Quelles sont les compagnies aériennes qui survivront à la crise économique majeure, conséquence de la pandémie de coronavirus ? La plupart des compagnies aériennes perdent en effet des millions chaque jour à mesure que leurs appareils restent cloués au sol. Par ailleurs, le prix des billets pourrait exploser pour les consommateurs lorsque le trafic reprendra. On fait le point.
Des compagnies aériennes au bord de la faillite
Le directeur général de l’IATA (International Air Transport Association), Alexandre de Juniac, confirme que cette crise n’est pas prête d’être réglée. Ce dernier a déclaré qu’aux États-Unis ou dans d’autres pays, la probabilité que d’autres compagnies aériennes (en plus de celles qui se sont déjà effondrées) arrêtent prochainement leurs activités est très élevée, en l’absence de mesures gouvernementales.
Un exemple symbolique en Europe, avec Flybe, une compagnie aérienne régionale britannique déjà au bord du précipice avant l’arrivée de la pandémie de COVID-19, et qui a été achevée par la pandémie. Parmi les compagnies en faillite, on retrouve aussi Compass Airlines et Trans States Airlines, des compagnies américaines. Mais dans le monde entier, des petites compagnies vont fermer boutique, tandis que certaines grosses compagnies, comme Air France, ne survivront que sous perfusion d’aides publiques (le consommateur payant donc le sauvetage de ces compagnies via ses impôts, tout en voyant son billet sans doute augmenter…)
Début avril, le nombre de vols dans le monde s’est effondré de 80 % par rapport à la même période en 2019, selon l’association internationale du transport aérien, l’IATA. De nombreuses compagnies aériennes, même les plus solides, sont en grande difficulté. 300 milliards d’euros de pertes, une chute de 55 % des revenus en 1 an, 25 millions d’emplois en jeu dans le monde : des chiffres vertigineux et amenés à évoluer rapidement.
Des billets d’avions bientôt hors de prix ?
C’est la question qui se pose. Notamment en raison des règles sanitaires qui vont être imposées, et donc des avions qui pourront sans doute transporter moins de passagers (si les sièges centraux venaient à être neutralisés, les prix augmenteraient directement).
Les compagnies aériennes sont parmi les secteurs les plus en danger dans la crise économique qui suivra l’épidémie de coronavirus. Comment faire respecter les règles de distanciation sociale dans les avions ? Alexandre Juniac, le président de l’association internationale du transport aérien (IATA), expliquait au micro de BFMTV que les compagnies aériennes ne savent pas faire voler des avions remplis aux deux tiers tout en étant profitables. « Soit l’avion peut voler et on gagne un tout petit peu d’argent sur le vol, soit il ne peut pas voler… » avance-t-il. La solution selon lui, est d’augmenter les prix des billets, « et c’est au minimum de 50 %, ce n’est pas rien ». Les passagers accepteront-ils de payer beaucoup plus cher leurs voyages en avion ? Ce n’est absolument pas certain !
Ce dernier plaide toutefois pour des mesures moins drastiques que la neutralisation du siège central : « Si les passagers portent tous des masques, si on désinfecte la cabine, si on distribue de la nourriture pré-emballée, si on demande aux passagers de ne pas prendre trop de bagages en cabine, ça peut limiter et pratiquement éradiquer le risque de transmission à bord », explique-t-il.
Entre les normes de sécurité imposées aux consommateurs avec le terrorisme, en raison du principe de non-discrimination, et les nouvelles normes sanitaires à venir, le transport aérien, l’accès aux avions et aux aéroports, pourrait bien dans les prochains mois se transformer en cauchemar du voyageur… qui se recentrera peut-être alors sur du tourisme plus local ?
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine – V