Devant des millions de téléspectateurs ébahis, la charge de Trump contre Zelenski a donné un retentissement médiatique énorme à l’affrontement qui oppose le président américain à ce qu’il appelle « le marigot de Washington »
Ce qui est incompréhensible, c’est le déni opposé par les dirigeants euro-mondialistes qui n’arrivent pas à réaliser que le monde est en train de changer sous leurs yeux mais qu’ils refusent de le voir.
Here is the full 50-minute conversation between President Trump and President Zelensky.
There are a lot of politicians claiming Zelensky was « ambushed. »
There was a full 40 minutes of dialogue before the « fireworks » started.
The president insisted throughout the first 40… pic.twitter.com/yu1ragwpAS
— Collin Rugg (@CollinRugg) February 28, 2025
La réélection de Trump a clairement montré qu’ils disposait de l’ensemble des institutions démocratiques américaines, y compris d’une assez large majorité populaire que d’autres pourraient lui envier. Cela fait partie des « fenêtres de tir » qu’il exploite aujourd’hui en sachant par ailleurs que le temps de l’offensive peut être assez court compte tenu de la puissance de ses adversaires.
L’État profond avait anticipé en faisant de l’Union Européenne une base de repli à partir de laquelle il espérait, en s’appuyant sur l’OTAN et la puissance financière de la City, pouvoir contenir les assauts de l’équipe de Trump.
Depuis plusieurs décennies, les dirigeants américains et leurs administrations étaient contrôlés par ce pouvoir caché dénoncé par Jeffrey Sachs. L’arrivée de Trump en janvier 2017 a surpris l’État profond mais le rapport des forces n’était pas en faveur du nouveau président. Cependant, ce premier mandat a forcé cet Etat profond à sortir de l’ombre et anticiper ses plans pour imposer un gouvernement mondial qu’il contrôlerait.
Une succession d’évènements « fortuits »
Après plusieurs campagnes de presse destinées à fragiliser Donald Trump dans l’opinion publique américaines, vinrent les grandes manœuvres qui devaient conduire au « great reset ».
L’élection d’Emmanuel Macron à l’Elysée en mai 2017 faisait-elle partie du plan ? Tout est possible…
Dès août 2019, lors de la réunion annuelle des banquiers centraux à Jackson Hole, c’est Mark Carney qui annonce qu’il faut « tuer le dollar » et se préparer à une nouvelle monnaie. C’est fin octobre de la même année, que les premiers cas de « covid 19 » sont signalés après que les jeux mondiaux militaires de Wuhan. Il s’en suivit une période très troublée durant laquelle certains pays allèrent jusqu’à confiner les gens chez eux en répandant une véritable psychose probablement destinée à diminuer le libre arbitre des peuples. Dès juillet 2020, Klaus Schwab et Thierry Malleret publient « COVID 19 : le Great Reset » traduit en français quelques mois plus tard, et dans lequel le chemin vers la mondialisation de cet Etat profond est décrit. Le nouveau « contrat social » proposé doit se mettre en place au niveau planétaire pour être efficace. (p 107) Un peu plus loin, page 127, il est écrit : « Instaurer une forme de mondialisation beaucoup plus inclusive et équitable qui la rendrait durable tant sur le plan social et environnemental, est la seule façon viable de gérer ce retrait. Cela nécessite des solutions politiques abordées dans le chapitre de conclusion et une certaine forme de gouvernance mondiale efficace »
Fin 2020, nous avons eu droit à plusieurs campagnes de vaccination dont le moins qu’on puisse dire était leur côté très « incitatif » et le contrôle exercé sur les individus laissait présager de notre futur.
Toute l’année 2021, nous avons vécu sous cette pression dont nous ne sommes probablement sortis en France qu’en raison des élections de 2022. Le répit accordé avait toutefois ouvert la place médiatique au conflit entre la Russie et l’OTAN, par Ukraine interposée. Comment ne pas y voir, là-aussi, la main de l’État profond américain et de sa migration vers un État profond supranational opérant depuis l’Union Européenne ?
Peter Dale Scott, dans son préambule du livre « l’État profond américain » écrivait : « Grâce à la croissance récente et colossale de la richesse à travers le monde, ceux qui composent l’« élite du pouvoir globalisé » réunie chaque année au Forum de Davos ont aujourd’hui plus d’influence sur la gouvernance mondiale que ceux qui siègent à l’Assemblée Générale des Nations Unies »
Donald Trump avait également en 2017 retiré les Etats-Unis des « Accords de Paris » concernant la lutte contre le prétendu « réchauffement anthropique » mais l’administration de Biden les y avait remis. Tous ces évènements et leur chronologie, semblent difficilement imputables à de simples coïncidences.
La réélection de Trump change la face du monde
Conscients de la puissance énorme de leur adversaire, les équipes qui soutiennent Donald Trump, dont certaines préfèrent peut-être rester dans l’ombre protectrice, ont visiblement, comme c’est l’usage avant les grandes batailles, fait l’inventaire des forces en présence. Dès ce moment, les choses deviennent d’une limpidité cristalline. Le gros des forces d’opposition au mondialisme projeté par l’État profond se trouve hors de l’Occident et deux pays se dégagent en particulier : la Russie et la Chine, et derrière elles tous les pays des BRICS+ et de l’OCS dont elles sont des éléments essentiels. Ces deux pays sont respectivement la première et la troisième puissance nucléaire.
En face, soutien quasi-inconditionnel du mondialisme, se tient l’Union Européenne et ses dirigeants dont certains viennent de la pépinière Schwab. Cet Union Européenne a décidé (sans demander leur avis aux peuples qui la composent) de soutenir l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie.
Pour quelles raisons ? Il n’y a aucun traité d’assistance et l’Ukraine n’est ni dans l’UE, ni dans l’OTAN. On a bien essayé de nous opposer le droit international, mais il ne s’applique que si l’Ukraine est la victime et non l’agresseur. Or, Trump s’est empressé d’user de son influence (et de certains faits) pour inverser les rôles de l’Ukraine et de la Russie, cette dernière n’étant plus l’agresseur imposé par les médias. On a donc alors brandi la menace d’une attaque russe certaine contre les pays de l’Europe au cas ou l’Ukraine perdrait.
Fort logiquement, Trump qui est avant tout un pragmatique, a décidé de renouer avec la Russie.
Pour la Chine, les choses seront peut-être un peu plus difficiles, mais sa position sur TaÏwan semble aller dans ce sens. Dans un cas comme dans l’autre, le prix à payer sera l’abandon de l’Ukraine, dont il ne fait probablement pas grand cas, voire également Taïwan, laquelle est considérée comme partie intégrante de la Chine depuis Nixon. De plus, l’essor de Taïwan est surtout dû à l’action de la très mondialiste « Commission Trilatérale », think tank créé en 1973 par l’État profond américain.
Quant à l’Union Européenne, sa destruction en tant qu’État supranational semble d’ores et déjà programmée. Le discours de Munich du vice Président Vance est un des premiers signes.
Les dirigeants de l’UE l’isolent de plus en plus du reste du monde
Ils ont tout misé sur « l’indéfectible protection » des États-Unis au travers de l’OTAN, qui avait permis aux Allemands de refuser la protection du bouclier nucléaire français que de Gaulle leur proposait en 1963. Ils découvrent aujourd’hui que ce n’était qu’un leurre destiné à favoriser le rôle de la future Union Européenne qui ne devait jamais devenir une puissance militaire et se contenter d’être « l’appartement témoin » du monde globalisé futur, territoire sans frontières et libre d’accès à tout et à tous.
Cette vision appartient maintenant au passé, mais certains dirigeants de l’UE s’y cramponnent car ils savent qu’ils ne pourront continuer à exercer le pouvoir qu’à la condition « sine qua non » d’établir le plus rapidement possible un Etat fédéral et supranational qui les maintiendra en place.
Jusqu’où peut aller le soutien de l’UE à l’Ukraine ?’est LA question. Sur le papier, on ne voit pas quel soutien une Union Européenne exsangue, à court d’énergie, endettée au-delà du raisonnable et en proie à des difficultés qui la divisent de plus en plus pourrait apporter à l’Ukraine, hormis l’aide déjà fournie.
