André Bercoff a reçu Kemi Seba, idéologue panafricaniste, activiste anticolonialiste, président de l’ONG Urgences Panafricanistes et essayiste.
Une émission où ont été débattues les questions liées à l’identité, communautés de destin, séparatisme racial, leurre des mouvements tels Black Lives Matters, mais aussi esclavage et migrations.
Très intéressantes ses considérations sur les structures spirituelles des populations primordiales, réticentes au progressisme.
On regrettera cependant ses positions sur l’esclavage. Car si la traite négrière atlantique, de par son caractère industriel, ne peut certes pas être comparée à la traite intra-africaine “d’une tribu victorieuse réduisant en esclavage la tribu adverse“, c’est en oublier ces Africains qui ont participé à la traite des Blancs, pénétrant dans les terres et ramenant sur les côtes leur butin humain aux commerçants européens, qui eux, ne se sont jamais aventurés en Afrique profonde.
Derrière cette omission, on sent le côté racial de la chose. Et si tel est le cas, alors oui, les traites européennes et africaines ne sont pas sur le même pied d’égalité. Mais dans ce cas, il faudrait alors aller jusqu’au bout du raisonnement et admettre que les migrations intra-continentales africaines (“trois-quarts des migrations sont internes au continent africain“) et celles du continent noir vers l’Europe, sont elles aussi incomparables. Pour une série de raisons, identitaires, sociétales, et politiques.
Un entretien à écouter et à commenter…
Audrey D’Aguanno
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