L’idée d’un triplement de la taxe de séjour en Bretagne administrative provoque une levée de boucliers chez les hôteliers. Un amendement au projet de loi de finances 2026, déposé à l’Assemblée nationale par Paul Molac (groupe LIOT), visait à instaurer une taxe additionnelle de 200 % à celle déjà perçue dans les quatre départements de la Région Bretagne. L’objectif affiché : financer les transports régionaux.
Selon une information rapportée par l’agence API News le 22 octobre dernier, la contribution passerait « de 0,90 euro à 2,70 euros pour une nuitée dans un hôtel deux étoiles à 50 euros ». Inspirée du dispositif parisien créé il y a trois ans pour soutenir la mobilité en vue des Jeux olympiques, la mesure entendait donner à la Région « le droit de disposer d’un panel d’outils adaptés à sa réalité, à son économie et à ses priorités », selon les mots de Paul Molac. Mais la proposition a été rejetée en commission des finances le 22 octobre.
« Incompréhensible et dangereuse »
Le rejet n’a pas suffi à calmer la colère des professionnels. L’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie de Bretagne (Umih Bretagne) juge cette hausse « injuste, disproportionnée et déconnectée des réalités du terrain ». Dans un message posté sur Linkedin, son président, Anthony Rambaud, dénonce une décision « incompréhensible et dangereuse » : « La taxe de séjour a été créée pour soutenir le développement touristique local, pas pour combler d’autres budgets publics ». « Détourner la taxe de son objectif initial, c’est affaiblir la confiance des visiteurs et fragiliser un secteur déjà sous tension », ajoute-t-il.
Pour l’Umih, la mesure représenterait « une charge insoutenable pour les clients et les établissements » et risquerait de peser sur l’attractivité et l’emploi. Les représentants de la profession soulignent également l’absence de concertation, estimant avoir été mis devant le fait accompli.
Une fiscalité locale qui interroge la compétitivité bretonne
Au-delà du débat parlementaire, le projet met en lumière la tension entre besoin de financement public et attractivité touristique. La Bretagne, où le tourisme représente environ 8 % du PIB régional, accueille une clientèle composée à 80 % de Français, dont 42 % originaires du Grand Ouest. « Les élus pensent peut-être que cette taxe sera payée par des touristes étrangers. Mais la réalité, c’est que 80 % des nuits sont réservées par des Français », a rappelé Anthony Rambaud.
Pour nombre de professionnels, ce type de fiscalité pourrait décourager les séjours dans une région encore largement fondée sur le tourisme intérieur. Le vote final du budget 2026 reste prévu le 24 novembre, mais l’épisode révèle déjà un clivage profond : entre des élus régionaux cherchant de nouveaux leviers de financement et des hôteliers qui redoutent une spirale fiscale menaçant l’équilibre d’un pilier économique essentiel à la Bretagne.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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