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« Soyons brigands (…) pour le salut du peuple ! »

Bien qu’elles se fassent régulièrement botter le c…, les chaînes TV aiment à recevoir des gilets « réfléchissants » sous prétexte d’objectivité. [Il faut de la périphrase, dorénavant]. La médiocrité des propos des jaunes arapèdes invités est généralement affligeante. Pour la tolérance, il y a « des maisons pour ça », disait Clemenceau. Les gens raisonnables n’ont plus leur place dans ce foutoir : la preuve en est le renoncement de Mme Levavasseur à paraître dans une émission régulière, avec l’excellente Apolline de Malherbe, de BFM TV. Les « porte-paroles » sont des gens agressifs que quelques uns ont néanmoins le courage de contredire en direct.

Et pendant ce temps, la roue tourne et le nommé Eric Drouet n’est toujours pas au volant de son camion. Dans le même temps je lis qu’il a apporté sa contribution à la collecte pour soutenir l’infâme boxeur de gendarmes. Aurait-il de l’argent en trop ? Je viens de lire également qu’un caricaturiste a été menacé de mort pour avoir stylisé cet opportuniste. Rien que ça ! Les islamistes ont gagné, ne dirait-on pas ? Leurs méthodes semblent s’être répandues encore plus vite que la viande halal. Comme le dit le débonnaire Alain Duhamel, « la haine est partout ».

À propos de haine, souvenons-nous de Jean-Baptiste Drouet, le parangon d’Eric, qui figure au panthéon trotsko-jacobin de Mélenchon. C’est normal, le maître de poste de Sainte-Menehould, révolutionnaire ardent, n’avait-il pas déclaré, la main sur le cœur : « Soyons brigands, s’il faut l’être, pour le salut du peuple ». Ce qui enchante tous les thuriféraires de la Révolution puisque c’est bien là l’origine de la Terreur, sa justification même. On n’en finirait pas de trouver, parmi les archétypes de l’Histoire, des comparaisons à s’en saouler.

Toute cette séquence me rappelle ce qu’il advint le 23 février 1899, dix ans après le refus de « coup d’État » du général Boulanger. En plein combat entre les républicains de la Troisième et les monarchiens. Profitant de l’émotion causée par le décès « en Pompée » du beau Félix, président de la République, Paul Déroulède avait tenté de marcher sur l’Élysée. Lui aussi soulevait le peup’, lui aussi rejetait les élites… Il s’en était fait une religion, au point de refuser de siéger à l’Académie française : « Ma place n’est pas parmi votre élite, elle est dans la foule », avait-il déclaré à Barrès qui le sollicitait.  En ce mois de février 1899, l’agitation nationaliste était à son comble. De vieux bardes enchantaient les chaumières avec leurs couplets revanchards.

Tel un Mélenchon, Déroulède…

Écharpe en bandoulière tel un Mélenchon, Déroulède, ce matin-là du 23 février, se jeta sur la bride du cheval qui ramenait, au pas, le brave général Gaudérique Roget (Illustration) à la caserne de Reuilly, où il avait ses quartiers. Le général, tout juste âgé de 53 ans, commandait alors la 17e brigade d’infanterie constituée des 4e et 82e régiments de ligne. En 1898, il avait dirigé furtivement les cabinets de trois ministres de la Guerre, tous antidreyfusards patentés, MM. Cavaignac, Zurlinden (aux belles moustaches) et Chanoine (dont le fils allait conduire un sanglant raid éphémère au Niger, aux côtés du capitaine Voulet).

À la tête de ses troupes, Gaudérique revenait du défilé militaire qui avait accompagné le cercueil du président au Père-Lachaise. Il était arrivé à l’angle du boulevard Diderot qui conduit à la caserne de Reuilly. C’était un scrogneugneu du genre « jugulaire-jugulaire »… N’écoutant que son devoir, il saisit Déroulède par l’oreille et, les « zamis bidasses » l’aidant, conduisit le délinquant jusqu’à la caserne. La suite fut affaire de justice et Déroulède finit, condamné au bannissement (en Espagne). C’était un temps où mieux valait ne pas être jaune (nous l’avons raconté naguère) car, je le répète à la suite de Michel Pastoureau, le jaune “est la couleur des trompeurs mais aussi des trompés“.

Cinq jours plus tôt, le Parlement réuni à Versailles avait désigné Émile Loubet à l’inauguration des chrysanthèmes. Ça n’avait pas été sans vastes remuements chez les monarchistes. Des lanceurs de pavés et des hourvaris avaient accompagné le retour à Paris du nouveau Président. Des manifestations non déclarées suivirent, comme ce 4 juin, à l’hippodrome d’Auteuil, quand le baron Christiani frappa le gibus d’Émile d’un coup de canne. Ce qui lui valut la réprobation de Marie-Louise, la bonne épouse du Président. Christiani fut immédiatement « passé à tabac » par les hommes du préfet Lépine, puis incarcéré. En ce temps-là, on avait des « mœurs ».

MORASSE

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