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Le mal-être occidental en 2020 : vers l’Empire prédateur d’Occident

Qu’est-ce qu’être un Occidental aujourd’hui ? Question cruciale, car faute d’y répondre, on s’expose à ne pas saisir de quoi elle constitue les prémisses.

Dans son excellent ouvrage, La civilisation de la Renaissance (Arthaud, 1984), Jean Delumeau démontre que ce que l’on appelle la civilisation « occidentale » a longtemps désigné la seule Europe. Force est de constater malheureusement que l’évolution historique, notamment les deux guerres civiles européennes qui précipitèrent notre fin, lui ont adjoint, à son corps défendant mais également par l’action subreptice de traîtres notoires (Jean Monnet, entre autres, le fossoyeur de notre continent), lui ont adjoint, dis-je, cet appendice prédateur pathologique que sont les États-Unis d’Amérique, qu’il eût été éminemment préférable de tuer dans l’œuf. Merci brave et naïf Louis XVI ! Merci calamiteux Rochambeau, Lafayette et quelques autres ! Être Occidental en ce XXIe siècle, c’est dès lors faire partie, volens nolens, d’un espace politique prédateur, c’est-à-dire criminel. Il y a ceux qui s’y sentent à l’aise : les ploutocraties bancaires, industrielles, militaires ; les oligarchies diverses avec leurs complices et leurs obligés ; les idiots utiles (partis politiques, organisations humanitaires) qui croient lutter contre le capitalisme prédateur triomphant tout en le servant de toutes leurs forces et de toute leur réflexion imbécile et biaisée.

Et puis, il y a ceux qui comprennent avec plus ou moins de clairvoyance et de netteté ce qu’est devenue cette civilisation européenne embarquée dans des opérations mondiales de conquête du pouvoir à l’abri de cette abomination qu’est le catéchisme des Droits de l’Homme, invention partiellement maçonnique, fondement d’une religion laïque totalitaire au service des nouveaux bourreaux. Ces derniers ne se contentent plus d’agir individuellement ou par groupes (ils n’ont cessé de le faire à travers l’Histoire) ; ils le font désormais via des institutions telles que l’OTAN (la plus gigantesque organisation criminelle de l’Histoire), le FMI, la Banque mondiale, l’Union européenne, le Bilderberg, la Trilatérale, soutenus par les médias officiels en mains ploutocratiques ; et leurs actions ne sont plus locales ou régionales mais consistent en des assauts globalement menés sous couvert de bonne gestion et d’assistance humanitaire. Dans cette perspective, un pas essentiel vient d’être franchi, non pas en sous-main, hypocritement, mais au grand jour.

Le projet global de l’Occident au XXIe siècle vient d’être divulgué par l’un de ses plus zélés serviteurs : la nouvelle présidente de la Commission européenne, l’Allemande Ursula von der Leyen. Depuis des décennies, une guerre sourde oppose les Universalistes ou Mondialistes et les Patriotes. Pour ces derniers, la terre où ils sont nés, où reposent leurs ancêtres, terre gorgée de sang, de sueur, terre d’espoir et de désespérances multiples, terre singulière de créations, de sentiments, de sensibilités, de langues, de croyances, de mœurs – leur terre, enfin – est sacrée.

N’y vient pas qui veut et surtout comme il veut. Cette terre se mérite.

Invite-t-on voisins et étrangers à écrire sur la page où l’on vient de composer un poème, une symphonie, une prière ? S’ils s’en montrent dignes, ils pourront la parcourir du regard, en apprécier la beauté, la critiquer même, mais y toucher, jamais ! Pour les Patriotes, la frontière de leur terre est semblable aux marges de la page blanche : on ne la franchit qu’avec respect et avec l’autorisation de son propriétaire, de son auteur. Le devoir de l’État est de garantir l’intégrité de la terre éternelle, de veiller à ce qu’y règnent équité, continuité, identité et paix.

Contre les Patriotes, cependant, se sont levés depuis longtemps les Universalistes. Ce ne sont pas les plus démunis. De l’État, protecteur du faible face au fort, ils ne veulent pas, ils ne veulent plus. La lutte entre Universalistes et Patriotes a toujours existé ; les premiers ont remporté plus de victoires que de défaites, mais cela s’est fait de manière parcellaire et dans une temporalité différée, grâce aux freins à leurs égoïstes ambitions difficilement établis par les puissances souveraines. Diable, il y avait les frontières, le politique, la conscience des hommes et des femmes, la volonté de ne pas tout céder aux plus riches, aux plus puissants, aux fallacieuses assemblées. Mais les Universalistes se sont mis peu à peu à disposer non seulement de l’intelligence, du savoir, de la connaissance exacte de leur projet et des moyens pour le réaliser ; ils se sont approprié les techniques de manipulation, entraînant les masses à demi ignorantes et par trop candides vers le consentement à leur propre dégradation, à leur propre soumission, à leur propre défaite. La Révolution française constitua de ce point de vue une étape aussi nocive que décisive. Le pauvre peuple se battit (70 % des guillotinés furent des ouvriers, des artisans, des paysans, des intellectuels rebelles) pour installer au pouvoir ceux-là mêmes qui allaient le réduire en servitude.

