Les 8 et 9 juin derniers, les Italiens étaient appelés aux urnes pour voter cinq référendums abrogatifs. Les électeurs devaient se prononcer sur la réduction de dix à cinq ans du délai de résidence des étrangers non-européens pour obtenir la citoyenneté, sur une réforme du droit du travail visant à durcir les conditions de licenciement sur la protection des travailleurs précaires, ainsi que sur la réintroduction de la responsabilité pénale des entrepreneurs en cas d’accident sur le lieu de travail.
Un référendum boudé par les électeurs : le seuil minimal des 50%+1 de votants n’a pas été atteint, 70% des ayants droit ne s’étant pas déplacés, invalidant de fait la consultation. Une défaite cuisante pour la gauche italienne qui avait fait de ce référendum un plébiscite pour ou contre le gouvernement en place et qui perd une première bataille pour le droit du sol.
Un référendum sur la naturalisation des étrangers
La proposition, à l’initiative du Parti démocrate (PD, centre-gauche) et soutenue de nombreuses ONG, prévoyait la réduction de 10 à 5 ans de la période de résidence requise pour demander la citoyenneté italienne, comme cela se passe en France et en Allemagne.
La législation en vigueur est donc confirmée : un résident non-Européen sans lien de mariage avec un ou une citoyenne italien doit vivre dans le pays pendant dix ans avant de pouvoir demander la naturalisation.
En plus d’avoir été passablement boudé par les électeurs, ce point est celui qui a reçu le plus de voix contre : 35 %, presque trois fois plus que pour les autres consultations. Les Italiens ont dit non en masse à la naturalisation immédiate des 2,5 millions d’étrangers qui pouvaient bénéficier de cette réforme.
Si l’opposition, qui milite activement pour l’introduction du droit du sol en Italie, avait très vite recueilli les 500 000 signatures d’électeurs nécessaires pour induire le référendum grâce notamment à la mobilisation de rappeurs et autres influenceurs, l’explosion de l’insécurité liée à l’immigration et le miroir en négatif du multiculturalisme à la française ont fait effet de repoussoir.
Référendum sur le Droit du Travail
L’ initiative, soutenue par le principal syndicat de gauche (CGIL), prévoyait l’abolition de quatre lois de libéralisation du marché du travail, et donc le rétablissement des mesures de protection contre les contrats précaires, les licenciements et les accidents du travail.
Les résultats des quatre référendums sur le travail sont assez similaires : oui en faveur de l’abrogation à plus de 80 %, mais le seuil n’a pas été atteint.
Audrey D’Aguanno
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