Ce fut un week-end hors du temps. Un hommage vibrant à l’un des plus grands ambassadeurs de la culture bretonne : Alan Stivell. Deux jours durant, la cité du Centre-Bretagne s’est mise aux couleurs du barde celte, entre solennité, festivité populaire et communion musicale.
Une statue pour l’éternité
Tout a commencé vendredi soir, devant le Château Rouge. Plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées pour assister à l’inauguration d’une statue d’Alan Stivell, œuvre de l’artiste Élisabeth Cibot. Sculpté en pied, harpe en main, le musicien y apparaît tel qu’en lui-même : droit, inspiré, éternel. Malheureusement, un couac durant le transport de la statue aura provoqué un impact sur le verre…mais les réparations devraient être rapides.
Visiblement ému, Alan Stivell a remercié les élus et la population de Carhaix. Son discours s’est achevé sur les notes du Bro gozh ma zadoù, l’hymne national breton, repris par toute l’assistance.
Ci-dessous la vidéo des discours captée par l ‘ABP.
Une foule en liesse pour un concert d’anthologie
Le lendemain, la ferveur s’est transformée en célébration. Dès l’après-midi, les rues de Carhaix se sont animées : animations en breton, défilés des bagadoù Karaez, Cap Caval et Osismi Speied, et une place de la mairie métamorphosée en temple de la musique bretonne.
À 20h, sous une ovation, Alan Stivell est monté sur scène. Harpe à la main, entouré de neuf musiciens, il a offert un concert de près de deux heures mêlant émotion et énergie. Revisites électrisantes de ses grands classiques — Tri martolod, Brian Boru, Son ar chistr —, envolées lyriques à la flûte, confidences entre deux morceaux : le public, toutes générations confondues, est resté suspendu à ses notes.
Parmi les 3 000 spectateurs, certains avaient fait le déplacement parfois depuis d’autres pays européens. Une véritable communion populaire a eu lieu, et le maire de Carhaix, Christian Troadec, peut être fier de ce week-end organisé en hommage à l’un des éveilleurs de peuple XXL de la Bretagne.
La soirée s’est conclue par un fest-noz mené par le groupe Startijenn, dans une ambiance de liesse collective. On dansait sur le pavé, on chantait, on célébrait une culture vivante.
Ce week-end n’a pas seulement honoré un musicien. Il a consacré un symbole. Celui d’une Bretagne qui ne renonce pas à son identité, qui chante, qui lutte, qui rêve. Celui d’un homme qui, depuis des décennies, incarne le souffle celtique à travers le monde. À Carhaix, Alan Stivell a désormais sa statue. Mais dans le cœur des Bretons, il avait déjà sa place depuis longtemps.
YV
Crédit photo : breizh-info.com (DR)
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