Les chiffres récemment publiés par le département de l’Éducation nord-irlandais suscitent de vives réactions à Derry (Londonderry) en Irlande du Nord. Sur les huit dernières années, deux établissements secondaires traditionnellement protestants de la ville ont reçu presque deux fois plus de financements pour travaux que l’ensemble des huit écoles majoritairement catholiques.
Des écarts frappants
Selon les données officielles, Foyle College et Lisneal College ont perçu ensemble 11,1 millions de livres sterling entre 2017 et 2025. En comparaison, St Brigid’s, St Cecilia’s, St Columb’s, St Joseph’s, St Mary’s, Thornhill, Lumen Christi et Oakgrove Integrated College n’ont reçu que 5,8 millions au total.
Certains établissements catholiques, parmi lesquels St Columb’s College — qui compte parmi ses anciens élèves John Hume, Seamus Heaney ou encore Martin O’Neill — n’ont touché aucune aide certains exercices. Même constat pour Oakgrove, seul collège intégré de la ville.
L’écart est également visible dans les crédits d’entretien : Lisneal College a reçu à lui seul 652 000 £ depuis 2018, contre 623 000 £ pour les quatre collèges catholiques secondaires réunis.
Des conséquences concrètes
Ce déséquilibre a de lourdes répercussions sur la vie scolaire. À St Eugene’s, faute de financement pour rénover un bâtiment délabré, des classes ont été transférées dans des préfabriqués jugés étroits et inadaptés, affectant le bien-être du personnel comme des élèves, y compris ceux à besoins particuliers.
Autre exemple, l’école irlandophone Bunscoil Cholmcille, installée dans des baraquements provisoires depuis… 1993. Plus de trente ans après, ces huttes vieillissantes accusent un retard d’entretien estimé à 1,4 million £, mais n’ont bénéficié que de 67 000 £ de réparations depuis 2018.
Pour Mark H. Durkan, député SDLP, cette situation illustre « l’absence de transparence » dans l’attribution des fonds : « Les ressources vitales ne peuvent pas être distribuées au gré des humeurs d’un ministre. Des écoles laissées avec des toits qui s’effondrent ou des défauts structurels majeurs, c’est à la fois irresponsable et dangereux », a-t-il dénoncé.
Nick Mathison, président de la commission de l’Éducation, appelle lui aussi à une réforme en profondeur : « Il faut revoir le processus afin que les projets les plus urgents, en termes de sécurité et de santé, soient traités en priorité. »
Une gestion sous contrôle du DUP
Depuis 2016, le portefeuille de l’Éducation a été géré par des ministres du DUP (Democratic Unionist Party), lorsque l’Assemblée de Stormont fonctionnait. L’actuel ministre Paul Givan a récemment été critiqué pour avoir soutenu un projet de dôme sportif à Lisneal College, alors que des demandes urgentes venues d’écoles catholiques, comme St Brigid’s ou Lumen Christi, étaient rejetées ou suspendues.
Le département de l’Éducation affirme ne pas disposer de données antérieures à 2017, ce qui alimente les soupçons de manque de visibilité sur la gestion passée.
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