Seulement, il y a un paramètre très difficile à mesurer et qui est la volonté de ses dirigeants, coupés depuis longtemps des peuples qu’ils sont censés représenter, d’aller jusqu’au bout dans la provocation. Le risque, souligné par Trump lui-même, serait alors celui d’une troisième guerre mondiale. C’est la France qui confère à l’Union Européenne un caractère de puissance nucléaire et personne ne sait jusqu’où le président Macron est capable d’aller si personne ne peut le stopper ou le dissuader à temps.
Jean Goychman
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12 réponses à “Le combat de Donald Trump contre l’État profond à l’origine de la rupture avec Zelenski ?”
Voir un doc de 2005 et Canal+ sur You Tube : « Documentaire: Comment la CIA prépare les révolutions colorées ».
L’état profond US, c’est-à-dire le complexe militaro-industriel prospère sur la mort des peuples et se paye des relais médiatiques, politiques et culturels.
Toujours sur You Tube, par Trouble fait ; « Raphaël Glucksmann – Agent de la CIA ? Ou IDIOT utile des beaux quartiers ? »
Et notre président qui aura échoué partout, industrie, énergies, social, sécurité, sanitaire, éducation…se transforme en va-t’en guerre avec ses semblables, orphelins de cet état profond avec le départ de Biden. Combien de vies dévastées ?
Le soutien de l’Union Européenne envers l’Ukraine contre la Russie, est tout simplement une réaction gauchiste de la majorité des pouvoirs européens. Or comme d’aucuns le savent, l’Ukraine n’etait pas, n’est pas et ne sera pas pour longtemps, un pays en mesure de soutenir une guerre.
D’autre part, cette Union Européenne et ses dirigeants, considerant que les Gouvernants Russes (Poutine en tête) virent leur cutie en faveur d’une politique de Droite, forte et musclée, ils ont cherche a blesser et affaiblir la Russie.
Le resultat est formel avec la décomposition de l’Ukraine et surtout la mort politique de ses dirigeants, en premier lieu Zelensky.
Superbe analyse. Merci Jean Goychman
Dire que l’élection de Trump change la face du monde est une au minimum aléatoire (je reste poli), pour deux raisons :
1) Ce qui change les choses n’est évidemment pas une élection ponctuelle mais l’application d’un programme à long terme, or Donald Trump a été élu pour quatre ans sans possibilité de prolongation. Il a obtenu une majorité électorale sans obtenir pour autant une approbation populaire massive (49,8% des voix contre 48,3% à Kamala Harris) et, au rythme de son déclin dans les sondages ces dernières semaines, il est même parti pour perdre à la fois la Chambre des députés et le Sénat, donc une grande partie de son pouvoir, dans deux ans seulement. A ce jour, nul ne sait qui sera son successeur et quelle sera sa ligne politique.
2) Trump ne change pas « la face du monde » mais celle des Etats-Unis. Plus d’une fois vous avez dit que ce pays perdait de son importance et en perdrait de plus en plus. Le spectacle grotesque d’un président qui s’énerve devant les caméras en donnant des leçons de morale (Trump !) à un débiteur récalcitrant va d’ailleurs dans ce sens. Pour donner l’impression que son pays demeure puissant, Trump a voulu montrer publiquement sa capacité à humilier un pays en grande difficulté tout en ralliant la cause de Poutine. Ce n’est pas changer la face du monde, c’est accepter un changement dans lequel il n’est pour rien, c’est se mettre à la remorque des événements en tentant de prétendre qu’on les commande.
Zelenski avec certains pays européens dont Micron premier, ont choisi de soutenir le pays le plus corrompu de la planète ! tout ce qui est arrivé a été voulu par les européens avec cette saloperie de Hyène de Bruxelles ! elle veut faire oublier la crise des vaccins avec tous ceux qui l’on suivi ! sans guerre il faudra qu’ils paient cette infamie, alors comme cela est déjà arrivé plusieurs fois, une bonne guerre et tout est oublié ! nous les peuples ! sommes vraiment des cons d’accepter cela !
Je pense aux jeunes ukrainiens qui ont donné leur vie et celle de leurs proches pour défendre leur liberté! Les EGO des dirigeants et leurs stratégies pour se maintenir au pouvoir en Russie ou pour se l’accaparer (USA) sont les causes de cette guerre! Quelle honte de voir le président des USA choisir le camp des intérêts financiers au détriment de la liberté! J’ai honte de ce que nous sommes devenus. Nos jeunes générations, enfants et petits enfants nous reprochent déjà le monde que nous leur avons fabriqué.Mais la souveraineté appartient aux peuples. Réveillons-nous!
