Mustapha El Atrassi balance des vannes moisies sur les « gwers » ? Qu’il continue. Qu’il tourne, qu’il s’affiche, qu’il crache sa haine de la France et des Blancs sur scène, sous les projecteurs, au vu et au su de tous. Non seulement cela ne me choque pas, mais j’y vois même une clarté utile dans l’épaisse brume du mensonge contemporain.
Ce qui me sidère, en revanche, c’est cette énième poussée de fièvre puritaine venue de notre propre camp, cette droite qui singe les réflexes pavloviens de la gauche : dépôt de plainte, demande de déchéance de nationalité, pressions sur les salles, menaces à peine voilées. Le tout pour quoi ? Pour faire taire un comique raté qui aligne trois punchlines communautaires dans une salle parisienne subventionnée ?
On veut quoi, au juste ? Qu’El Atrassi soit censuré, annulé, rééduqué ? Qu’il finisse avec un bracelet électronique, assigné à résidence dans un van de tournée, persécuté judiciairement ou financièrement comme Dieudonné ?
Mais où est passée la droite insoumise, la droite de la liberté ? Celle qui riait au nez des lois Gayssot et Pleven, (bon c’est vrai qu’ils ne sont plus beaucoup à droite à le faire tant ils sont lâches) celle qui dénonçait le régime d’exception qui frappe les penseurs non conformes, celle qui exigeait une liberté d’expression intégrale ? Aujourd’hui, elle court derrière la gauche et ses outils de répression, espérant appliquer la censure… mais dans l’autre sens. Pathétique retournement.
Soyons honnêtes : cette indignation est sélective. Elle ne vise pas la défense des principes, mais la revanche tribale. Ce que beaucoup veulent, ce n’est pas une société libre. C’est une société où leur camp seul aurait le droit de parler. Où l’on pourrait brûler les autres tout en s’indignant d’être mouillé soi-même. Le mot « liberté » ne veut plus rien dire dans ce cirque.
Or il n’y a que deux choix : la liberté pour tous ou pour personne. Il faut accepter que des gens nous haïssent, nous caricaturent, nous ridiculisent. Et les laisser faire. Ce qui n’empêche pas de leur fixer quelques limites physiques s’ils vont trop loin. C’est le prix de la vérité. Car à force de vouloir interdire tout ce qui nous déplaît, nous créons une société de muselières, de tribunaux, de comités de vigilance. Et nous finirons par tomber dans nos propres pièges.
Alors non, je ne réclamerai pas qu’El Atrassi soit déchu de sa nationalité française (que veut dire d’ailleurs cette nationalité aujourd’hui, puisque le monde entier peut, un jour, prétendre à la posséder ?). Je réclamerai juste qu’on lui offre un billet d’avion. Qu’il aille jouer ses sketches devant les foules joyeuses de Rabat ou d’Alger. Là-bas, loin des « Gwers ». Ici, il peut dégueuler sur les « gwers » sans finir en cellule. Ce privilège-là, c’est encore la France qui le lui offre.
Mais si l’on prétend défendre la civilisation européenne, alors qu’on la défende pour de bon. Avec son lot de chaos, de débats, d’humour féroce, de confrontation frontale. Pas en réclamant des interdictions tous azimuts. La droite qui demande des dissolutions, c’est la gauche qui a changé de drapeau. C’est la même police de la pensée, inversée.
Si El Atrassi insulte les Blancs, rions. Moquons-le. Répondons-lui ou ignorons le. Et surtout, laissons-le parler. Plus il parle, plus il se dévoile. Et plus ceux qui ont encore un gramme de lucidité verront dans ses propos non pas une blague, mais le visage nu d’une haine ethnique banalisée. C’est cela, le vrai scandale. Et c’est aussi notre meilleure arme.
Julien Dir
Crédit photo : Wikipedia (cc)
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8 réponses à “« Affaire » Mustapha El Atrassi. Liberté d’expression ou camisole politique ? À droite aussi, le virus du totalitarisme gagne du terrain [L’Agora]”
Ce que je pense surtout, c’est que l’on est en train de faire une pub phénoménale à un pur inconnu. Il n’en demandait pas tant !
Oublions le, laissons le vomir son « humour » dans son coin et tout ira bien !
Sa sœur a exprimé sa désapprobation sur sa conduite.
La place de cette artiste est au bles
Si vous avez besoin d’un humoriste, faites-moi signe.
Par contre, je veux une protection pour ma famille.
Des blagues qui vont les faire exploser, j’en ai des milliards, que j’accumule depuis 1980. Je suis le disciple de Coluche.
Demat, je savais que je ne connaissais pas ce mot Gwer ; c’est « guen loukeus » en breton ? white guy en anglais ; ok Julien il peut se moquer de nous les blancs becs mais il faudrait convenir de regarder la totalité du sketch et là il faut du temps pour comprendre ce qu’il à voulu transmettre ; oui laissons-le s’exprimer mais qu’il est loin le temps de Coluche : « ce n’est pas plus pire que si c’était pire ! » rigolons car ça détend le cerveau ; kenavo an holl
Assez d’accord. Ne tombons pas dans le piège de la réponse du tac au tac
Parfait ,,surtout bien mettre en exergue la liesse de ses complices ,,son faciès ,,Comme un gamin mal elevé qui perturbe ,,rire avec lui en attendant l orage qui le guette ,C est succulent cette « chance qui « crache sur ses supporters bobos ,,Nous ,les civilisés ne sommes pas concernés par son vomi ,,sommes trop loin de sa putrefaction . »le sot ouvre grande la bouche pour son propre deatre « ,https://saintebible.com/proverbs/18-7.htm
mais le visage nu d’une haine ethnique banalisée … Il y a quand même une question que l’on peut se poser, est-il utile que nous nous fassions insulter sur notre sol par des gens qui apparemment n’ont rien à y foutre ? Se moquer de soi est salutaire, cela veut dire ne pas se prendre au sérieux, se foutre de l’autre d’une manière qui n’a rien de gentil est d’un autre tonneau. Que ce monsieur aille raconter ses vannes dans son ethnie et tout ira bien. Comme il n’est pas écrit, si on te claque sur une joue, il n’est pas obligé que tu tendes l’autre !
Bien fait pour nous. C’est bien ce que nous voulons, non? Une partie de la communauté nationale a commencé avant lui et il sait qu’il ne risque rien, au contraire. Les raisons pour lesquelles les Français laissent consciemment se répandre cette mentalité hostile dans leur propre société sont sans doute profondes et encore mystérieuses. Qu’est-ce qui permet à des individus de cette sorte de se montrer aussi méprisant envers une nation dont l’histoire n’a certes rien à envier à d’autres, une des nations qui ont fondé le monde moderne?… Les sciences sociales et historiques nous enseigneront peut-être un jour quels sont les ressorts cachés de la vie et de la mort des nations et des civilisations, et de leur traduction dans la politique. Par principe, je revendique la liberté d’expression pour tout le monde. Je me contente de rétorquer sur le même ton, et ça n’est pas bien difficile. Mais c’est aujourd’hui comme en URSS, pour plaisanter, il faut parfois déjà entrer en clandestinité.