Jaco Kleyhans : « La vie en Afrique du Sud devient de plus en plus difficile pour les Afrikaners » [Interview]

Les Afrikaners sont souvent présentés en Europe comme racistes et xénophobes, contrairement au mythe de Nelson Mandela d’une nation tolérante et inclusive. Ce sujet, trop rarement abordé, est presque systématiquement traité dans une perspective partiale et anti-blanc. Pourtant, des personnalités telles que Jaco Kleynhans méritent d’être mises en avant.

Responsable des relations internationales pour « Solidariteit ». Solidariteit (Solidarité) est un mouvement sud-africain fondé sur des principes démocrates-chrétiens et communautaires, qui se concentre principalement sur la défense des droits des travailleurs, la promotion de l’éducation et le développement communautaire. Jaco défend avec une détermination inébranlable les valeurs chrétiennes et occidentales qui ont façonné son peuple, un peuple né de pionniers, d’aventuriers et de bâtisseurs européens qui ont parcouru le monde pour explorer et construire. « Chez Vox Europa, nous voulons donner la parole aux Européens, qu’ils vivent encore sur le Vieux Continent ou qu’ils soient leurs héritiers dispersés, qui perpétuent l’audace et la résilience de leurs ancêtres. Jaco Kleynhans incarne cette histoire. À travers des interviews exclusives, nous mettons en lumière des réalités trop souvent ignorées, des enjeux qui, bien que géographiquement éloignés, trouvent un écho dans notre identité et nos combats. Voici un homme et une cause qu’il est essentiel de découvrir » nous indique Matisse Royer, auteur de l’interview.

Breizh-info.com : Jaco, pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, pouvez-vous nous dire qui vous êtes, d’où vous venez et ce qui vous a poussé à vous engager si fortement dans la défense des Afrikaners ?

Jaco Kleyhans : Être Afrikaner, c’est une vie complexe. Nous sommes un peuple né à la pointe sud de l’Afrique, issu de fermiers néerlandais, de protestants allemands et d’huguenots français. Pourtant, nous ne sommes ni néerlandais, ni allemands, ni français. Nous sommes des Afrikaners, avec notre propre langue, l’afrikaans, et notre culture et nos traditions uniques, qui se sont développées à la pointe sud de l’Afrique. Contrairement aux autres peuples blancs d’Afrique, qui ont largement quitté le continent depuis la fin du colonialisme, nous ne pouvons aller nulle part, car nous n’avons qu’une seule patrie : l’Afrique du Sud.

Pourtant, les Afrikaners sont occidentaux. Nous croyons fermement en la civilisation occidentale et notre lien avec elle est indissoluble. Ce sont également les valeurs avec lesquelles j’ai grandi dans un foyer conservateur. Après le changement politique en Afrique du Sud en 1994 et la perte totale du pouvoir et de l’influence des Afrikaners, il était déjà clair pour moi, jeune garçon, que les Afrikaners allaient devoir se regrouper, travailler ensemble et travailler intelligemment pour survivre.

J’ai grandi dans la province du Cap-Occidental, tout au sud de l’Afrique du Sud, dans une ferme laitière exploitée par ma famille depuis les années 1740. J’ai été élevé dans le respect des valeurs occidentales telles que l’honnêteté, le travail acharné et le sens du devoir, c’est pourquoi je considère aujourd’hui qu’il est de mon devoir et de ma vocation de me battre pour mon peuple.

Breizh-info.com : Qu’est-ce qui vous donne la force de continuer à vous battre, même lorsque la situation semble aller de mal en pis en Afrique du Sud ?

Jaco Kleyhans : La vie en Afrique du Sud devient de plus en plus difficile pour les Afrikaners. L’ampleur de la discrimination raciale, des crimes violents, tels que les meurtres brutaux d’agriculteurs, les discours haineux et les attaques contre notre culture, notre langue, notre éducation et nos institutions, telles que nos monuments, nos écoles et nos organisations communautaires, est très grave. Il faut le reconnaître. Environ 20 % des Afrikaners ont déjà quitté l’Afrique du Sud. Pour la plupart d’entre nous, ce n’est pas une option. Nous allons rester ici et construire notre avenir ici, précisément parce que nous avons développé un lien indestructible avec cette terre et ce sol au fil des générations. Nous avons toujours la volonté de survivre dans un pays dangereux, anti-occidental, anti-blanc et anti-afrikaner, mais nous gardons espoir.

Breizh-info.com : Qu’est-ce qui définit l’essence même des Afrikaners ?

Jaco Kleyhans : L’afrikaneritude est une combinaison unique de culture occidentale, de foi et de valeurs qui ont développé une profonde capacité à survivre en Afrique. Les Afrikaners sont donc particulièrement adaptés à l’Afrique et font partie des personnes les plus courageuses que je connaisse. Les Afrikaners sont obsédés par la famille, la communauté, mais aussi par notre lieu de vie : notre terre et notre amour pour notre environnement font de nous un peuple très unique. Cependant, nos origines occidentales font également de nous une cible quotidienne.

