La scène avait fait le tour des réseaux sociaux. En août 2024, lors d’un rassemblement à Walthamstow (banlieue de Londres), le conseiller municipal travailliste Ricky Jones, 58 ans, mimait un geste d’égorgement en appelant à « couper la gorge » de militants nationalistes qu’il qualifiait de « fascistes nazis ». Ce syndicaliste, par ailleurs responsable au sein du puissant syndicat des transports TSSA, a finalement été jugé… et acquitté.
Le verdict est tombé vendredi dernier devant la Snaresbrook Crown Court : le jury a mis à peine une demi-heure à déclarer l’élu « non coupable » d’incitation à la violence. Suspendu du Parti travailliste depuis l’affaire, Ricky Jones a plaidé que ses propos n’étaient « pas à prendre au pied de la lettre », et qu’il faisait référence à des autocollants prétendument laissés par des militants d’extrême droite dans un train.
Quand certains vont en prison, d’autres s’en sortent libres
Ce jugement fait grincer bien des dents outre-Manche. Car la comparaison est vite faite avec d’autres affaires récentes. Ainsi, Lucy Connolly, une nourrice de Northampton, a écopé de 31 mois de prison pour avoir posté sur internet un message appelant à la « déportation massive » des clandestins et à l’incendie des hôtels les hébergeant.
Deux poids, deux mesures ? Pour Chris Philp, ministre de l’Intérieur du cabinet fantôme conservateur, « il est stupéfiant qu’un élu travailliste filmé en train d’appeler à égorger des opposants soit acquitté, quand une simple citoyenne prend plusieurs années de prison pour des propos tout aussi condamnables ». Même constat pour Nigel Farage, chef de Reform UK, qui dénonce « un nouvel exemple flagrant de justice à deux vitesses ».
Une justice de plus en plus idéologique
L’affaire révèle un malaise profond dans la société britannique : une magistrature et des jurys prompts à frapper durement des citoyens exprimant des opinions jugées « racistes » ou « anti-immigration », mais beaucoup plus indulgents face aux débordements de la gauche radicale.
Le parquet avait pourtant rappelé le contexte explosif dans lequel Ricky Jones avait tenu ses propos : un rassemblement décrit comme « une poudrière », où un langage incendiaire pouvait aisément déclencher des violences. Le geste d’égorgement de l’élu travailliste, amplifié par des haut-parleurs devant une foule hostile, constituait aux yeux du procureur « un appel clair à la violence ».
Mais la justice en a décidé autrement.
Suspendu depuis août 2024 par le Parti travailliste, Ricky Jones reste dans l’attente d’une décision interne sur son avenir politique. Mais le signal est déjà là : un élu de gauche peut appeler à la violence contre ses adversaires sans risquer autre chose qu’un court procès, tandis que des anonymes sont lourdement condamnés pour des propos en ligne.
Ce nouvel épisode nourrit le sentiment d’une justice partiale, politisée et rouge, qui sanctionne les opinions plutôt que les faits, et qui ferme les yeux dès lors que les auteurs appartiennent au camp gauchiste.
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine