Énergies renouvelables : une gabegie programmée ? Ce que cache le projet de PPE3 selon une étude indépendante

Alors que le gouvernement prépare le décret PPE3, une étude d’experts dénonce les fausses vérités qui sabotent un débat rationnel sur l’avenir énergétique de la France.

Le projet de troisième Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE3), censé dessiner le futur du mix énergétique français, repose-t-il sur des postulats erronés ? C’est ce qu’affirme une étude percutante du Cercle d’Étude Réalités Écologiques et Mix Énergétique, qui démonte, point par point, plusieurs assertions répétées à l’Assemblée nationale et dans le débat public.

Au cœur de la critique : le développement massif des énergies renouvelables intermittentes (éolien et solaire), présenté comme une solution incontournable à la transition énergétique, mais qui, selon les auteurs, constitue au contraire une impasse technique, économique, écologique… et stratégique.

Nucléaire et énergies renouvelables intermittentes : faux alliés

L’idée selon laquelle le nucléaire et les EnR intermittentes seraient complémentaires est, selon l’étude, un contresens majeur. Les réacteurs nucléaires, conçus pour fonctionner en continu, subissent des contraintes importantes lorsqu’ils sont régulièrement arrêtés pour laisser place à une production éolienne ou solaire prioritaire sur le réseau. Résultat : une dégradation de la rentabilité du parc nucléaire, qui continue de générer des coûts fixes… même à l’arrêt.

À cela s’ajoute une aberration économique : d’un côté, EDF est contraint de ralentir ses réacteurs, tout en continuant à en supporter les charges. De l’autre, les producteurs d’énergies intermittentes bénéficient de prix garantis, même lorsque le marché est saturé – ce qui provoque une hausse des prix pour le consommateur final. Le paradoxe est total : on produit plus, on paie plus, sans gain pour la planète.

Un risque de black-out masqué

Avec 80 GW d’EnR intermittentes déjà installées ou en cours de déploiement, la France approche dangereusement du seuil critique. Le projet PPE3 prévoit 70 GW supplémentaires, ce qui porterait la capacité intermittente à 150 GW, soit deux fois et demie celle du parc nucléaire. Le risque ? Une instabilité croissante du réseau, une surproduction massive les jours de vent ou de soleil, et à l’inverse, des tensions les jours de calme plat.

Loin de sécuriser l’approvisionnement, ce modèle expose la France à des pénuries, à moins de recourir de plus en plus aux importations ou à des centrales fossiles pilotables.

Aucun bénéfice climatique

Contrairement à ce que prétendent les défenseurs de la PPE3, cette fuite en avant dans les EnR n’apporte aucun gain en matière de réduction du CO₂. Pourquoi ? Parce que l’électricité française est déjà décarbonée à plus de 90 %, grâce au nucléaire et à l’hydroélectricité. Ajouter de l’éolien ou du solaire revient donc à substituer une énergie propre… par une autre énergie propre, mais plus chère et moins stable.

L’étude avance un chiffre alarmant : le surcoût du projet PPE3 atteindrait 300 milliards d’euros d’ici 2050. Des milliards qui seraient bien mieux investis dans la décarbonation des secteurs réellement polluants : transport, industrie et logement, responsables de 70 % des émissions de gaz à effet de serre.

Les EnR : une illusion industrielle

Autre contre-vérité démontée : l’idée selon laquelle la PPE3 permettrait de faire émerger une filière industrielle française de l’éolien et du solaire. En réalité, selon le rapport, les composants essentiels (panneaux solaires, turbines) sont massivement importés. Les expériences de relocalisation comme celle de Photowatt, rachetée par EDF, se sont soldées par des échecs. Quant aux emplois créés, ils sont précaires, sous-traités, et disparaîtront au moindre coup d’arrêt politique aux subventions.

Les projets d’éoliennes offshore, très gourmands en argent public, cumulent tous les défauts : coût faramineux par kWh, composants importés, impact paysager, incertitude sur la durabilité. L’étude estime que les Français paient, via leurs factures et leurs impôts, pour soutenir une industrie sans avenir, guidée uniquement par les intérêts d’un lobby puissant.

À rebours de cette stratégie, le rapport plaide pour une relance massive du nucléaire, seule énergie à la fois pilotable, décarbonée, souveraine et productrice d’emplois qualifiés. Contrairement aux discours alarmistes, les nouveaux réacteurs EPR2, s’ils sont soutenus politiquement et bénéficient d’une planification à long terme, sont parfaitement réalisables à coûts maîtrisés.

Mieux encore, ils constitueraient un atout stratégique pour réindustrialiser la France et garantir son indépendance énergétique, tout en permettant de maintenir des prix stables pour les ménages et les entreprises.

Le rapport du Cercle d’Étude Réalités Écologiques et Mix Énergétique interpelle. Il rappelle que les choix en matière d’énergie engagent la souveraineté, la stabilité économique, la sécurité et l’environnement. Et que de fausses certitudes, répétées à l’envi par des responsables politiques ou des groupes d’intérêts, risquent de conduire la France dans une impasse technologique et financière.

Dans un contexte de précarité énergétique croissante, il est plus que jamais temps de regarder les faits en face. Et d’avoir le courage de remettre en cause les dogmes. Car dans ce domaine comme dans tant d’autres, c’est bien la vérité – et non l’idéologie – qui devrait guider l’action publique.

