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Mars Bleu. Cancer colorectal : les conséquences de la baisse des dépistages depuis la crise sanitaire sont là

Depuis le début de la crise de la Covid-19, la Ligue contre le cancer alerte sur les retards de dépistage, notamment pour le cancer colorectal. Plusieurs études ont montré que la charge tumorale était beaucoup plus importante chez les patients diagnostiqués après le 1er confinement comme celle réalisée par des chercheurs et médecins travaillant à l’INSERM, à l’Université de Montpellier et à l’Institut du Cancer de Montpellier (ICM)

Dépister précocement pour guérir plus

Plus que jamais, la Ligue contre le cancer alerte sur les risques liés aux retards de dépistage et appelle à une prévention plus efficace pour tous les cancers. Le cancer colorectal, est le deuxième cancer le plus meurtrier en France. Il est prouvé qu’avec un dépistage précoce, il est guérissable dans 90% des cas. Et pourtant, on observe un taux de participation encore trop faible. En 2020-2021, 6,1 millions de personnes ont réalisé un test de dépistage du cancer colorectal, soit un taux de participation de 34,6 %. Une situation encore plus critique pour les populations qui sont loin de l’information et qui souffrent souvent de difficultés économiques et sociales.

Les patients qui n’ont pas été diagnostiqués pendant le confinement sont victimes d’une diminution de chances de guérison aujourd’hui.

Plusieurs études ont démontré les effets catastrophiques de la crise sanitaire, et du retard de diagnostic, sur le traitement des cancers du colon-rectum :

→      Une étude réalisée par des chercheurs et des médecins travaillant à l’INSERM, à l’Université de Montpellier et à l’Institut du Cancer de Montpellier (ICM) en 20211 : cette étude avait pour but d’évaluer les conséquences du confinement de 2020 sur la charge tumorale [2]de patients diagnostiqués avec un cancer colorectal métastatique. Elle montre que la charge tumorale est statistiquement beaucoup plus élevée chez les patients nouvellement diagnostiqués, c’est à dire après le confinement, que chez ceux diagnostiqués avant le confinement.

« Nous avons l’impression de faire constamment les mêmes alertes depuis plusieurs années, avec une intensification depuis la crise de la Covid-19 mais ce n’est pas sans raison : des études prouvent que nos inquiétudes sont fondées et que les personnes qui n’ont pu se faire dépister – notamment en 2020 pendant le confinement – ont moins de chances de guérir ! Environ 43 000 nouveaux cas de cancer colorectal sont diagnostiqués chaque année. 18 000 en meurent. De combien ce chiffre va-t-il augmenter à cause des retards ? Combien auraient pu être sauvés s’ils avaient été dépistés à temps ? Pour certains, le dépistage peut être tabou, mais il faut en parler, il faut encourager toutes les personnes concernées à faire le test au plus tôt. De plus en plus d’efforts sont faits pour rendre le test plus accessible : depuis cette année par exemple, il est disponible en pharmacie». explique Daniel Nizri, Président de la Ligue contre le cancer

En France, une prévention insuffisante

Au-delà des retards de dépistage, la Ligue observe que de façon générale, si le système de santé français reste performant, la prévention et le dépistage sont largement insuffisants.  Les statistiques de la DREES (Direction de la recherche des études, des évaluation des statistiques du gouvernement) montrent que si l’espérance de vie en France tend à augmenter ces dernières années, l’espérance de vie en bonne santé (c’est-à-dire le nombre d’années qu’une personne peut compter vivre sans souffrir d’incapacité dans les gestes de la vie quotidienne) stagne depuis 10 ans.

Alors que la France occupe l’une des meilleures places en matière d’espérance de vie à la naissance, elle est assez proche de la moyenne européenne pour l’espérance de vie en bonne santé. Que signifient ces chiffres ?

