Irlande du Nord : tensions raciales à Ballymena, et si la fracture du Royaume-Uni passait par la question migratoire ?

Tandis que le Royaume-Uni s’enfonce dans une crise migratoire et identitaire sans précédent, l’Irlande du Nord, province longtemps ravagée par les Troubles, semble de nouveau à l’orée de l’embrasement. Deux nuits consécutives de violences ont secoué la ville de Ballymena, dans le comté d’Antrim, où des émeutes à caractère racial ont éclaté après l’arrestation de deux adolescents, accusés d’un viol sur une jeune fille locale. Les deux suspects ont comparu lundi devant la justice, assistés… d’un interprète roumain.

C’est l’étincelle de trop pour une population excédée. Ce territoire encore marqué par la mémoire de la guerre civile communautaire, où l’équilibre entre catholiques et protestants reste fragile, voit désormais s’imposer une nouvelle fracture : celle entre les populations autochtones et l’immigration venue d’Europe de l’Est, d’Afrique et d’Asie.

Des rues en feu, des drapeaux pour marquer les maisons

Depuis lundi soir, le centre de Ballymena vit au rythme des affrontements entre jeunes masqués et forces de l’ordre. Cocktails Molotov, pierres, barricades enflammées, véhicules incendiés : la police nord-irlandaise a dû déployer des véhicules blindés, tirer des balles en caoutchouc et faire usage de canons à eau pour tenter de rétablir l’ordre. Quinze policiers ont été blessés. Plusieurs maisons et commerces ont été la cible de violences gratuites, avec des individus pris pour cibles simplement parce qu’immigrés.

Des témoignages glaçants évoquent une peur généralisée parmi les résidents étrangers. Certains habitants d’origine roumaine ou philippine ont collé des autocollants sur leurs portes indiquant leur nationalité, dans l’espoir d’échapper à la vindicte populaire. D’autres ont accroché des drapeaux britanniques aux fenêtres, non par patriotisme, mais pour signifier qu’ils ne sont pas des « étrangers ».

Une population excédée, des autorités dépassées

Dans la bouche de nombreux habitants, la colère gronde. « Les étrangers ici ne respectent pas les locaux. Ils viennent, ils ne s’intègrent pas. » Ces mots, rapportés par plusieurs témoins présents sur place, traduisent un sentiment de dépossession qui s’est enraciné depuis des années, et que les autorités peinent à contenir.

La tentative de viol présumée du week-end dernier n’aura été, pour beaucoup, que le déclencheur d’une explosion contenue depuis trop longtemps. Une explosion qui dépasse Ballymena : des appels à manifester dans d’autres villes nord-irlandaises ont été lancés. Des services de transport ont été suspendus à Belfast en raison de barrages. Le climat est à la colère, face à des autorités totalement sourdes, aveuglées par l’idéologie gauchiste et immigrationniste

La paix civile fragilisée par l’idéologie migratoire

En Irlande du Nord, les troubles communautaires ne sont pas une histoire ancienne. Mais ce qui s’annonce désormais, ce n’est plus un affrontement entre protestants et catholiques, unionistes et républicains, mais entre populations autochtones et immigrées. Un nouveau front que le multiculturalisme promu depuis Londres ne parvient plus à masquer.

Cette province, où l’équilibre politique repose sur une paix fragile depuis 1998, pourrait bien devenir le point de rupture du Royaume-Uni face à une immigration de masse non maîtriséeUne région où la population, encore ancrée dans une culture de résistance et de communauté, n’est pas disposée à se laisser « remplacer » sans réagir.

Le gouvernement britannique a qualifié les violences de « préoccupantes ». Mais la réalité, sur le terrain, est bien plus grave. Alors que les élites politiques continuent d’imposer une vision cosmopolite et désincarnée du vivre-ensemble, les habitants des quartiers populaires, eux, voient leur quotidien défiguré, leurs enfants menacés, leur identité ignorée.

Ballymena, comme d’autres bastions populaires du Royaume-Uni, devient un symbole. Celui d’une population qui n’a jamais été consultée sur l’immigration massive, mais à qui l’on demande de vivre avec ses conséquences. Et qui, désormais, commence à dire non. Par la rue, et parfois par la colère et les débordements. Ce n’est sans doute pas terminé. Et au final, ce ne sont pas les élites qui paient les pots cassés de ce ras le bol.

Crédit photo : DR

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6 réponses à “Irlande du Nord : tensions raciales à Ballymena, et si la fracture du Royaume-Uni passait par la question migratoire ?”

  1. sympathisant44 dit :

    La population européenne est peut-être saturée de « marches blanches » en hommage aux victimes de crimes divers.
    Il était prévisible et inévitable que certains lancent ce qui pourrait se définir comme des « marches noires ».

  2. kaélig dit :

    Il n’y a que les politiques hors sol (et ils sont nombreux) à croire à la cohabitation d’ethnies de langue, de religion, de moeurs, de civilisation différente, c’est une évidence élémentaire.
    Alors, pourquoi ont-ils laissés faire ? idéologie, je m’enfoutisme ? Plus probablement la lâcheté, la peur d’être qualifié de « méchants » en réprimant l’invasion migratoire qu’ils diffusent dans le peuple pour qu’il s’en démerde.
    Par contre pour attaquer la Russie, allons-y coco.

  3. Jacques dit :

    Bravo les Irlandais, vous avez plus de couilles que les français qui se font tuer sans réagir. Un exemple à suivre.

  4. JCML dit :

    Bientôt la France avec ses politiques aussi aveugles que politiques Irlandais et British.

  5. Dominique Foulon dit :

    Ballymena n’est pas seulement la ville natale de l’acteur Liam Neeson mais c’est aussi une ville qui est un haut lieu de l’orangisme et du loyalisme. Pas étonnant que ce soit le lieu d’émeutes racistes puisque dans leurs fondement orangisme et loyalisme sont des idéologies d’exclusion.

  6. Michel dit :

    @kaélig Ils n’ont pas « laissé faire », ils le font !
    Le but est de détruire la culture chrétienne européenne, qu’elle soit catholique ou protestante. Macron (bientôt MacrOFF j’espère) s’y emploit très bien pour la France. Dieu soit loué en Italie il y a Meloni et Hongrie Orban.
    Ils ont endormi le peuple français pendant 50 ans et plus. Je n’ai pas beaucoup d’espoir pour un sursaut ou un réveil à part de faibles quantités de personnes qui seront vite balayées comme le furent les gilets jaunes.

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