Leurs décisions immédiates ? Suppression des corporations, des droits conférés par le Roi et par les seigneurs féodaux éclairés, abolition de ces privilèges qui protégeaient les métiers et les personnes les plus vulnérables. Les diverses assemblées (constituante, législative, etc.) depuis 1789 réunirent, comme de nos jours, un essaim de propriétaires, de banquiers, d’industriels, de magistrats, de profiteurs nouvellement enrichis qui se livrèrent à une véritable confiscation du pouvoir. Ceux qui n’y avaient pas accès, qui étaient sans défense face à elle furent les futurs prolétaires, les futurs massacrés des guerres à venir, en particulier celle de 1914, vaste boucherie, liquidatrice de bouches inutiles, de classes dangereuses et gênantes. Celle de 1940 acheva le travail. En ce début de XXIe siècle, ces Universalistes vainqueurs ont enfin pour eux l’ensemble des forces coercitives : police (les Gilets jaunes en savent quelque chose), armées (même plus nationales, mais de plus en plus mercenaires, payées pour n’avoir pas d’états d’âme et pour tuer aveuglément ceux que désignent ploutocrates et oligarques). Pour que la victoire de ces nouveaux Maîtres soit enfin totale, le plus gros, certes, reste à faire, et il sera fait : abattre à tout jamais les frontières, métisser les peuples, futurs termites d’une gigantesque termitière goulag, effacer les genres, afin que femmes ou hommes, adultes ou enfants, jeunes ou vieux ne puissent plus se prévaloir de différences appelées « préjugés » et « discriminations » et par là faire obstacle au camp de concentration planétaire indifférencié en construction, troupeau débile et docile, taillable et corvéable à merci. Madame von der Leyen annonce clairement la couleur. Le droit international, tout comme les droits nationaux, céderont la place à un droit globalisé, lequel permettra d’arrêter, de juger et de condamner tout chef d’État et en fait tout habitant du monde refusant l’Ordre nouveau.

Ce droit globalisé abolira les structures protectrices ; il encouragera le désordre, la guerre de tous contre tous – car c’est à quoi mène le village planétaire auquel rêvent les idéologues, de gauche comme de droite, et les verts, ces amputés du jugement –, guerre à laquelle il sera mis un terme, de temps à autre, quand les Maîtres se sentiront menacés, par de vastes opérations de nettoyage. Toute ingérence militaire de l’OTAN sera déclarée légitime, dès lors que pétrole, matières premières, comportements, dérives en justifieront à leurs yeux l’occurrence. Le droit de s’exprimer, déjà passablement écorné, n’existera plus, car toute parole critique du nouvel Ordre sera sanctionnée. Le vocabulaire qui tue, déjà fourni – « antisémitisme, homophobie, racisme, incitation à la haine » – s’amplifiera, incitant au silence, à la soumission, à la dépersonnalisation.

Chacun s’installera où il l’entend et s’y comportera selon ses mœurs, ses préjugés religieux, et la violence explosera sous le regard distrait et amusé des oligarques, abrités dans leurs forteresses technologiques et leurs quartiers isolés du monde des manants.

Confort et profits, dès lors, pour les Universalistes les plus favorisés. Mais mal-être pour les autres, les Patriotes. La majorité croira certes y gagner. Car pour peu que l’on appartienne au monde occidental, on peut se laisser gagner par le cynisme : après tout, si je suis Européen – de cette Europe factice engendrée par Monnet et les autres – ou États-Unien, je fais partie des vainqueurs. Ce n’est pas nous que l’on bombardera, que l’on pillera, que l’on massacrera, que l’on enfermera pour torturer, éborgner, estropier, ce sont les peuples d’Asie, d’Amérique latine, d’Afrique, du Moyen-Orient. L’Occident dominera tout, s’enrichira, et l’Occident, c’est moi ! Ou alors, et c’est mon cas comme celui de tant d’autres, on ne pourra que se sentir immensément honteux, on reniera cet Occident trahi, on le conspuera, on criera à ceux qui en sont les victimes : nous sommes avec vous ! nous avons honte de ce que font nos Maîtres auxquels nous sommes aussi étrangers que peut l’être un Mandchou d’un escargot !

Naïveté, quoi qu’il en soit, de la part des complices, des valets, des admirateurs de l’Ordre universaliste ! Car ce n’est pas pour le plus grand profit des classes moyennes ou populaires d’Europe ou d’Amérique que se construit l’Ordre nouveau ultra-capitaliste prédateur ! Elles en seront bien au contraire les victimes prééminentes ! Dans ce vaste camp livré au chaos que sera devenue la terre, seuls les Maîtres récolteront les fruits de leurs pillages et de leurs carnages ! Mais, dira-t-on, ceux de nos compatriotes figurant parmi les Maîtres nous épargneront ! Vraiment ? Ces actionnaires, ces cadres supérieurs, ces administrateurs dévoués des banques centrales, de Goldman Sachs, de la City, de Wall Street ? ces présidents – Macron, Merkel, Sanchez –, ces ministres, ces hauts fonctionnaires ? Tous ces gens se sentiront-ils la fibre patriotique ? Le terme même n’a pour eux plus aucune signification. Ils sont du monde, c’est-à-dire de partout et de nulle part, infiniment plus proches d’un milliardaire de New-York ou de New-Delhi que d’un compatriote ayant grandi dans la ville ou le village où, pour le plus grand malheur de leurs compatriotes, ils ont vu le jour. Que leur importe la vie d’un homme, d’une femme ou d’un enfant nés dans le pays dont ils portent le passeport ? Les Maîtres des termites ne sont déjà plus des termites, mais des Insectes augmentés. La masse des termites, elle, ils l’écraseront sans l’ombre d’un battement de cil.

Ne serait-il pas temps de se lever et de lutter ? Il existe encore de vraies terres, avec de vrais Patriotes et des chefs d’État décidés à défendre leur peuple : la Russie, la Chine, l’Iran. C’est précisément contre eux, contre leur mauvais exemple – ils osent résister ! – que s’établit l’Ordre nouveau, bien décidé à les détruire.

Dr Michel Bugnon-Mordant, docteur ès lettres, essayiste (Suisse)

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Crédit photos : DR
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