Le 10 septembre à Paris, la colère fiscale née sur les réseaux sociaux aurait pu rassembler au-delà des clivages. Mais comme toujours, l’extrême-gauche a su s’en emparer, transformant une grogne populaire en défouloir militant. La droite, elle, n’a rien impulsé. Elle a observé. Résultat : une rue occupée par les mêmes profils et une colère qui n’a profité qu’à ses adversaires.
Cet épisode s’inscrit dans un climat politique délétère. Le gouvernement Bayrou est tombé après un rejet du budget par l’Assemblée nationale. Sébastien Lecornu, nommé Premier ministre, n’incarne qu’une continuité creuse : un centriste bourgeois de plus, interchangeable, symbole de la stérilité du système. Dans ce vide politique, la rue devient un champ de bataille – et elle est tenue par la gauche.
Selon le ministère de l’Intérieur, « Bloquons tout » a réuni 197 000 participants, 800 actions, 675 interpellations, 549 gardes à vue et 34 forces de l’ordre blessées. Des chiffres massifs en apparence, mais qui masquent une réalité simple : seule l’extrême-gauche a animé cette mobilisation.
Place de la République, en début d’après-midi, quelques milliers de personnes se rassemblaient déjà : drapeaux palestiniens, collectifs de sans-papiers, migrants dénudés entourés de punks à chien. Un tableau folklorique et grotesque, où se mêlent petites bourgeoises et militants communistes bedonnants. À Châtelet, la routine gauchiste se déployait : poubelles incendiées, jets de bouteilles, slogans anti-flics et pro-palestiniens. Bref, toujours les mêmes acteurs, toujours les mêmes scènes.
Mais c’est le soir, Porte des Lilas, que le spectacle a pris une autre dimension. Là, nous avons vu la violence organisée. Des dizaines de militants montaient des barricades avec méthode. Un immense brasier dévorait cadis, batteries électriques, mobilier urbain. Une jeune femme de vingt ans a même entrepris de brûler un abribus – comme si calciner un abri en verre pouvait abattre l’État. La stupidité érigée en acte politique.
Les pompiers, venus éteindre l’incendie, furent encerclés et menacés par une dizaine de jeunes. L’arrivée de centaines de CRS a permis de les dégager. Puis la mécanique habituelle s’est enclenchée : mortiers, lacrymogènes, LBD. Les antifas, eux, se repliaient en ordre dispersé, se cachaient dans des parkings ou des magasins, pour réapparaître et jeter des bouteilles. Une guérilla de caniveau, menée par des marginaux exaltés.
Dans ce chaos, l’absurde était total. Les antifas frappaient au hasard, les CRS tout autant. J’en ai fait les frais : isolé, loin des affrontements, j’ai reçu un coup de matraque. Voilà le génie tactique des forces de l’ordre : frapper ceux qui ne participent pas et laisser filer ceux qui incendient. En discutant avec certains CRS, on sentait leur désarroi : débordés, ils ramassaient surtout des projectiles, assurant quelques filtrages.
Au-delà des images de violence, une réalité s’impose : la gauche radicale a su structurer une jeunesse militante. Elle est organisée, prête à l’affrontement, et elle donne à la gauche un levier de pression permanent.
La droite, elle, n’est pas en position de force sur ce terrain là. Pas de jeunesse mobilisée, pas de stratégie de rue. À l’exception de quelques poches – récemment à Vienne autour de la remigration – elle reste invisible. Elle s’accroche à l’idée que les urnes suffisent, alors même que la gauche occupe la rue et impose son agenda par la force.
La leçon est claire : la gauche sait que la rue est une arme politique. Si la droite ne l’apprend pas à son tour, si elle ne conquiert pas le terrain, elle perdra. Non seulement les élections, mais la bataille culturelle et l’avenir. Car une chose est sûre : dans la rue comme en politique, l’absence se paie toujours. Et la droite, en ce 10 septembre, a encore choisi l’absence.
Matisse Royer
Crédit Photo : Kompak
3 réponses à “10 septembre, « Bloquons tout » : la gauche radicale met le feu à Paris, la droite reste spectatrice [Reportage]”
Quelques personnes, probablement pas de gauche, sont descendus dans les rues de Paris ce 10 septembre avec un drapeau français. Après s’être fait traité copieusement de fachos on leur a confisqué leur drapeau. La gauche tient la rue et n’a pas l’intention de la partager, d’autant qu’ils ne risquent rien des FO ligotés par le pouvoir. Les LBD et les Centaures c’est pour les gilets jaunes ou la manif pour tous.
il n’est pas question que je manifeste ( et il y a de quoi ) pour Merluchon, LFI et tous les bobos parisiens! bande de connards attardés ! dommage car la France mérite que nous soyons tous dans la rue !
Bloquons tout en censurant immédiatement le nouveau premier ministre et systématiquement les suivants jusqu’à l’élection présidentielle qui verra s’affronter Bardella et Melanchon, ce jour là il faudra bien que les mous et les trouillards votent correctement, et il faudra y mettre la quantité car les urnes seront bourrées… Je ne vois aucun autre moyen de s’en sortir