Selon de nouvelles recherches, le changement climatique pourrait entraîner l’arrêt temporaire, dans les 100 prochaines années, de la circulation de certains courants océaniques comme le Gulf Stream depuis le Golfe du Mexique vers l’Europe du Nord. Fini notre climat tempéré ? Le conditionnel est plus que jamais de rigueur…
La « mécanique » du Gulf Stream menacée ?
Les Bretons se sont habitués à la bienveillance du Gulf Stream, ce courant de l’Atlantique Nord transportant de l’eau chaude du golfe du Mexique vers l’Europe. C’est effectivement à lui que nous devons le climat tempéré et relativement doux d’une grande partie du nord-ouest européen, quand, à la même latitude, New York connait un climat franchement plus continental.
Cependant, cette belle harmonie pourrait bien être remise en cause. Le 30 décembre, des travaux publiés dans la revue Nature indiquent que l’eau de issue de la fonte des glaces du Groenland et les précipitations excessives pourraient interférer avec ce courant océanique. Des simulations réalisées par des scientifiques de l’Université de Groningue et de l’Université d’Utrecht (Pays-Bas) ont cependant montré qu’il est peu probable que le courant s’arrête complètement, en raison des changements faibles et rapides des précipitations sur l’Atlantique Nord. Cependant, il y a 15 % de probabilité qu’il y ait un « disparition partielle » du courant au cours des 100 prochaines années.
Un arrêt temporaire et des périodes de froid ?
Selon le professeur Fred Wubs de l’Université de Groningue, « les océans stockent une immense quantité d’énergie et les courants océaniques ont un effet important sur le climat de la Terre ». Par ailleurs, de précédentes recherches ont montré que l’augmentation du volume d’eau libérée par la fonte des neiges et des glaces du Groenland, associée aux précipitations, pourrait ralentir, voire inverser le Gulf Stream, bloquant ainsi la circulation d’eau chaude vers l’Europe.
Si la probabilité d’un arrêt total du Gulf Stream au cours des mille prochaines années s’est avérée insignifiante, une interruption temporaire de cette circulation d’eau vers le nord-ouest de l’Europe est beaucoup plus probable selon les chercheurs. L’équipe, qui étudie les courants océaniques depuis une vingtaine d’années, a basé ses recherches sur des équations complexes décrivant les flux de fluides de l’énorme système de courants.
La publication scientifique insiste aussi sur le fait que le courant de l’Atlantique Nord présente un comportement non linéaire, ce qui signifie que de petits changements peuvent avoir des effets importants sur lui. Avec à la clé de ces modifications temporaires, de possibles périodes de froid dans l’Atlantique Nord. Mais ces éventualités demandent à être vérifiées par des modèles climatiques plus poussés. En 2018, d’autres travaux scientifiques rapportaient quant à eux que le Gulf Stream avait connu un affaiblissement d’environ 15 % de son flux depuis le milieu du XXe siècle.
AK
Crédit photos : DR (Photo d’illustration)
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