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L’Intelligence Artificielle générative, un danger pour l’humain ? (1)

Création de textes, d’images, d’œuvres artistiques, mais aussi de fausses nouvelles, l’Intelligence Artificielle générative promet de révolutionner la condition humaine, que l’on se place du côté de celles et ceux qui l’accueillent à bras ouverts, ou de ceux qui l’appréhendent. Quelques considérations à l’aide de deux conférenciers qui ont beaucoup à dire en la matière.

Création…. pas exactement, car l’AI assemble des productions déjà existantes, elle n’invente rien qui ne sort préalablement des cerveaux mortels, se contentant de réaliser un patchwork des connaissances humaines. Un superbe patchwork à une vitesse qui défie l’entendement, certes, mais la base reste encore ce que l’Homme a fait. Pour l’instant. Il n’en reste que le monde d’après la propagation de l’IA pourrait ne plus être le même. Pas pour le scénario de science-fiction ô combien populaire de la machine qui supplante l’homme et finit par le détruire (quoi que cela reste un probabilité pour certains experts), mais pour une série d’autres raisons.

Certains craignent un appauvrissement du cerveau humain que la démocratisation de tels instruments irait nécessairement engendrer si les systèmes éducatifs ne passent pas à la vitesse supérieure. Les considérations concernant les nouvelles générations rendues mentalement paresseuses, incapables de rédiger un texte, de faire un quelconque effort dialectique, bref, de réfléchir puisque des programmes, tel ChatGPT, leurs permettent déjà de faire l’impasse sur des heures d’entraînement des méninges, sont déjà dépassées, puisque, selon Idriss Aberkane, il ne resterait à l’intelligence académique qu’une vingtaine d’années. En effet, selon le conférencier qui a écrit plusieurs essais sur le sujet, l’IA générative, à l’état actuel, navigue sur le même type d’intelligence que celui transmit dans les écoles occidentales, amélioré et accéléré. Pas de compétition possible donc entre l’être humain et la machine en ce domaine.

Le nier parce que la photographie n’a pas mis fin à la peinture reviendrait à affirmer que les calculs se font encore de tête et non à la calculatrice. Et tout l’intérêt de ce type d’IA est justement là : comme l’utilisation de la calculatrice a permis des calculs plus poussés, comme l’irruption d’internet a permis une vélocité extrême dans l’accaparement des connaissances, l’IA permet elle-aussi un saut en avant en matière d’intelligence humaine. Ou plutôt d’une certaine intelligence (voir vidéo). La technologie est là, s’en passer reviendrait à renoncer à la calculatrice ou à internet.

Concernant l’emploi, il est évident que le développement de systèmes intelligents capables d’effectuer des tâches autrefois réservées à l’humain met à risque des millions de postes. L’automatisation rendue si performante entraînera du chômage dans de multiples secteurs et certaines activités deviendront obsolètes. On nous vante la fin des bullshit jobs, des activités ingrates, ce qui nous libérerait du temps pour des activités plus épanouissantes… ce que l’on nous promet depuis l’invention de l’électricité ! Les futures opportunités d’emploi ne pourront pas de suite venir combler les emplois perdus, et le fait d’anticiper ces changements et de préparer les travailleurs à s’adapter à ces nouvelles technologies est un processus beaucoup plus lent que l’irruption de ces technologies, ce qui pourrait donc créer un déficit. Les acteurs, les pilotes d’avion, les journalistes craignent d’être remplacés, pendant que des professions comme le doublage ou l’illustration sont véritablement menacées d’extinction.

 

Illustration générée par Midjourney en quelques secondes, quelques mots et sans aucun talent artistique par l’utilisateur.

