Le cas Salvini en Italie n’est pas un fait divers judiciaire. C’est un symptôme. Celui d’une maladie gangrenant toutes les démocraties européennes : la tyrannie des juges.
L’Europe se meurt lentement, mais sûrement, étranglée non par les coups d’État militaires ou les révolutions de rue, mais par les caprices glacés d’une magistrature hors de tout contrôle. L’affaire Matteo Salvini, vice-président du Conseil italien, acquitté pour avoir défendu les frontières de son pays, puis de nouveau traîné devant les tribunaux par des procureurs acharnés, en est une nouvelle démonstration. Une de plus. Une de trop.
Un acquittement ? Qu’à cela ne tienne. On rejoue.
En décembre 2024, Salvini est blanchi par la justice italienne dans l’affaire dite Open Arms. Le tribunal reconnaît qu’il n’a fait que son devoir : empêcher un navire ONG – qui avait déjà ignoré plusieurs ports sûrs – de forcer le territoire italien avec 147 clandestins à bord. Le droit de la mer était de son côté, la Constitution italienne aussi. Fin de l’histoire ? Non. Car dans l’Europe post-démocratique, le droit n’est plus une boussole : c’est une arme, brandie au gré des humeurs militantes de certains magistrats.
Voilà donc que le parquet de Palerme, incarné par le procureur Maurizio de Lucia, décide de passer outre l’appel pour se pourvoir directement en cassation. Un recours per saltum, rare, exceptionnel, mais devenu désormais l’outil des juges militants pour contourner la loi lorsqu’elle ne va pas dans leur sens. Ce n’est plus de la justice, c’est du sabotage politique. C’est un coup d’État rampant.
Les juges n’ont de comptes à rendre à personne. C’est cela, le vrai scandale.
Dans une démocratie normale – si tant est que cela existe encore en Europe de l’Ouest –, les magistrats seraient responsables de leurs actes. Ils devraient rendre des comptes sur leurs décisions, sur leurs éventuelles erreurs, sur leurs engagements politiques ou idéologiques. Ils devraient être évalués, contrôlés, révoqués s’ils trahissent leur serment d’impartialité. Mais aujourd’hui, ils sont tout-puissants et irresponsables. Ils peuvent détruire des vies, ruiner des réputations, renverser des ministres… sans jamais en répondre. Et surtout, sans jamais être élus.
Pire : cette magistrature se permet de définir ce qu’est une politique migratoire légitime, en niant toute notion de souveraineté, en piétinant la volonté populaire, en criminalisant ceux qui osent dire non à l’invasion migratoire. Refuser un débarquement illégal devient un crime. Défendre ses frontières, une séquestration. Exiger des juges qu’ils ne fassent pas de politique ? Une hérésie.
Alors que faire ? Reprendre la main.
Il est temps, grand temps, que les gouvernements dits démocratiques rétablissent une hiérarchie claire : celle du pouvoir politique sur la magistrature. Il faut un contrôle parlementaire mais aussi populaire des juges. Un examen de leur neutralité. Une traçabilité de leurs décisions. Et, en cas d’abus, des sanctions : blâmes, suspensions, radiations. Oui, même la radiation à vie. Car une erreur judiciaire n’est pas une faute technique, c’est une trahison du peuple.
Et s’ils refusent l’examen, s’ils persistent dans leur volonté de faire de la justice un instrument d’idéologie mondialiste, alors peut-être faut-il aller plus loin. Oui, songer à robotiser la justice. À remplacer les juges par des algorithmes, des IA impartiales, infaillibles, insensibles aux pleurnicheries des ONG et des avocats militants. Car au moins, un robot ne se prend pas pour Robespierre.
Et que dire de la féminisation accélérée de la magistrature ?
En France, plus de 70 % des magistrats de première instance sont désormais des femmes. Ce changement radical de sociologie n’est jamais interrogé. Pourtant, il modifie profondément la façon de rendre la justice. L’émotion peut remplacer la rigueur. La compassion systématique pour les minorités remplace l’équilibre. La perception subjective prime sur l’ordre légal. Et les hommes – pères, maris, chefs d’entreprise – sont de plus en plus nombreux à se demander si la justice rendue en leur nom l’est encore à égalité.
Ce constat n’a rien de misogyne. Il est factuel, observable. Et il appelle une réflexion : peut-on confier les clés de l’autorité judiciaire à une institution qui n’est plus ni représentative, ni contrôlée, ni même soumise au peuple ?
L’Europe est devenue une oligarchie judiciaire. Une dictature froide, qui n’a pas besoin de chars ni de prisons : elle a des robes noires et des codes. Si les dirigeants politiques ne reprennent pas le contrôle sur cette caste, alors la démocratie ne sera plus qu’un souvenir. Un mot vide. Une illusion.
L’affaire Salvini n’est pas un accident. C’est une alerte. La dernière, peut-être.
Julien Dir
Une réponse à “Quand la magistrature devient tyrannique : l’affaire Salvini et la dictature judiciaire…en Italie…comme en France [L’Agora]”
Vous vous méprenez, la démocratie représentative est une construction artificielle mise en place progressivement par les détenteurs du pouvoir judiciaire, d’abord en Angleterre, avec des prémices au 14ème siècle, puis qui s’est étendue dans le monde entier. En France, la prise de pouvoir des juges commence avec la cassation du testament de Louis XIII http://chrisagde.free.fr/bourb/l13succession+.htm, puis avec l’ignominie de l’hôpital général ( https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%B4pital_g%C3%A9n%C3%A9ral_de_Paris ) succès des magistrats initiateurs de la Fronde, puis la cassation du testament de Louis XIV. Dès la Régence donc, les juges avaient la main sur l’essentiel du pouvoir politique intérieur, le Régent étant à leur merci ne peut leur opposer sa volonté contre leurs jugements idéologiques et iniques et donc le vrai contre pouvoir à une autorité judiciaire inique, à savoir l’autorité morale de la hiérarchie ecclésiastique, est bafoué et traîné dans la boue, et ainsi devenu inaudible ce contre-pouvoir ne devient plus qu’un soutien moral des victimes de ce pouvoir judiciaire corrompu.
Le peuple, donc victime des juges et des avocats, se résigne à cette iniquité et retire sa confiance au système judiciaire. Quand celui-ci manipule les États généraux de 1789, pour transformer la France en démocratie représentative, le peuple se désintéresse de la question puis se révolte, et pas seulement les Vendéens et les Chouans. Mais diviser est le principe qui fonde la tyrannie de la démocratie représentative (référez-vous à l’article 4 de la constitution par exemple) et ainsi les tentatives de chacune des provinces sont compartimentées et les révolutionnaires arrivent à leurs fins en passant par la terreur.
Par la démocratie directe, le peuple exerce le pouvoir, par la démocratie représentative le peuple admet que ceux qui le séduisent ou le subjuguent par quelque moyen que ce soit exercent un pouvoir discrétionnaire, qui ne se distingue de la tyrannie que par des illusions.