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Des « teufs » et des « zad »

Les blancs flacons (heu… flocons) sont tombés car tombe la neige… et nos souvenirs, faut-il qu’il m’en souvienne ? Mais où sont les Noël(s) d’antan ? La locomotive à vapeur est morte. Nous voici en nivôse et grand bien vous fasse. Je suis retourné à l’école maternelle pour me faire expliquer l’emploi des nouvelles machines. La « professeur(reu) des zécoles » est fort gironde et moi trop vieux et coupé de partout. Mais c’est du passé dont on fait « table rase », comme on dit au P.C.F. : « le parti communiste a cent ans, normal qu’il soit en soins palliatifs » dit un confrère sur Atlantico…!

Mon âge avancé me vaut d’être à l’affût du vaccinodrome le plus proche et le plus accessible. Inutile de me propulser vers un Narayama où Marcelle rayonne. Si elle est très estimable, l’envie de la rejoindre m’est très vite passée. Et qu’est-ce que c’est que cette flagornerie du sinistre de la Santé, et de M. Fritz Papressé qui sert la potion à la petite cuiller ? Tas de feignants. Ah là là… Je me souviens d’une séance de vaccine en 1942 où nous avions été réunis à la Mairie, filles et garçons, et où la Médecine nous piquait les fesses devant tout le monde. Spectacle torride, j’en conviens… C’était Pétruche qui en avait décidé ainsi. Dieu vous garde de mauvaises pensées !

Fréquentant à bas bruit les trois chaînes principales du jugement dernier, j’ai ouï (nous oyons, vous oyez) qu’un festival de « teufs » se tenait en nos contrées avec deux mille cinq cents «zadistes ». Cré nom ! Comme disait un brave (dont on n’a pas coupé la langue vipérine, c’est heureux) : « Qu’est-ce qu’on attend pour les sortir de leur hangar à cochons ?… Et leur interdire la gratuité des soins qu’ils réclameront lorsque le virus les aura rattrapés ? » Ce brave dit vrai… D’autant que les chenapans étaient venus de partout. Une question, finalement, demeure : « Qu’a fait la police à la lecture des projets de rassemblement lisibles sur les rézosocios ? » Certains venaient d’Autriche, d’autres du Finistère – c’est pas la porte à côté… Tsss !

Pendant ce temps, je me suis régalé (il y a une faute de français évidente… mais ça va comme ça). Je me suis mis à la lecture d’un gros volume que mon compte en banque m’a offert (25 €). Un pur émerveillement… « Chaque fois qu’un innocent a l’idée de monter un chef d’œuvre, le chœur des cafards entre en transe… » * que ça s’appelle. C’est édité par « Joseph K. » C’est du Michel Audiard dont le bon peuple ne se souvient que de ses réparties des Tontons et de la belle de Saïgon. Mais il contient encore bien mieux, à savoir des critiques cinématographiques dans des feuilles de 1946 et 1947 et 1948… avant que soit délaissée la prose journalistique pour faire du cinéma… Ces articles donnent une idée méconnue de l’ambiance (savamment cachée par les « demi-dieux » qui nous libérèrent) de cette belle époque.

Nous sommes au temps où s’ouvrait le Premier Festival de Cannes, en septembre 1946… « La Croisette dégage un parfum de foie gras et d’extrait d’ail », notait le chroniqueur de l’Etoile du Soir, obligé par la rigueur des lois de « l’épuration » de signer sous un pseudo : « Jacques Potier ». Et on en apprend de belles au fil des pages, avec notes précises du présentateur et préfacier : Franck Lhomeau… qu’est né à Nantes, y’a pas très longtemps, enfin par rapport à moi.

Saviez-vous qu’en 1946 il n’était pas « bien vu » de se réjouir devant La Grande Illusion, en raison des bons rapports existant entre Boëldieu (Pierre Fresnay) et le major allemand von Rauffenstein (Eric von Stroheim), puis la liaison positive entre Maréchal (Jean Gabin) et la jolie fermière Elsa, jouée par Dita Parlo. C’est ce que nous conte Audiard, le 3 septembre 1946, sous le titre « La Grande Illusion ou la seconde bataille de Normandie »… tss. Les communistes (alors 30 % aux élections… pfff !) parlaient d’un film « collabo »… Et le 20 septembre, à Cannes, coup fourré pour la « grande URSS » : le premier film présenté fut Berlin, une ode à l’Armée rouge. Manque de pot, cette œuvre de Youli Raizman et Nicolaï Chpikovski fut coupée six fois par des incidents techniques qui, bien sûr, vidèrent la salle… un bon tiers du public « était déjà en promenade sur la Croisette et les deux autres tiers s’abandonnaient au plaisir soit des conversations en petit comité, soit dans l’assoupissement collectif »… De quoi parler de « sabotage » pour le journaleux de l’Huma, Pol Gaillard.

Et voici maintenant les « eaux usées »… Les chercheurs-qui-trouvent ont trouvé que les prémices du retour des temps difficiles passaient à portée de pipette sur les marbres de leurs labos. Donc alarmi ! Les « eaux usées » (ça veut dire l’accumulation des dix litres de chaque chasse d’eau pleine de caca et de vomi quand on tire… la chasse – précision à l’attention des débiles analphabètes du « rap » et de la « teuf »), les « eaux usées » convergent vers des « ronds points » de canalisations… Il suffirait d’analyser l’« eau usée » de chaque rond-point pour savoir quel groupe d’immeubles est touché par le virus plutôt que de polluer la vie d’une province « et bien davantage »… Qu’est-ce que j’entends ? Qu’il a fallu douze autorisations pour se servir de cette intelligente découverte ! Et encore n’est-ce pas étendu à « l’ensemble du territoire »… Une belle trouvaille qui réjouira forcément les partisans de l’homéopathie et de feue « la mémoire de l’eau »…

MORASSE

* Michel Audiard / Franck Lhomeau : Chaque fois qu’un innocent a l’idée de monter un chef d’oeuvre, le choeur des cafards entre en transe…, Joseph K. éditeur, 318 p., deux cahiers photos couleurs, 25 €…

Crédit photo : DR
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