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Loïg Chesnais-Girard est un « socialiste apatride »

Au conseil régional de Bretagne, le noyau central de la majorité est représenté par le groupe “Alliance progressiste des socialistes et démocrates de Bretagne“ (28 sièges). A quoi s’ajoutent des alliés : “Bretagne ma vie“ (5 sièges), “Autonomie et régionalisme (3 sièges) et “communistes et progressistes“ (4 sièges). On remarque tout de suite que la belle époque où le Parti socialiste faisait la loi est révolue ; il y a bien des “socialistes“ mais on ignore s’ils possèdent leur carte du PS. Quant à Loïg Chesnais-Girard, le président de la Région, il a tout simplement quitté le PS… Lors de l’université de rentrée des socialistes bretons à Morlaix, il ne tourne pas autour du pot : c’est « un socialiste apatride qui se tient devant vous. Quand vous m’avez invité, je n’ai pas hésité un instant. Pourtant l’exercice n’est pas simple… ». Après quoi, il ne lui reste plus qu’à s’expliquer sur les raisons qui l’ont poussé à quitter la maison : « Nous n’avons pas de désaccord sur les valeurs socialistes. Nous avons eu un désaccord de stratégie, sur comment on peut reprendre le pouvoir. Je vous donne mon explication sans jugement. J’ai quitté le PS car l’alliance avec un parti eurosceptique m’était impensable. Insupportable. Je n’ai  pas pu mettre cela de côté. » Evidemment, Chesnais-Girard ne perd pas de vue que les élections européennes approchent : « J’ai fait un pas de côté. Mais malgré les désaccords, je n’oublie pas quelle est ma famille. Je suis un social-démocrate européen ». Et d’ajouter : «  C’est la première marche avant les conquêtes suivantes », « je serai attentif, présent et mobilisé ». Mais la Nupes lui reste sur l’estomac : « Le cortège d’images que traîne l’accord avec LFI peut jouer des tours pour 2026 [municipales] ou 2028 [départementales] » (Le Télégramme, Bretagne, lundi 2 octobre 2023). Il oublie d’évoquer les élections régionales de 2026 où une liste LFI s’opposera à celle de l’“Alliance progressiste“ ; ainsi le conseil régional sera riche de deux groupes hostiles à l’ « autonomie » : LFI et RN.

Avec David Samzun (PS), maire de Saint-Nazaire, on a le droit à un discours semblable : « Avec cette gauche que je qualifie d’extrême gauche, je n’ai effectivement pas d’atomes crochus. Je n’ai jamais été favorable à la Nupes. Maintenant des socialistes font mine de découvrir le vrai visage de Mélenchon. Lui veut agiter, diviser. Moi j’aime la gauche qui rassemble. Je peux travailler avec les Verts, le PC mais pas avec n’importe lesquels de leurs membres. Sandrine Rousseau impossible, en revanche, Yannick Jadot je peux et j’ai invité Fabien Roussel à Saint-Nazaire. L’opposition de Saint-Nazaire n’est pas ma gauche. Avec le député Matthias Tavel (LFI), nous avons des relations républicaines. » (Presse Océan, vendredi 20 octobre 2023). Traduction : on ne s’aime pas, on évite de se parler, on se croise dans les manifestations officielles.

Trois mois après les législatives de juin 2022, François Cuillandre (PS), maire de Brest, dégaine : « Se placer sous les fourches caudines de la France insoumise, pour moi, ce n’est pas une bonne chose » Cuillandre  conserve sa carte du PS mais en fixant des conditions : « Pour moi, la ligne jaune serait qu’aux prochaines élections européennes de 2024, le PS parte avec la France insoumise, alors que nos positions sur la construction européenne sont totalement à l’opposé. Ce serait un véritable casus belli. » (Le Télégramme, Brest, jeudi 22 septembre 2022). Rendez-vous aux élections municipales de 2026 : il aura face à lui Pierre-Yves Cadalen (LFI).

On notera qu’aux élections législatives de juin 2022, les maires de Brest et de Saint-Nazaire avaient poussé un candidat « socialiste dissident » face au candidat Nupes ; échec total pour ces deux adjoints. Réza Salami (Cuilllandre) obtient  9,94 % des exprimés et Xavier Perrin (Samzun) 12,34 %.

Avec Chesnais-Girard, Samzun, Cuillandre et quelques autres, il ne reste plus qu’à créer le PSB (Parti socialiste breton), formation  hostile à LFI, à Mélenchon et à Olivier Faure, l’homme de la Nupes. Tous bien décidés à jouer leur carte face à « Paris ».

B. Morvan

Crédit photo : Facebook LCG
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2 réponses à “Loïg Chesnais-Girard est un « socialiste apatride »”

  1. NOEL dit :

    Ils ont beau changé l’étiquette , le produit reste le même , indigeste .

  2. patphil dit :

    les gamelles restent bonnes

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