J’ai regardé avec beaucoup d’intérêt le dernier film de Martin McDonagh (un Irlandais) : Les Banshees d’Inisherin… comme il est dit en français. « Inis » veut dire « île », « Enez » en breton du Finistère — cf Enez Eussa = Ouessant. Ne cherchez pas sur la carte d’Irlande… vous ne la trouverez pas, l’Herin. En gros, c’est une histoire qui se passe sur les îles d’Aran… Les banshees… ce sont de vieilles créatures d’avant « meetou » et les revendications des dames de notre époque. Des vieilles de vieilles toutes ridées, enveloppées dans des oripeaux ramassés aux carrefours des chemins, des vestes d’ivrognes abandonnées les soirs de cuite, des manteaux de bergers sans moutons, des pelures de trayeuses de vaches et de biques… Bref de la vêture de pauvresses. On est, c’est écrit, en 1923. On entend péter des obus dans le fond, au-delà du bras de mer. On voit de la fumée ici et là… Il paraît que c’est la guerre « civile » pour les « englishes »…
C’est la lutte finale pour les révolutionnaires de l’Eire… Mais ce qui nous intéresse, ce sont deux gars : l’un a tout juste la quarantaine, le benêt… l’autre, l’artiste, la soixantaine… Ça va durer tout le film : 1 h. 54… On est immédiatement plongé dans l’affaire : la discorde vécue par ces deux « héros ». À ce qu’on comprend, le benêt suit l’autre à la trace depuis qu’il est enfant… Le « vieux » est un mauvais musicien — enfin, bien meilleur que moi. Il joue souvent dans un bistrot comme on n’en fait plus… sinon en Irlande (sauf à Dublin ou à Galway depuis le temps de James Joyce, le bienheureux, Dieu ait son âme). Le « jeunot », Padraic Sùille (Colin Farell), est tout marri. Il en parle à sa soeur, la charmante Siobhàn Sùille (Kerry Condon). Il est tout retourné… Le « vieux », Colm Doherty (Brendan Gleeson), ne veut rien savoir et, surtout, ne plus entendre le glapissement de l’autre. C’est l’incompréhension absolu qui dure une bonne heure et se terminera dans le sang : celui des doigts coupés du « vieux », celui, éventré, du joli petit âne du « jeunot »… et par l’incendie de la masure (un quasi musée) de Colm… On respire à la fin, la menace de mort (c’est là où sont logées les banshees) qu’on sent gronder chez Padraic se termine en eau de boudin…
Padraic épargne le chien de Colm… Vous voilà prévenus…Ne râtez surtout pas ce film — sous aucun prétexte. Il s’agit d’être assez forts pour affronter les rencontres avec ces « dames » de la mort qui ne sont, après tout, que les « fiancées » de notre « Ankou »… Tss. Voilà que j’en ai oublié de vous parler d’une « mesure » à mettre en application dans les meilleurs délais. Parole… à la fin de l’année, prière de déposer ses reliefs (de repas), ses épluchures, ses pelures et son vieux pain sec dans un ustensile à placer en évidence à sa porte, sur le balcon, ou au fond de son jardin. C’est un retour au tas de fumier ornant les rues de notre vieille Lorraine du temps où notre bonne Pucelle boutait les Anglais hors de nos champs.
L’odeur, je vous dis pas… et la santé ? Hein ? Que faire avec les asticots qui ne manqueront pas ? C’est inadmissible… M’enfin… Les gogos se passionnaient jadis pour le voile qui enfermait les chaisières dans nos églises et les dames de nos musulmans dans leur temple et autre lieux de villégiature. Aujourd’hui les voilà rendus à lurer les longueurs de jupes à la porte des collèges et autres établissements publics. Y a pas à dire, les temps changent…
MORASSE
2 réponses à “Les Banshees nous guettent…”
Drame irlandais typique !!!Après 7 siècles de domination anglaise , 7 siècles de guerres , de révoltes, de massacres couronnés par la Grande Famine ,les Irlandais ont un État Libre! Pour un mot et à cause maintien de l’Ulster dans le Royaume les frères vont s’étriper pendant presque un an ! Si vous regardez le film et ses outrances vous comprendrez plus aisément cette guerre civile dont en entend les échos dans « les Banshees d’Inisherin »
Je n’ai rien compris à ce film.
J’ai regardé jusqu’au bout comme un supplicié !
mais, je n’ai sans doute pas le niveau intellectuel pour comprendre ce chef-d’oeuvre.