Tandis que le solstice d’été marque symboliquement la nuit la plus courte de l’année, une étude publiée ce samedi par l’entreprise française Withings révèle une réalité bien plus inquiétante : les Français dorment de moins en moins. Depuis le confinement de 2020, la durée moyenne de sommeil a chuté de 41 minutes par nuit, soit un mois entier de sommeil perdu par an.
Cette étude de grande ampleur, menée sur plus de 328 000 personnes vivant en France, classe notre pays parmi les plus touchés d’Europe par cette érosion du sommeil, devant l’Allemagne (-26 minutes) et les États-Unis (-32 minutes).
Des disparités régionales flagrantes
Le sommeil n’est pas uniforme sur tout le territoire. La Corse, suivie de la Provence-Alpes-Côte d’Azur, du Grand Est et de l’Île-de-France, se classe parmi les régions où l’on dort le moins, notamment à cause des étés de plus en plus chauds qui perturbent les nuits. À l’inverse, ce sont les régions au climat plus tempéré, en particulier la Bretagne, les Pays de la Loire et les Hauts-de-France, qui enregistrent les durées de sommeil les plus longues.
Classement des 5 régions les plus dormeuses :
- Bretagne
- Pays de la Loire
- Hauts-de-France
- Normandie
- Nouvelle-Aquitaine
Des conséquences graves sur la santé
La réduction du temps de sommeil ne relève pas d’un simple inconfort passager : elle impacte directement la santé et la longévité. L’étude montre que les personnes souffrant d’obésité dorment en moyenne 21 minutes de moins que celles ayant un IMC dans les normes. Pire encore, les individus présentant une rigidité artérielle élevée, signe de risque cardiovasculaire majeur, dorment 27,6 minutes de moins que ceux dont les artères sont souples.
À 32 ans, l’étude détecte un creux significatif dans la qualité du sommeil, âge charnière marqué à la fois par des responsabilités professionnelles croissantes et l’arrivée du premier enfant pour beaucoup.
Le professeur Pierre Escourrou, cardiologue spécialiste du sommeil, le résume ainsi : « L’impact du sommeil sur la santé globale est désormais clair pour la communauté scientifique. Il s’agit d’un fardeau sanitaire et économique majeur. »
Un organisme encore lié aux saisons
Malgré notre modernité, l’être humain reste fortement influencé par les cycles saisonniers. Les données recueillies par Withings montrent un pic de sommeil autour du solstice d’hiver, et un creux au solstice d’été, avec 27 minutes de différence entre les deux extrêmes.
À travers son Observatoire de la santé et de la longévité, Withings s’engage à documenter les comportements de santé sur le long terme. Après un classement publié en mai sur les régions les plus sédentaires, l’entreprise met cette fois l’accent sur l’épidémie silencieuse du manque de sommeil, un facteur de risque aussi déterminant que l’alimentation ou l’activité physique.
En révélant ces tendances, Withings souhaite sensibiliser les pouvoirs publics comme les particuliers. Car dormir moins, c’est vivre moins… et vivre moins bien.
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine