En Ille-et-Vilaine, une dizaine de chevaux ont été contaminés par l’herpèsvirus équin de type 4 (HVE4), une forme contagieuse mais généralement bénigne du virus. Le 28 mai dernier, le Réseau d’épidémio-surveillance en pathologie équine (Respe) a confirmé l’apparition d’un foyer épidémique dans une écurie du département, révélant le cluster le plus important détecté localement depuis plusieurs années. Les chevaux atteints ont été placés à l’isolement après des tests naso-pharyngés. Le HVE4 provoque principalement de la fièvre, une perte d’appétit et des écoulements nasaux.
Auprès du journal le Télégramme, la vétérinaire équin Clémentine Le Bescond s’est voulue rassurante : « C’est une maladie très contagieuse, mais il ne faut pas paniquer ». Elle précise que, contrairement au HVE1, le type 4 n’engendre pas de complications neurologiques et reste relativement courant : « Le virus est en dormance chez 60 à 70 % des chevaux adultes » selon plusieurs études. La vaccination contre le HVE existe, mais ne deviendra obligatoire qu’à partir du 1er janvier 2026 pour les chevaux engagés dans les compétitions Amateur organisées par la Fédération Française d’Équitation.
Des cas récents ailleurs en France, parfois plus graves
En Dordogne, un cheval est récemment mort d’une forme suspectée de rhinopneumonie équine sous sa forme nerveuse, potentiellement liée au HVE1. Une vétérinaire a recommandé d’éviter tout rassemblement d’équidés pendant deux semaines, évoquant une incubation de « deux à dix jours » et des risques de contamination par voie aérienne selon un article de France bleu du 13 mai dernier. Le foyer concerné a été placé à l’isolement, en attendant confirmation du diagnostic.
Cette mise en garde fait écho aux épisodes plus sévères survenus en Île-de-France à la fin 2024. À Meudon, cinq chevaux sont morts et une épidémie de type HVE1 ou 4 a frappé au moins 90 équidés, comme le rapportait France 3 Île-de-France le 5 décembre 2024. Des centres équestres ont dû fermer temporairement, et plusieurs chevaux ont été maintenus en harnais en raison de paralysies. « Le message essentiel est de demander aux gens de s’assurer du bien-être de leur cheval », rappelait alors Jean-Marc Betsch, vice-président du Respe.
Source : respe.net
Une vigilance accrue, entre prévention et responsabilités partagées
Face à la multiplication des cas, les professionnels recommandent des gestes simples de biosécurité : désinfection systématique, limitation des déplacements, et quarantaine des chevaux atteints. Certains clubs, comme Riderland à Saulx-les-Chartreux (Essonne), ont mis en place des écuries spécifiques pour isoler les malades. Le centre Équi-Périgord, en Dordogne, a restreint l’accès à ses concours aux chevaux résidents.
Le virus, dont la gravité varie selon les souches, rappelle la nécessité d’une coordination renforcée entre éleveurs, vétérinaires et autorités. Comme le soulignait une cavalière francilienne auprès de France 3 : « Nos chevaux ne peuvent pas parler. Il est de notre devoir de faire entendre leur voix ».
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