« Ces statistiques montrent que nous sommes très bien soignés en France, donc nous vivons plus longtemps. Par contre, nous avons tendance à être malades plus jeunes que dans d’autres pays européens. Pourquoi ? Plusieurs facteurs rentrent en compte, mais nous sommes globalement mauvais sur la prévention face aux maladies : comportements à risque, alimentation, pratique sportive, dépistages… nous n’encourageons pas assez nos jeunes à avoir une bonne hygiène de vie ! Dans le cas des cancers par exemple, 40% pourraient être évités… des actions sont nécessaires à plus grande échelle pour une prévention plus efficace. », explique Emmanuel Ricard, Porte-parole de la Ligue nationale contre le cancer.

Le dépistage du cancer colorectal

Pour qui ?

Tous les hommes et femmes âgés de 50 à 74 ans : près de 95 % des cancers colorectaux sont diagnostiqués après 50 ans !

Pourquoi ?

Ce cancer évolue le plus souvent sans symptômes ni signes perceptibles dans un premier temps. Or, quand il est diagnostiqué à ce stade, il se soigne dans 9 cas sur 10. Le dépistage permet de détecter un cancer avant qu’il ne devienne symptomatique, mais surtout il peut détecter les lésions pré cancéreuses donc vous éviter d’avoir le cancer.

Comment ?

→ L’assurance maladie envoie une lettre tous les 2 ans, pour inviter à réaliser un autotest immunologique à domicile. Simple, indolore et facile à réaliser chez soi, il est pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie. Le test est désormais disponible en pharmacie ! Plus accessible, cela permet également de bénéficier des conseils de son pharmacien.

→ Il est également possible de demander l’envoi du test par courrier (pas besoin de passer par une consultation chez le médecin). Les personnes éligibles ayant reçu l’invitation au dépistage doivent se rendre sur le site internet www.monkit.depistage-colorectal.fr avec le numéro figurant sur le courrier d’invitation. Un questionnaire détermine si le test est approprié en fonction de l’histoire personnelle et familiale de la personne. Si c’est le cas, le test lui sera envoyé.

→ Depuis 2022 les résultats sont consultables en ligne, via un autre site internet : www.resultat-depistage.fr

Avant 50 ans et après 74 ans un suivi personnalisé

Outre les facteurs de risque propres à chacun qui nécessitent un suivi personnalisé (antécédents dans la famille, maladies…), le mode de vie a une influence importante sur le risque de développer un cancer colorectal.

La prévention pour tous

Adopter de bonnes habitudes de vie :

→ Eviter le tabagisme et réduire la consommation d’alcool.

→ Avoir une alimentation équilibrée, augmenter la consommation de fibres (pain, riz complets, végétaux…) et pratiquer une activité physique régulière pour garder un poids de forme stable, lutter contre sédentarité, surpoids et obésité.

→ Limiter la consommation de viande rouge et les aliments riches en graisses, comme la charcuterie, et bannir les nitrites (additifs).

→ La pratique d’une activité physique régulière réduit le risque de cancer du côlon de 20 à 25% pour une activité modérée et de 40 à 50% pour une activité intense.

Chez les personnes déjà touchées par le cancer, ces bonnes pratiques permettent de diminuer les risques de récidives.

→ Consulter rapidement en cas de sang dans les selles, perte de poids inexpliquée, troubles du transit.

Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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Une réponse à “Mars Bleu. Cancer colorectal : les conséquences de la baisse des dépistages depuis la crise sanitaire sont là”

  1. Brounahans l'Alsaco dit :

    Dépister n’a jamais guérit quiconque ! Et puis le cancer fait très bien vivre plus de gens qu’il n’en fait mourir ! Une bouffe qui ne respecte pas les lois de la nature, une médicalisation toxique à outrance et des associations (cancer, diabète .. qui surfent sur les effets et ne veulent pas entendre parler des vrais causes, même si elles font semblant. Dire qu’il faut manger équilibré, faire du sport, éviter les graisses … tout un chacun pense le faire, avec les résultats que l’on connait, à savoir que l’ensemble des “vivants” du monde occidental est malade, et chroniquement les trente dernières années de la vie. Mais tout cela est bien juteux d’une part, et d’autre part, vivre sans fréquenter, plus ou moins assidûment, la blouse blanche n’est pas moderne …

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