Breizh-info.com : Comment décririez-vous la situation politique actuelle en Afrique du Sud, en particulier pour les Afrikaners, avec un gouvernement ANC qui semble de plus en plus hostile aux valeurs occidentales ?

Jaco Kleyhans : On observe une forte augmentation des discours haineux, du racisme et, de manière générale, de la rhétorique anti-occidentale. Cela rend la vie de plus en plus incertaine et dangereuse. L’Afrique du Sud est en train de devenir, lentement mais sûrement, un État défaillant. Le gouvernement échoue dans ses fonctions fondamentales telles que la sécurité, l’entretien des infrastructures, l’éducation et l’économie. Cela crée de grands risques, mais aussi des opportunités pour les Afrikaners de créer de nouvelles alternatives pour notre peuple.

Breizh-info.com : Vous avez souvent dénoncé l’ANC comme un gouvernement corrompu et anti-occidental. Selon vous, quels sont les exemples les plus flagrants de son incapacité à gouverner l’Afrique du Sud dans l’intérêt de tous ses citoyens ?

Jaco Kleyhans : L’ANC est extrêmement corrompu et ne s’intéresse qu’à l’enrichissement d’une petite élite noire. Le chômage parmi les Sud-Africains noirs a doublé au cours des vingt dernières années. Sur les 60 millions d’habitants que compte l’Afrique du Sud, sept millions paient des impôts, tandis que 28 millions dépendent des aides sociales versées chaque mois par l’État. L’Afrique du Sud affiche le deuxième ou troisième taux d’homicides le plus élevé au monde. Elle a le taux de viols le plus élevé au monde. Il est plus dangereux pour un fermier blanc dans une ferme en Afrique du Sud que pour un citoyen de Damas en Syrie ou de Bagdad en Irak.

L’économie sud-africaine est en crise. Le taux de chômage est l’un des plus élevés au monde et l’État a du mal à rembourser ses dettes, à verser les allocations sociales et à assurer les services de base. L’ANC, en tant que gouvernement, a complètement échoué.

Breizh-info.com : Selon vous, quels sont les principaux défis, mais aussi les principales opportunités pour votre pays dans les années à venir ?

Jaco Kleyhans : Pour les Afrikaners, nos plus grandes crises sont la sécurité et les opportunités économiques. Il existe 142 lois en Afrique du Sud qui légalisent la discrimination raciale. Les jeunes Blancs en Afrique du Sud ont du mal à accéder à l’université et à trouver un emploi.

Breizh-info.com : L’Afrique du Sud est proche des BRICS, notamment de la Russie et de la Chine sous l’ANC. En tant qu’Afrikaner, comment voyez-vous le rôle de la Russie, en particulier dans le conflit ukrainien, et cela vous inquiète-t-il pour l’avenir de votre pays ?

Jaco Kleyhans : Le gouvernement de l’ANC utilise ses relations avec la Russie, l’Iran et la Chine comme un bâton pour frapper l’Occident. En fin de compte, ces relations sont toujours là pour profiter financièrement aux dirigeants de l’ANC et pour garantir une plus grande influence à ces pays en Afrique. Cela pourrait présenter des risques majeurs à l’avenir.

Breizh-info.com : En tant que responsable des relations internationales de Solidarity, quel rôle jouez-vous pour faire entendre la voix des Afrikaners et contrer les politiques que vous jugez injustes ?

Jaco Kleyhans : Mon objectif est de développer un vaste réseau international pour les Afrikaners. Nous avons récemment réussi à obtenir la reconnaissance des Afrikaners par le président américain et son administration s’est désormais prononcée à plusieurs reprises en faveur des Afrikaners. Pour une minorité sans défense, les alliances internationales, une bonne information et une couverture médiatique de ce qui se passe en Afrique du Sud, ainsi qu’un soutien concret aux Afrikaners sont de plus en plus importants.

Breizh-info.com : Vous vous êtes récemment rendu aux États-Unis pour sensibiliser l’administration Trump aux problèmes de l’Afrique du Sud. Pensez-vous que les conservateurs américains peuvent aider les Afrikaners ? Comment peuvent-ils les aider ?

Jaco Kleyhans : Oui, les conservateurs américains ont un sentiment naturel d’alliance avec les Afrikaners et se prononcent ouvertement en faveur de nos droits. Nous attendons une pression politique, des mesures concrètes de la part de l’administration Trump et, à terme, un soutien financier de la part des Américains.

Breizh-info.com : Si vous pouviez vous adresser directement aux dirigeants européens, que leur demanderiez-vous de faire pour soutenir des personnes comme vous en Afrique du Sud ?

