La ville (plutôt) paisible de Ballymena, bastion unioniste du comté d’Antrim, a vécu deux nuits de violences urbaines d’une rare intensité, provoquant l’intervention des forces anti-émeute, l’arrestation de six personnes et la blessure de 33 policiers en deux jours. Le chef de la police nord-irlandaise, John Boutcher, a dénoncé une « violence insensée », qualifiée de « profondément préoccupante et totalement inacceptable ».
🚨 Breaking News : Rioters attacked police and set homes and cars on fire in the Northern Irish town of Ballymena in the second successive night of disorder that followed a protest over an alleged sexual assault pic.twitter.com/zU3hldyT3Z
— Jameel Khan (@JameelKhan94) June 11, 2025
Rioting continued for a second night in Ballymena, Northern Ireland after two migrant youths were arrested for allegedly seriously s—xually assaulting two local young girls. pic.twitter.com/3iCudP17dl
— Andy Ngo (@MrAndyNgo) June 11, 2025
Des tensions autour d’une agression sexuelle
Les troubles ont éclaté lundi soir, à la suite d’un rassemblement en réaction à une agression sexuelle présumée de deux immigrés roumains (roms) sur une adolescente, survenue le 7 juin dans le secteur de Larne Road Link. Si une veillée pacifique avait marqué le début de la mobilisation, les choses ont rapidement dégénéré à la nuit tombée, puis de nouveau mardi soir.
Des groupes de manifestants ont jeté pierres et cocktails Molotov sur les policiers et leurs véhicules. Des maisons et commerces ont été vandalisés. La police a dû utiliser un canon à eau et tirer plusieurs balles en caoutchouc pour disperser les 300 personnes rassemblées.
Au même moment, des incidents sporadiques ont été signalés à Newtownabbey, Carrickfergus et dans les quartiers nord et est de Belfast. À Ballysillan, plusieurs habitations ont été prises pour cibles dans ce que les autorités soupçonnent être des attaques à caractère raciste. Un véhicule a également été incendié.
Liam Kelly, président de la fédération de la police nord-irlandaise, a dénoncé des actes « odieux et intolérables » : « Il faut que ces attaques cessent, et rapidement. »
Les responsables politiques de tous bords ont fermement condamné ces violences. Le chef de la police a averti : « Cette violence risque de faire dérailler la quête de justice qu’elle prétend servir. »
Mike Nesbitt, chef du parti unioniste UUP, a appelé à y mettre fin immédiatement : « Il n’y a aucune justification à ce chaos. » Il a également exprimé sa solidarité envers les services d’urgence, notamment les pompiers mobilisés sur plusieurs incendies de domiciles.
La vice-Première ministre Emma Little-Pengelly (DUP) s’est dite « consternée », tandis que le député Sinn Féin John Finucane a condamné les attaques racistes à Belfast : « Ce comportement est abject. »
« Quelqu’un va finir par être tué », a averti le député unioniste Paul Frew, inquiet de l’escalade en cours. Gavin Robinson, chef du DUP, a exhorté les émeutiers à « épargner Ballymena » : « Ils détruisent leur propre communauté. »
Pour la députée Alliance Sian Mulholland, cette flambée de violence occulte le vrai sujet : « Nous devrions parler de la protection des femmes, pas gérer les conséquences de la violence de rue. »
Si les tensions actuelles ne relèvent pas du conflit politico-religieux traditionnel en Irlande du Nord, elles réveillent des peurs profondes. Entre sentiment d’abandon, crise identitaire dans les quartiers loyalistes, montée des tensions autour de l’immigration, répression politique vis à vis des dissidents, le terreau de la colère semble fertile.
La police reste sur le qui-vive pour les jours à venir. L’Assistant Chief Constable Ryan Henderson a confirmé un renfort des effectifs et une coordination avec le National Police Operations Centre pour prévenir une troisième nuit d’émeutes : « Nous sommes prêts à tout scénario. »
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2 réponses à “Irlande du Nord : Ballymena en proie à une flambée de violences, six arrestations, 33 policiers blessés”
Ballymena n’est pas seulement la ville natale de l’acteur Liam Neeson mais c’est aussi une ville qui est un haut lieu de l’orangisme et du loyalisme. C’est là qu’a grandi Ian Paisley qui fut un de ceux qui ont contribué à diviser davantage les habitants des 6 comtés. Pas étonnant que ce soit le lieu d’émeutes racistes puisque dans leurs fondement orangisme et loyalisme sont des idéologies d’exclusion.Hier contre la population nationaliste et républicaine aujourd’hui à l’encontre de population immigrée. Et ce n’est pas la première fois
Chez nous il faut s’attendre à une fin de règne de même aloi, le bouffi de Pau temporise, belles paroles, colloques, conclaves…mais ne résout rien donc il faut réagir de plus les remèdes sont connus, pas un centime pour les ONG et dehors les migrants!