Alors que 14 à 20 % des logements en France métropolitaine présentent des moisissures visibles, selon Santé publique France, la question de l’humidité intérieure s’impose comme un enjeu de santé publique. Asthme, rhinites allergiques, allergies respiratoires : les pathologies liées à ces champignons invisibles ne sont plus marginales. « Les moisissures représentent la principale source de pollution intérieure », alertait Santé Respiratoire France en 2023. En première ligne : les enfants, les personnes asthmatiques, immunodéprimées, ou vivant dans des logements insalubres.
Identifier la cause avant de désigner le coupable
Le repérage des moisissures est souvent aisé : taches noirâtres sur les murs, odeur persistante d’humidité, condensation excessive sur les vitres. Mais identifier l’origine exacte de l’humidité relève d’une autre logique. « Parfois l’humidité vient du bâti, des murs poreux, par exemple, et ces cas relèvent de la responsabilité du bailleur. Cependant, dans d’autres situations, le souci vient de l’usage du logement par l’occupant : un manque d’aération, une VMC obstruée… », précisait Louis du Merle, directeur juridique à l’ANIL (Agence Nationale pour l’information sur le logement), auprès du magazine Vies de Famille le 27 juin.
Depuis la loi du 17 août 2015 (dite TECV pour « transition énergétique pour la croissance verte »), les bailleurs sont légalement tenus de fournir un logement « énergétiquement décent » : étanchéité de l’air, fenêtres et portes fermantes, ventilation fonctionnelle. Pour les baux signés depuis le 1er janvier 2023, un logement dépassant les 450 kWh/m² de consommation énergétique finale est considéré comme non conforme. Dans ce cas, le locataire peut exiger des travaux ou saisir un conciliateur.
Prévenir, aérer, intervenir rapidement
L’ARS recommande d’aérer chaque pièce au moins dix minutes par jour, même en hiver, et de ne pas obstruer les entrées ou sorties d’air. Il convient aussi d’éviter les sources de vapeur d’eau excessive : linge séché à l’intérieur, cuisson sans hotte, chauffage sans évacuation. Les meubles doivent être éloignés des murs froids, et les sous-sols déshumidifiés.
En cas d’apparition de moisissures, le nettoyage doit se faire en respectant un protocole précis : port de gants, aération continue, usage de produits ménagers classiques. La désinfection à l’eau de Javel, si nécessaire, doit être réalisée avec prudence et dilution. En cas d’infestation importante ou de symptômes respiratoires, l’ARS recommande de faire appel à un conseiller en environnement intérieur, sur prescription médicale.
De son côté, le journal local Charente Libre rappelait en novembre 2024 que les infiltrations hivernales et les remontées capillaires favorisent ces dégradations silencieuses. Pour éviter que l’humidité ne devienne un facteur de précarité sanitaire, un entretien rigoureux et une répartition claire des responsabilités s’imposent.
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Une réponse à “Moisissures à la maison : comment réagir efficacement ?”
Et contre des hommes politiques moisis, on fait quoi ?