Un décret et un arrêté publiés au Journal officiel le 8 août 2025 redéfinissent les conditions d’implantation des éoliennes à proximité des radars militaires. Ces nouvelles règles, adoptées pour préserver la capacité de détection des infrastructures de défense, pourraient remettre en cause le projet éolien offshore de Bretagne Sud.
Un cadre strict autour des radars
Le texte fixe désormais trois règles claires :
- aucune éolienne ne peut être installée à moins de 5 km d’un radar militaire,
- au-delà de 70 km, l’implantation est possible si les éoliennes ne dépassent pas 200 mètres en bout de pale,
- entre ces deux distances, toute installation est soumise à des restrictions sévères.
Ce décret vise à garantir que les parcs éoliens ne perturbent pas le fonctionnement des radars, indispensables à la surveillance aérienne et maritime de la façade atlantique.
Un problème majeur pour le projet Bretagne Sud
Le parc éolien Bretagne Sud, confié au promoteur Pennavel, prévoit une première tranche de 250 MW. Mais son implantation, à 45 km de la base aéronavale de Lann-Bihoué (Morbihan), entre directement en contradiction avec les nouvelles règles.
Les éoliennes envisagées atteindraient jusqu’à 340 mètres de hauteur, soit bien au-delà de la limite autorisée de 200 m. Or, la base de Lann-Bihoué joue un rôle stratégique dans la détection et la surveillance de la façade atlantique.
L’arrêté prévoit toutefois une possibilité d’aménagement : les exploitants peuvent conclure une convention avec le ministère de la Défense et RTE pour arrêter temporairement les machines si la sécurité nationale l’exige.
Mais pour l’association Gardiens du Large, ce dispositif est « boiteux » et irréaliste :
- même à l’arrêt, des éoliennes de plus de 300 m continueraient à perturber les signaux radar ;
- en cas de menace, un délai d’exécution ne serait pas tolérable : un aéronef supersonique peut parcourir 70 km en moins de quatre minutes.
L’association rappelle qu’en novembre 2024, l’armée suédoise a obtenu l’annulation de 13 projets offshore totalisant 32 GW sur son littoral balte, en démontrant que les éoliennes auraient réduit de une minute le temps de détection de missiles hostiles.
Pour les opposants au parc Bretagne Sud, il ne fait aucun doute que la sécurité nationale doit prévaloir. « Aucune raison d’intérêt public majeur ne peut justifier une dérogation au décret du 6 août 2025 », affirment-ils, estimant que les autorités françaises devraient logiquement suspendre ce projet.
Ce bras de fer illustre les contradictions de la politique énergétique française : d’un côté, l’État promeut le développement massif de l’éolien en mer ; de l’autre, il doit préserver la sécurité de ses installations stratégiques. Dans le cas de la Bretagne Sud, la proximité avec Lann-Bihoué place clairement la défense nationale au cœur du débat.
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3 réponses à “Bretagne Sud. Le décret sur les radars militaires menace le projet éolien en mer”
La sécurité de nos cotes avant tout , basta les moulins a vents qui détruisent non seulement les fonds marin et la faune mais également les paysages.
une très bonne décision maitre des moulin à vent ces écolo devrais revoir leur leçon retourner à l’école
L’école que j’ai connu,oui;ça donnait : »Une ….. : mettre des moulins à vent.Ces écolos devraient revoir leur leçon,retourner à l’école. »