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Trains de nuit : la Suisse en lance un, Suède deux de plus, la SNCF flingue un des derniers

Il y a loin des paroles aux actes. Alors que l’Autriche et la Russie développent leurs investissements, que la Suisse s’y met et que la Suède en crée deux de plus, la SNCF est en train de tuer l’un des derniers, sur l’axe Rodez – Paris. Résultat : on pourra bientôt traverser l’Europe de part en part la nuit… mais ça se fera sans la France, et seulement du nord au sud.

La Suède met en place deux nouvelles liaisons nocturnes, annonce le très informé blog TransportRail ces jours-ci : à partir du 1er août 2022, deux trains de nuit Malmö – Bruxelles et Stockholm – Hambourg permettront de raccorder, la nuit, le nord de l’UE à son centre actif, autour du Benelux et de l’Allemagne. En même temps, Snälltaget, filiale de Transdev, a lancé une relation nocturne saisonnière Stockholm – Hambourg, quotidienne l’été, les week-ends en septembre.

En Suisse, où les trains de nuit autrichiens Nightjet arrivent depuis 2016 (et bien pleins), les chemins de fer fédéraux, qui ont eu le temps de se convaincre de leur efficacité, ont décidé de s’y lancer aussi. Des voitures devraient être louées à RDC pour lancer une liaison Zurich – Amsterdam ; par la suite, d’autres voitures devront être commandées pour mettre en place, d’ici 2024, une liaison de Zurich à Barcelone qui devrait, elle, avoir plusieurs arrêts commerciaux en France (Bellegarde, Lyon et Montpellier ont été proposés).

La SNCF flingue un des derniers trains de nuit, un opérateur privé abandonne un autre

En France, le progrès continue de marcher en arrière. L’opérateur privé Thello a annoncé jeter l’éponge, plombé par le Covid et les protocoles sanitaires. Tombent avec lui le train de nuit Paris – Venise et les liaisons diurnes (Marseille) – Nice – Gênes – Milan. Débuts chaotiques, problèmes récurrents de matériel et de ponctualité, surtout côté italien, personnel recruté dans l’aérien et pas formé aux enjeux ferroviaires, sillons hors de prix… rien n’a été simple pour la filiale lowcost de Trenitalia.

Mais pour le développement de l’absence du train de nuit, nul besoin de désordre italien, suffit de demander aux têtes pensantes de la SNCF. Entre Paris et Rodez, en avançant abusivement les horaires de départ et en retardant non moins abusivement les horaires d’arrivée à Paris, au prétexte (encore) de travaux et toujours de manque de personnel en gare de Brive, la SNCF est en train de tuer le Rodez-Paris, selon ses usagers.

« Le train arrive habituellement à Paris à 6h52. Dès le 5 octobre des travaux sont prévus du lundi au vendredi sur la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (P.O.L.T.). Ce train sera accroché au train Intercité de jour à Brive (départ 4h57, arrivée à Paris à 9h23, soit 2h30 de retard et l’attente à Brive de 1h20 à 4h57) […]Les week-ends, c’est-à-dire les trois nuits par semaine de maximum fréquentation, les travaux sont interrompus mais la S.N.C.F. refuse de rétablir les horaires optimisés (arrivée à Paris à 6h52 et départ de Paris à 22h10), et ceci par un manque de personnel en gare de Brive pour assurer la manœuvre de la rame », relève l’association de défense de la gare d’Assier dans la Dépêche du Midi.

Seule bonne nouvelle : la rénovation d’une trentaine de voitures Corail couchettes pour la relance de la ligne Paris – Briançon a débuté. Aucun détail ne filtre sur les équipements – par exemple la mise en place de prises et l’amélioration de l’isolation phonique.

La SNCF pourrait pourtant prendre quelques idées à l’Est. En Autriche, ou plus loin encore. La patrie du train de nuit en Europe, c’est la Russie. Or le nouveau wagon de 3e classe (platskarte) modèle 2019, construit à Tambov, présente bien plus de confort pour ses 54 voyageurs que les compartiments de 1e ou 2nde classe français, et de loin (en images) : prises USB à chaque place, 2 prises 220 V par compartiment de quatre, rideaux, repose-verres, tablette à portables, 2 WC confortables par wagon, avec mitigeur et sèche-mains, un emplacement pour un distributeur automatique d’en-cas, une bouilloire et un frigo dans le local du contrôleur…

Sans compter, évidemment, le service à la place et des wagons-restaurants avec des nappes, des menus étoffés, et où il est possible de manger chaud et pour un prix raisonnable jusqu’à 2h du matin et à partir de 6 heures. Les trains de nuit français n’ont plus de service restauration hormis une bouilloire avec 15 L d’eau chaude et quelques madeleines, cannettes et biscuits, et en Italie, il n’y a même pas de bouteilles d’eau pour les voyageurs…

Louis-Benoit Greffe

Crédit photo : DR
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Une réponse à “Trains de nuit : la Suisse en lance un, Suède deux de plus, la SNCF flingue un des derniers”

  1. Micheline Frangeul dit :

    La France prend plaisir a se ridiculiser aux yeux de l Europe.
    Nous sommes vraiment nuls.
    Triste constatation depuis plus de 20 ans.
    Qu allons nous devenir?

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