Il y a des moments où le masque tombe. Où les baudruches dédiabolisées révèlent leur nature véritable : celle de petits commis du régime, fonctionnaires de la parole molle, policiers politiques à gages. Jean-Philippe Tanguy, du Rassemblement national, vient d’en donner une éclatante démonstration.
Dans un accès de zèle orwellien, le député a fièrement rappelé que lui et son parti, le RN, avaient réclamé la dissolution des “groupuscules d’extrême droite”, tout en vomissant son mépris sur les centaines de jeunes Français (on parle de 1600 manifestants) qui ont marché samedi 10 mai à Paris, en mémoire de Sébastien Deyzieu et de ceux qui sont tombés pour leurs idées, pour la vérité, pour l’honneur. Quelle indécence. Quelle trahison. Quel reniement historique.
Depuis des années, nous demandons la dissolution des groupes d’extrême droite.
Pourquoi les gouvernements maintiennent ces groupuscules totalement marginaux ? Faire peur aux honnêtes gens et excuser la violence de l’extrême gauche soutenue aux élections par le Système. https://t.co/7YSAhmM36I
— Jean-Philippe Tanguy Ⓜ️ (@JphTanguy) May 10, 2025
10.5.2025 🇫🇷 Paris
1500 French nationalists on the streets to commemorate Sébastien Deyzieu, former GUD member who was killed by police in 1994.
C9M pic.twitter.com/9Snxef5zby
— Iveta Machova ꑭ (@ivet_machova) May 11, 2025
Jean-Philippe Tanguy, vous êtes un profanateur de mémoire. Un amnésique volontaire. Vous osez vous draper dans le drapeau tricolore pendant que vous crachez sur ceux qui l’ont tenu bien haut quand il était souillé. Ceux que vous appelez avec condescendance des “groupuscules” sont les veilleurs du peuple, les vigies dans la nuit du déclin, les seuls à marcher encore, vraiment, dans Paris, pendant que votre parti frissonne à l’idée même de poser un pied hors du Sénat ou de la commission des Finances.
Le RN n’est rien sans ceux que vous reniez
Faut-il vous rappeler, monsieur Tanguy, que le Front national a été fondé par des hommes qui ont parfois milité à côté de Sébastien Deyzieu, sur les bancs de l’engagement, dans les rues de la capitale, sous les coups de matraques du pouvoir socialiste ? Que vos propres collègues, assistants, militants, ou employés dans un passé pas si lointain, ont pour certains participé à cette commémoration, et que c’est tout à leur honneur ?
Que votre parti doit sa croissance, sa popularité, sa percée électorale, non à sa tiédeur, mais à la chaleur de ceux qui ont bravé les menaces, distribué les tracts, occupé les rues et semé les graines de la reconquête identitaire ?
— Ligne Droite • La matinale de RC (@Ligne__Droite) May 10, 2025
Vous crachez aujourd’hui sur ceux qui, hier, faisaient le sale boulot que vous n’avez jamais eu le courage d’assumer.
Vous êtes de ceux qui préfèrent le confort des plateaux télé, le velours de l’hémicycle, le champagne tiède des salons à la réalité du terrain. Là où les “groupuscules” que vous rêvez de dissoudre, eux, informent, manifestent, alertent, défendent — quand vous débattez sur l’heure exacte à laquelle la République doit fermer ses bureaux.
La dédiabolisation est une euthanasie
Votre obsession à plaire aux médias de vos bourreaux, à rassurer les bourgeois de Saint-Germain-des-Prés, à flatter la presse subventionnée, n’est pas de la stratégie, c’est de la soumission. La dédiabolisation n’est pas une voie vers le pouvoir, c’est une euthanasie lente. À vouloir être propres, vous devenez fades. À vouloir être respectables, vous devenez insignifiants. Vous trahissez la jeunesse qui brûle d’agir, qui veut se battre pour quelque chose de plus grand que vos courbes de sondages.
Alors entendez-le bien : la rue ne vous appartient pas. Elle n’appartient pas aux ventres mous, ni aux renégats. Elle appartient à ceux qui l’arpentent. À ceux qui honorent les morts. À ceux qui savent que la mémoire est une arme, et que l’oubli est une reddition.
Monsieur Tanguy, retournez à vos hémicycles
Monsieur Tanguy, vous êtes peut-être un bon orateur. Restez donc à l’Assemblée, où vous excellez à manier le verbe creux. Mais laissez la rue à ceux qui la tiennent encore debout, à ceux qui ne reculeront pas, pas d’un pouce, devant les menaces, les dissolutions, les arrestations, les insultes — qu’elles viennent de Darmanin ou de vous.
Les “groupuscules” que vous calomniez sont l’antichambre du sursaut, les cellules souches d’une future régénérescence. Et Sébastien Deyzieu, lui, n’est pas mort pour que des carriéristes zélés fassent allégeance à ceux qui l’ont tué.
Julien Dir
Crédit photo : DR
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4 réponses à “Quand Jean-Philippe Tanguy crache sur le Comité du 9 mai et la mémoire de Sébastien Deyzieu : la trahison des médiocres [L’Agora]”
Un article qui résume bien l’état d’esprit de beaucoup !
Bravo!
Ecriture puissante et percutante. ça donne envie de continuer le combat.
Bonne mise au point. Assez de ces élus hypocrites qui oublient que s’ils sont où ils sont c’est grâce à ceux qu’ils veulent éliminer en ne réalisant pas qu’avec de telles méthodes ils se condamnent eux même.