Jaco Kleyhans : Tout d’abord, il est essentiel que les Européens ouvrent les yeux sur ce qui se passe en Afrique du Sud. L’Afrique du Sud n’est pas la démocratie libérale et pro-occidentale dont rêvaient les Européens dans les années 1990. L’Europe doit prendre position contre la politique étrangère et intérieure du gouvernement de l’ANC et commencer à reconnaître activement le droit des Afrikaners à une existence libre, sûre et prospère en Afrique du Sud.

Breizh-info.com : Peut-on établir un parallèle entre ce que vivent les Afrikaners depuis plusieurs décennies et ce que les Européens commencent à vivre de plus en plus en raison de l’immigration africaine ?

Jaco Kleyhans : Sans aucun doute, oui. Les Afrikaners ont perdu leurs villes, leurs villages et finalement leur pays en raison de l’immigration massive provenant des zones tribales noires traditionnelles, mais aussi du reste de l’Afrique. Il y a cent ans, la plupart des colonies afrikaners étaient des endroits où les Afrikaners étaient largement majoritaires. Aujourd’hui, nous sommes partout en Afrique du Sud une minorité. C’est ce à quoi l’Europe sera confrontée si l’immigration massive n’est pas stoppée et si des expulsions massives ne sont pas mises en place.

Breizh-info.com : Pour finir, Jaco, je travaille pour Vox Europa, un média qui se veut une voix alternative pour les conservateurs en Europe. Que pensez-vous de notre approche et voyez-vous des points communs entre notre combat et le vôtre ?

Jaco Kleyhans : Il existe de fortes similitudes. Nous, les Afrikaners, avons également été endoctrinés par les médias grand public de gauche pendant des décennies. Aujourd’hui, de plus en plus de médias alternatifs voient le jour. Ils sont plus que jamais nécessaires partout dans le monde occidental.

Voxeuropa Herald est une initiative qui donne la parole à ceux qui façonnent l’Europe d’aujourd’hui : élus, essayistes, philosophes, militants, artistes et influenceurs. Ces portraits sont des réponses collectives aux crises qui secouent notre Europe. Face aux bouleversements majeurs de notre époque, Voxeuropa Herald donne la parole à ceux qui, à travers l’Europe, partagent des solutions et des visions pour l’avenir. Le message est clair : les réalités européennes appellent des réponses européennes.

Crédit photo : Pixabay (cc)
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6 réponses à “Jaco Kleyhans : « La vie en Afrique du Sud devient de plus en plus difficile pour les Afrikaners » [Interview]”

  1. Marie-Christine Perrin dit :

    C’est exactement le même problème auquel sera confronté la France, puis l’Europe avec l’invasion migratoire extra-européenne. Dans un premier temps on a : « il faudra changer nos bonnes vieilles habitudes pour être acceptés par les nouveaux venus et leur très nombreuse progéniture » suivant récit troublant qui ne laisse vraiment pas indifférent « les corps indécents » (sur Amazon) Dans un second temps on aura : « Quel sera le sort des autochtones de souche chrétienne quand ils deviendront minoritaires sur les terres de leurs ancêtres ?  » toujours d’après ce récit follement romantique « les corps indécents ». A quand un sursaut salvateur pour remettre les pendules à l’heure ?

  2. Durandal dit :

    Bonjour,

    Il y a une série de questions que j’ai toujours rêvé de poser à ce genre de personnes : « Dans quelle mesure regrettez-vous d’avoir intégré des noirs à votre économies durant l’apartheid ? Aurait-il été possible de faire autrement ? Et Pourquoi cela ne s’est pas fait ? Enfin, croyez-vous que les Afrikaners feraient différemment de nos jours ? »

    CDt.

    M.D

  3. Gaï de Ropraz dit :

    Marie-Christine, tu me fais peur…. car tu as raison mille fois !
    Que Dieu t’entende, mais surtout (SURTOUT !!!…) que le Francais de souche te comprenne !

    Quant à moi, je l’avoue, j’ai perdu la foi.
    Heureusement qu’il existe encore des Marie-Christine …

  4. Marie-Christine Perrin dit :

    @Gai¨de Ropraz – Je lis avec beaucoup d’interêt tes commentaires toujours si pertinents. Tu es lucide, bien en phase avec ce qui nous pend au nez. Je crois que tu habites au Canada. Mêmes problèmes ou presque. Oui, les mensonges de nos responsables politiques nous ont amenés à ce désastre, à devoir choisir entre la dhimmitude ou l’exil comme les jeunes gens de ce récit follement romantique mais troublant « les corps indécents ». Ce texte a été écrit je crois il y a 18 ans déjà. Il n’a pas pris une seule ride et explique très bien la situation que nous vivons aujourd’hui…et que nous allons vivre dans un avenir proche. Sur Amazon et c’est criant de vérités !

  5. patphil dit :

    ces salopiauds de blancs qui refusent d’être jetés à la mer, égorgés, pendus, brulés etc.

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