Illustration : DR
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5 réponses à “Énergies renouvelables : une gabegie programmée ? Ce que cache le projet de PPE3 selon une étude indépendante”

  1. Poulbot dit :

    Le renouvelable est une fumisterie qui ne rapporte qu’a ses promoteurs, il est non pilotable puisque soumis a la météo , coute une fortune a construire et entretenir; a des effets sur l’environnement tant visuel que sur le vivants animal ou humain.
    Et a une durée de vie limiter puisque tout les 10 a 15 ans il faut pratiquement tout changer.
    Au final c’est le client final qui paye la facture salée.

  2. Hadrien Lemur dit :

    Sans vouloir m’étendre sur le coût exorbitant et le rendement prostatique et intermittent de ces fichus moulins à vent, un petit rappel sur la pertinence d’installation de modules photovotaïques en réseau (en individuel on peut raisonner différemment) : Les fabricants de panneaux solaires eux-même donne pour barème une efficacité moyenne de six heures par jour à la latitude de Marseille (43°N environ) soit un quart du temps, le reste devant être compenser par des sources pilotables thermiques. Voilà vers où nous même cette politique irresponsable du PPE3.

  3. Rodrique dit :

    C’est la plus grand escroquerie du siècle au bénéfice des installateurs éoliens qui s’en foutent plein les poches sur le dos des cons-sommateurs. Energie SALE qui doit être couplée obligatoirement au thermique fossile (charbon et gaz) pour l’équilibre du réseau. Sinon, en cas de surproduction (énergie non pilotable), c’est le BLACK-OUT comme en Espagne ou au Portugal car on doit évacuer en URGENCE l’électricité indésirable. S’il y a preneur, c’est vente à perte sur le marché européen tandis que les promoteurs s’en torchent le C** car ils bénéficient du TARIF GARANTI.
    C’est une HONTE ! L’éolien comme le photovoltaïque: une grande arnaque écolo au non de la Planète!
    Quand aurons-nous des élus et un Président qui foutrons un bon coup de balai dans ces paniers à crabes?

  4. Ronan dit :

    Demat, tout est dit et ok dans cet article et dans les précédents commentaires auxquels j’adhère totalement ; donc, pour ceux que cela intéressent, je ne peux que vous inviter à lire puis à signer la pétition proposée sur le site des Patriotes :  » Stop aux éoliennes ! Oui au retour de notre souveraineté énergétique ! » voici le lien : « https://les-patriotes.fr/stop-aux-eoliennes-oui-au-retour-de-notre-souverainete-energetique/ ». Trugarez ha gwelit ac’hanoc’h a-benn nebeut (merci et à bientôt)

  5. kaélig dit :

    La science et la technique ne font pas partie des compétences des escrolos plutôt férus en sciences molles : psyco, sociaux, intellos…
    ll n’empèche que leurs discours apocalyptiques à la Nostradamus a foutu la trouille à tous nos politicards eux aussi peu férus en sciences dures qui subventionnent à tour de bras les « nouvelles technologies », éoliennes, panneaux voltaïques…infniment moins rentables que le nucléaire, l’hydraulique et bien sûr que le gaz, le charbon, le pétrole.
    Et évidemment, bien que convaincus de la non-rentabilité de ces lubies sensées sauver la planête, les industriels se sont lancés dans ce marché largement subventionné…Business oblige.
    Un écolo un brin scientifique devrait se pencher sur les énormes gaspillages engendrés par la toute puissance du lobby de la pétrochimie qui a substitué aux produits de construction traditionnels et durables du bâtiment (enduits hydrauliques -ciment, chaux- et peinture minérales) l’emploi de produits de synthèse organiques et donc biodégradables (colles, enduits, peintures genre acrylique, résines, mastics…) qui durent 3 fois moins longtemps (30 ans au lieu de 100 minima pour les procédés traditionnels) et sont de surcroit fort coûteux.
    Mon expérience de 40 ans en BTP et mon activité de 30 ans en Conseil Syndical d’immeuble me permet de l’affirmer…Ces nouveaux matériaux sont une arnaque qui font le bonheur des Maître d’Oeuvre, des entreprises et des fabriquants et qui au final pénalisent le bilan énergétique.
    Seule l’isolation thermique, extérieure si possible apporte un véritable plus au bilan thermique et énergétique.
    Et puis, tant qu’à faire, pour avoir entretenu 20 ans 2 voitures thermiques sans quasiment avoir recours aux garages je dénonce tant qu’à faire le gaspillage qui consiste lors d’une revision ou d’une mise au point demandée par un controle technique, le changement anticipé (souvent sans l’accord du client) de pièces (freins, disques, tambours, amortisseurs voire embrayages…) de pièces en parfait état de fonctionnement (J’ai déposé récemment une plainte auprès du tribunal de Nantes pour changement abusif de freins à tambours sans accord du client qui me fait payer 433 € ce que je fais habituellement pour 10 € de Lookeed…) même si je pense que mon recours restera sans suite compte tenu de la notation de 1,9 / 5 de ce tribunal donnée par les avis des plaignants.
    Et pour finir, je m’interroge aussi sur l’obsolescence programmée des équipement ménagers (machne à laver, frigos, fours…) lorsque je constate qu’un bon vieux congélateur thomson de 50 ans peut descendre encore juqu’à moins 27 °C, alors que mon congélo Siemens (réputé très fiable) n’a pas survécu plus de 19 ans.
    Alors Amis Ecolos, un conseil initiez vous à la technique…Il y a de quoi faire !

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