvrir l'article

SAINT-BREVIN, Sociétal

Saint-Brevin (44). Absent de la manifestation contre l’accueil de migrants, le Rassemblement National demande un référendum…et annonce une liste aux élections municipales 2026

Découvrir l'article

A La Une, Politique

Migrants à Saint-Brévin. Une manifestation le 25 février…sans le Rassemblement national [Interview d’un membre du collectif]

Découvrir l'article

Tribune libre

Le RN, une opposition pudique

Découvrir l'article

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Ne ratez pas notre prochaine enquête sans filtre sur un sujet tabou !

Inscrivez-vous dès maintenant à notre newsletter confidentielle.

🔍 Recevez nos analyses pointues et nos scoops exclusifs directement dans votre boîte mail. 🔍

Clicky