Le crépuscule de l’intelligence : vers l’idiocratie en marche ?

Edward Dutton et la thèse qui dérange : et si l’Occident devenait… plus bête ?

C’est un constat que les statistiques confirment, mais que peu osent commenter : le QI moyen baisse dans les pays occidentaux. En France, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Italie, la tendance est nette depuis deux décennies.
Longtemps, on a attribué cette baisse à l’immigration ou à des biais méthodologiques. Mais dans Le crépuscule de l’intelligence (At Our Wits’ End), l’anthropologue britannique Edward Dutton, épaulé par Michael A. Woodley of Menie, avance une thèse bien plus dérangeante :

« Les Européens eux-mêmes deviennent, génération après génération, de moins en moins intelligents. » Et les auteurs en apportent les preuves : statistiques, études longitudinales, analyses démographiques et biologiques à l’appui.

De Darwin à l’idiocratie : comment la sélection naturelle s’est inversée

Jusqu’à la Révolution industrielle, rappellent Dutton et Woodley, l’intelligence était favorisée par la sélection naturelle. Les individus les plus habiles, capables d’anticiper, d’innover ou de gérer les contraintes du quotidien, survivaient et transmettaient leurs gènes.
La modernité a tout bouleversé. Avec le progrès technique et l’État-providence, les contraintes darwiniennes ont disparu : la survie n’est plus conditionnée par la ruse ou la prudence, mais par le confort et la reproduction sans effort.

Désormais, expliquent les auteurs, les familles nombreuses sont devenues l’apanage des moins instruits, tandis que les plus intelligents, mieux éduqués et plus prévoyants, ont de moins en moins d’enfants.
Résultat : en quelques générations, le patrimoine génétique de l’intelligence se dilue.

La décadence intellectuelle, angle mort du déclin occidental

Le livre ne se limite pas à une démonstration statistique : il redéfinit la notion même de décadence.

Nous parlons sans cesse de déclin moral, de perte de repères ou de valeurs. Mais pour Dutton, le véritable effondrement est cognitif : « Nos sociétés complexes reposent sur des individus capables de raisonner, d’innover, de maintenir les structures qui les font vivre. Si le niveau intellectuel baisse, c’est tout l’édifice qui s’effondre. »

Ce que nous appelons “crise de civilisation” ne serait donc pas une simple crise morale, mais une crise biologique et intellectuelle.

Le déclin moral ne serait qu’une conséquence du déclin des capacités mentales collectives — un thème qui fait froid dans le dos, mais qui rend la thèse du livre redoutablement cohérente.

La dialectique du nombre et du génie

L’un des passages les plus saisissants de l’ouvrage, repris dans la présentation vidéo, concerne le rapport entre quantité et qualité.

Beaucoup d’Occidentaux se consolent en pensant qu’ils font “moins d’enfants, mais de meilleure qualité”.

Or, rappellent Dutton et Woodley, les statistiques génétiques contredisent cette idée : plus une société fait peu d’enfants, moins elle a de chances de produire les “génies” — ces individus aux QI hors norme (150, 160 et plus) — qui assurent les grandes ruptures scientifiques, artistiques ou politiques.

En d’autres termes, la qualité dépend de la quantité, et inversement.

Sans un réservoir démographique suffisant, l’intelligence collective s’érode mécaniquement. Et si les génies deviennent rares, la civilisation s’enlise.

L’angoisse du futur : vers une nouvelle ère sombre ?

Les auteurs n’emploient pas la formule à la légère : At Our Wits’ End — littéralement, “à bout de raison” — sonne comme une prophétie.

Le monde occidental, saturé de confort et de technologie, ne produit plus assez d’intelligence pour maintenir la complexité qu’il a lui-même créée.

Edward Dutton ne cède pourtant pas au catastrophisme mystique : il s’appuie sur des décennies de travaux en psychométrie et en biologie de l’évolution.

Il n’explique pas la décadence par un éloignement de Dieu ou par un complot planétaire, mais par une loi naturelle inversée : quand la reproduction cesse de récompenser la compétence, la civilisation entre en phase terminale.

La seule réserve de Dutton concerne l’avenir technologique.

Peut-être, admet-il, l’intelligence artificielle permettra-t-elle de prolonger artificiellement la civilisation humaine, en compensant la baisse des capacités cognitives moyennes. Mais encore faut-il des cerveaux humains pour créer, comprendre et encadrer ces technologies. Et cela, rappelle l’auteur, suppose qu’il reste suffisamment d’esprits brillants pour les maîtriser.

Dense, rigoureux, glaçant, Le crépuscule de l’intelligence est plus qu’un essai scientifique : c’est un miroir tendu à notre temps.

Loin des discours larmoyants ou complotistes, Dutton et Woodley proposent une explication biologique du déclin, d’une lucidité brutale. Sous-titré L’idiocratie en marche — clin d’œil au film culte qui imaginait une société gouvernée par la bêtise — l’ouvrage rappelle que ce futur n’a rien de fictif. Il a déjà commencé.

Le crépuscule de l’intelligence, par Edward Dutton & Michael A. Woodley of Menie. A commander ici aux éditions de Daniel Conversano

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Article relu et corrigé par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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