Jusqu’où peut aller le soutien de l’UE à l’Ukraine?
Les dirigeants de l’UE, véritables charognards (La hyène en chef de meute), ont ruiné les pays membres, les ont endettés jusqu’au coup. Avec quel argent vont-ils continuer à soutenir l’Ukraine?
Certains, Macron en tête, veulent aller jusqu’au bout. Monsieur « en même temps » parle de paix pour mieux cacher ses intentions guerrières. Macron, ce narcissique imbu de vanité et de puissance, ne veut pas perdre : ni la face, ni le Pouvoir.
Macron est un danger pour le Monde, il est l’incarnation du Mal, et croyez-le, il sera le 1er à appuyer sur le bouton nucléaire.
Le risque, souligné par Trump lui-même, serait alors celui d’une troisième guerre mondiale. C’est la France qui confère à l’Union Européenne un caractère de puissance nucléaire et personne ne sait jusqu’où le président Macron est capable d’aller si personne ne peut le stopper ou le dissuader à temps.
L’Europe avec Macron en tête, ne veut pas admettre que la Russie a gagné la guerre. La « photo de famille » des chefs d’ Etats est une illusion d’accord et de puissance entre ces pays. Macron veut nous rejouer le coup du » on est en guerre » qui lui avait permis de sauver sa tête grâce au Covid…sauf que là, c’est la vraie guerre avec des morts des deux côtés et qu’il faut arrêter à tout prix. Cette situation se joue sans nous et notre Président s’imagine qu’il a un rôle à jouer dans la cour des grands. Il rêve de remplacer Von der Leyen. Dans des évènements aussi dangereux, un homme providentiel peut émerger mais n’est pas de Gaulle qui veut !
Je réponds en même temps à pepers et pschitt:
Merci pour vos commentaires mais je pense qu’il faudrait voir les choses avec un peu plus de distance.
Nous sommes à la croisée des chemins entre deux mondes totalement différents.
Le premier, vers lequel nous nous acheminons est un monde monopolaire et global dirigé par un gouvernement mondial, lui même sous la tutelle de la finance mondialiste qui a réussi à asservir par la dette d’une façon très contestable une bonne partie de la population mondiale.
Le second est un monde « multipolaire » dont les pivots seront les continents et qui conservera les souverainetés nationales.
Je vous rappelle le discours de Poutine de février 2007 à Munich
https://www.youtube.com/watch?v=3rHu-DwARvg
dans lequel il énonce ce qui est en train d’arriver aujourd’hui.
reste à savoir quel monde nous voulons pour nos enfants , comme vous le dites pepers.
Pour Pschitt, je n’ai pas votre vision. Trump veut s’allier avec la Russie (Et peut- être avec la Chine, pour mettre un terme à l’Etat profond supranational
C’est pour lui (et pour le « contre-Etat profond » qui le soutient) l’axe majeur de son action.
Il a fait ce choix et en assume les conséquences en se dégageant de l’Ukraine et probablement de l’OTAN
Au fil de mes lectures au sein de Breizh Info, je ne suis plus étonné par les commentaires à caractères gauchisants tels que ceux des Amis Pschitt, ou Pepers. Après-tout, nous avons la chance de vivre dans un monde libre, et je profite de saluer amicalement tous nos « écrivains ».
Ceci étant posé, parler de liberté (Soit-disant) usurpée, alors qu’au départ il s’agit non pas d’un pays, mais d’un territoire qui etait russe par le passé (Et d’où du reste procèdent certains membres de ma famille Russe) c’est ignorer l’Histoire.
Ceci étant posé, j’oublie Macron et ses élucubrations, qui ne sont que les signes formels de sa vaine tentative d’essayer d’exister sur la mappemonde politique, pour me focaliser sur l’Histoire et la geographie. En effet, l’Ukraine n’est pas un « pays » à proprement parler, sinon que c’est un « Territoire » au départ et au sens propre. Quant au positionnement de ses frontières, elles remontent seulement à quelques décennies en arrière. En effet, elles ont été imposées il y a plusieurs dizaines d’années lorsque les forces politiques mondiales ont vainement essayé d’obliger la Russie à mordre la poussière, tout en cherchant à affaiblir ses dirigeants.