Les images produites par l’IA sont sublimes et… bluffantes, ce qui risque, en outre, de corser la distinction entre le vrai et le faux. Connaissant l’amour pour la vérité des grands médias subventionnés, on peut s’attendre à une profusion de fausses nouvelles qui passeront pour vraies. Certes, pas besoin de ces nouvelles technologies, il n’y a qu’à se souvenir de la vraie-fausse entrevue de Patrick Poivre d’Arvor à Fidel Castro en 1991, où le journaliste n. 1 de France se mettait en scène sur la chaîne n.1 de France, en train d’interviewer le leader cubain… qu’il n’avait jamais rencontré ! Or, on parle désormais d’un instrument extrêmement facile et rapide à utiliser. Des images absolument réalistes sont générées en quelques secondes, gratuitement. Des journalistes en ont déjà fait usage et ont été démasqués, voir la campagne de l’ONG Amnesty Norvège dénonçant la répression colombienne… à l’aide de fausses images générées par IA. D’autres, sont certainement passés à travers les mailles du filet. Un dommage qui reste contournable en sélectionnant ses sources de références, en identifiant des pourvoyeurs fiables d’informations.

Un aspect des plus inquiétants concerne en revanche la façon dont certains acceptent la fausseté de la virtualité, et se défont sciemment de la réalité. Des hommes et des femmes qui se réfugient de plus en plus dans une non-réalité parallèle pour fuir la morosité et la tristesse du monde contemporain. Un thème qui a longtemps été affronté aussi bien dans la littérature que dans le cinéma dystopiques. Et cela est déjà sous nos yeux. Les pauvres types amoureux de leur assistante virtuelle sont toujours plus nombreux, comme les programmes d’interaction conversationnelle, qui soulagent, mais isolent encore plus vu la dépendance qu’ils entraînent et l’impossibilité des êtres humains plein de défauts à rivaliser avec une machine qui ne contredit jamais son propriétaire.

Les « créatrices de contenus » des plateformes de type Twitch ou Only Fans, où elles interagissent avec des hommes seuls, heureux de se déplumer en échange de quelque prestation ou d’un signe de leur égérie ont d’ailleurs saisi l’occasion, et proposent désormais un nouveau service à leurs abonnés : la possibilité d’échanger des conversations avec une version entièrement virtuelle d’elles. Si des clients savaient déjà converser avec quelque assistant rémunéré à la place de la sexy bimbo en question, pas de doute que ce système de chatbot est en passe de faire un carton.

 

2,6 millions de faux visages : les gens générés par IA seront peut-être l’avenir de Metaverse, des célébrités et de nous tous, titrait Forbes en 2021

Sur les réseaux sociaux, des utilisateurs se plaignent de l’invasion de profils de fausses personnes crées par l’IA . Utilisés pour renvoyer vers des sites payants – pornographiques principalement -, mais aussi pour faire la promotion ou améliorer le référencement de sites internet, ils sont aussi vecteurs de fausses nouvelles pour influencer et orienter la pensée des utilisateurs. Enfin, ils sont très souvent – et le seront de plus en plus vu la démocratisation des outils d’IA – des avatars de catfishing, utilisés par des personnes pour en tromper d’autres avec lesquelles ils établissent une relation virtuelle. C’est dans ce cadre – et parce qu’ils font de l’ombre aux bimbos aux lèvres gonflées d’Instagram- qu’ils sont souvent dénoncés.

 

Une des nombreuses femmes qui n’existent pas sur Instagram

Audrey D’Aguanno

Crédit photo : Copie d’écran AD, Pixabay

[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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5 réponses à “L’Intelligence Artificielle générative, un danger pour l’humain ? (1)”

