« L’explosion des prix, la vie chère et la multiplication des plans de licenciement promettent un automne et un hiver de privations sans fin. Tout cela pour protéger les cinq cents fortunes qui se gavent déjà au-delà de tout ce qui a été vu depuis des générations », annonce Jean-Luc Mélenchon (La Tribune Dimanche, 17 août 2025). Evidemment, tous les milliardaires ne sont pas comblés ; c’est le cas de François Pinault qui voit sa fortune professionnelle fondre ; en effet elle est de 15 milliards d’euros en 2025, alors qu’elle s’établissait à 23,6 en 2024. Soit un recul de 8,6 milliards d’euros. Le groupe de luxe Kering (Gucci, Saint-Laurent, Bottega Veneta, Balenciaga, Alexander McQueen, Brioni, Boucheron, Pomellato, Dodo, Qeelin, Ginori 1735, Kering Eyewear, Kering Beauté) dont François Pinault « détient 42 % a connu une année noire et vu son cours baisser de près de 50 % en un an, pénalisé par les grosses difficultés de Gucci. Pour faire face à l’effondrement de 62 % du bénéfice de Kering en 2024, plus de 800 millions d’euros d’actifs immobiliers à Paris ont été cédés au fonds Ardian. » (Challenges, Fortunes de France 2025)
En 2025, les choses ne s’arrangent pas puisque, au premier semestre, le chiffre d’affaires du groupe s’est limité à 7,587 milliards d’euros, soit un recul de 15,9 % par rapport au premier semestre de 2024 ; ce qui donne tout de même un résultat net de 474 millions de d’euros (Le Figaro Economie, samedi 2-dimanche 3 août 2025).
Une des danseuses de François Pinault, l’hebdomadaire Le Point, est également un foyer de pertes. « Le Point va perdre 5,6 millions d’euros cette année, après un déficit de 4 millions l’année dernière, pour un chiffre d’affaires de 65,4 millions. » (Challenges, 28 novembre 2024). D’où une réaction menaçante des propriétaires : « Dans leurs vœux au personnel du Point, François et François-Henri Pinault pointent “l’urgence de réinventer le modèle économique du journal pour répondre aux attentes du lectorat existant et attirer de nouveaux lecteurs. C’est impératif pour la pérennité du magazine “ ». (Challenges, 16 janvier 2025). Pour « réinventer le modèle économique », il faudrait trouver un oiseau rare… C’est-à-dire un journaliste capable d’inventer un autre contenu. C’est-à-dire un journaliste capable de sortir des platitudes et des lieux communs. C’est-à-dire un journaliste capable de s’intéresser aux régions, comme le faisait L’Express à l’époque de Jean-Jacques Servan-Schreiber. C’est-à-dire un journaliste capable d’étonner les lecteurs. Vaste programme !
En attendant, pour échapper aux mauvaises nouvelles (bilan, Bourse, pertes), François Pinault a toujours la possibilité de se réfugier dans l’une des trois villas qu’il possède à Dinard – par exemple Greystones.
Bernard Morvan
Crédit photo : S. Plaine/wikimedia (cc)
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2 réponses à “2025 : « Annus horribilis » pour François Pinault”
il a aussi une propriété a saint Tropez.
j’ai jamis compris ces milliardaires qui investissent dans la presse des journaux qui interessent personne.
Hors sol Pinault,
Le Point : quintessence du journal de salle d’attente, légitimiste quand il faudrait s’opposer,
Et puis , qui achète un journal papier à l’heure du tout dématérialisé ?
Même pas capable de se faire subventionner comme les petits copains de gauche,
Le Point disparaitra dans l’indifférence générale…