Et puis, tel Zorro, est arrivé Poutine !…
Et là, personne ne me contredira lorsque je confirme que c’est à Poutine que l’on doit la « touche moderne » sous laquelle apparait aujourd’hui la Russie. Et de ce fait, ce qui se réfère à l’Ukraine, c’est bien Poutine qui a mis le holà à l’emancipation de ce territoire, ardemment désiré entre-autres par les forces de Gauche, aussi bien en Europe (Surtout l’Allemagne), qu’aux USA (Biden).
Pour résumer, aujourd’hui nous sommes face à un pays/territoire qui ne dispose pratiquement d’aucune « Histoire », et dont les pouvoirs économiques sont limités, puisque géographiquement l’Ukraine est dépendante de l’étranger dans ses ressources premières, et reste enclavée entre la Russie et cinq ou six autres pays d’ou émergent la Hongrie et la Pologne.
De ce fait, pour shematiser et sans entrer dans le vulgaire en jugeant le saltimbanque Zelinsky et son ridicule accoutrement, Trump a eu raison de sermonner son visiteur d’une matinée sans soleil qu’il recevait au sein de la Maison blanche. Bien entendu, au-delà de la cravate sur chemise blanche immaculée, il etait difficile d’esperer une « certaine classe » venant d’un citoyen US.Mais les choses (cruelles, il est vrai) ont été dites, et la raison majeure de cette altercation entre deux dirigeants, n’est due qu’au fait que Trump, avec juste raison, fait confiance à Poutine pour éviter toute guerre.
De ce fait, je vous encourage de visionner l’actualité dans les jours qui viennent pour savoir si oui, ou non, un fond de vérité s’est glissé dans mes propos.
Ou est mon texte envoyé ce matin avant Midi heure Europe, en reponse à deux commentateurs, dont Pschitt ?
@Gaï de Ropraz
Moi, gauchiste ? Cette accusation ferait bien rire mes amis !
Le principe qui me guide est celui du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Vous livrez ici le fond de votre philosophie « grand-russe » : si un territoire a un jour été russe, il doit l’être toujours (comme si un Français disait aujourd’hui : « l’Algérie, c’est la France »). Quelques jours avant d’attaquer l’Ukraine, à l’occasion du 3e centenaire de la mort de Pierre Ier, Poutine a justifié les guerres du Nord menées par celui-ci en disant à peu près : « il ne s’emparait pas de quelque chose qui ne lui appartenait pas, il reprenait seulement un territoire où des Slaves vivaient autrefois aux côtés des Finno-ougriens. Nous devons en faire autant aujourd’hui ». Poutine raisonne de la même manière pour l’Ukraine. Pour lui, l’Ukraine « ne devrait pas » exister parce que la Russie et l’Ukraine n’ont fait qu’un autrefois. Il aurait voulu qu’il n’y ait pas eu le 20e siècle et ce qu’il reproche à Staline est la politique des nationalités et non la dictature. MAIS il y a eu le 20e siècle, l’holodomor, le nationalisme ukrainien… Lors de la dissolution de l’URSS les Ukrainiens se sont exprimés clairement pour ou contre l’union avec la Russie par référendum. Avec une participation massive (84 %), l’union a été refusée par quelque chose comme 90% des voix, et cela dans tous les oblasts, y compris en Crimée (où la majorité a été plus étroite cependant). Et vous voyez bien que les Ukrainiens luttent comme des gens qui ne sont pas le même peuple (réciproquement, Poutine utilise des méthodes qui font penser qu’il ne considère pas les Ukrainiens comme ses cousins germains).
Cela dit, Poutine, à la base, n’est pas un homme cultivé. Il est très possible que son appel à l’idéologie grand-russe ne soit qu’un discours à usage interne, vis-à-vis des Russes (vis-à-vis des étrangers, il utilise plus volontiers un discours boiteux sur l’Otan), pour leur faire accepter sa guerre, et que son objectif final d’ancien du KGB ne soit plutôt de reconstituer l’empire soviétique.