  1. Pschitt dit :

    Déjà, si le vocabulaire n’est pas bon, on s’inquiète pour le fond. Sous l’adjectif « générationnelle » vous parlez en fait d’IA « générative » . Et là, pas de débat sur les anglicismes et leur traduction : pour l’Académie française, ce qui engendre est bien « génératif ». Quant à « générationnel », que l’Académie ignore, il est couramment utilisé pour signifier « relatif à une génération ».
    Mais peut-être est-ce justement ce que vous voulez dire ? Car la génération précédente a déjà connu ce débat, presque dans les mêmes termes, au tout début de l’intelligence artificielle, dans les années 1980. Comme aujourd’hui, des gourous technologiques, les Idriss Aberkane de l’époque, annonçaient la disparition de professions entières. L’apocalypse n’a pas eu lieu.
    Il est vrai que l’IA générative est potentiellement dangereuse puisque le cerveau humain croit ce qu’il voit (la Terre est plate, le Soleil tourne autour de la Terre, etc.) et risque d’être trompé par un faux bien dit ou bien reproduit. Mais si ce cerveau faillible a été capable d’inventer l’IA générative, il devrait aussi être capable d’inventer l’antidote.
    Depuis que la politique existe, nous votons pour des programmes de gouvernement parfaitement imités. Nous avons fini par comprendre quel degré de confiance ils méritaient. Nous ne sommes donc pas si mal armés pour affronter les textes pondus par l’IA générative.

  2. Laure dit :

    Merci au commentateur précédent, qui nous aide à préserver la langue française.

    J’ajoute que le titre de la vidéo d’Idriss Aberkane est mauvais. Il parle de « futur de l’éducation », mais il devrait parler d’avenir de l’enseignement ou de l’instruction.

    « Futur » comme nom est un anglicisme (sauf pour parler du temps de conjugaison : futur simple, futur antérieur).
    En français, il faut dire « l’avenir ».

    « Éducation » : il y a une confusion (là aussi due à l’anglais) entre « éducation » (élever, enseigner les bonnes manières, les valeurs, etc.), « enseignement » (transmission d’un savoir) et « instruction » (acquisition ou enseignement de connaissances).

  3. mouchet dit :

    Que connaitrons nous de l’intelligence artificielle dans les siècles prochains ? Rien pour note humanité actuelle mais surement parmi les vaisseaux extraterrestres, avec déjà avec une fantastique intelligence artificielle, dirigée vers la visite de notre planète depuis 30’000 ans environ, puisque nous en prenons conscience en ce moment et dérangeante bien souvent dans la hiérarchie de suprématie. Bien sûr sans jamais nous approcher, car l’imbécilité qui nous caractérise la détruirait. Donc vie artificielle qui a reçu les ordres par leurs géniteurs de nous étudier sans nous approcher, après nous avoir clonés. Comme nous observons avec des robots le règne animal sans que celui-ci s’en aperçoive sinon nous craindre pour notre agressivité. L’humanité s’autodétruira et se regénèrera dans l’I.A cybernétique afin de l’expédier vers de lointaines planètes inatteignables par notre physiologie. Entre temps nous aurons disparus depuis longtemps dans le règne de l’au delà ou seules nos ondes parcourront et subsisteront dans l’interstellaire. Quels sont les créateurs de l’I.A ? Les mêmes nouveaux pharaons qui ont créé leurs pyramides pour vivre éternellement. Remplacés par les pharaons milliardaires qui mettront leur marque de fabrique sur ces robots I.A. afin de perpétuer leur espèce personnelle avant de disparaitre. Les ondes des humbles recréeront avec les ondes cosmiques de nouvelles vies dans l’interstellaire.

  4. Michel dit :

    Bonjour,
    Comment peut-on occulter à ce point le fait que l’intelligence artificielle soit un formidable outil pour le prince de ce monde, l’antique ennemi du genre humain, le démon.
    Dans tous les articles que je lis sur l’intelligence artificielle apparaît en filigrane son action car l’IA sert principalement à faire du faux et de détruire l’intelligence humaine, entre autres en la mettant au repos.
    Seul un très petit pourcentage de l’intelligence artificielle serait utile à l’humanité. Tout le reste est à proscrire de nos vies aussi radicalement qu’on proscrit le vol, le meurtre, l’adultère…

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