Selon le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, 2,5 millions de Français vivent aujourd’hui hors de l’Hexagone, dont 1 741 942 inscrits officiellement au registre consulaire au 31 décembre 2024. Cela représente une hausse de 2,8 % en un an, signe d’un regain d’expatriations après plusieurs années de baisse liées à la pandémie de Covid-19. Les principaux pays d’accueil restent la Suisse, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Belgique et le Canada, qui concentrent plus de 40 % de la communauté française à l’étranger. Près de la moitié des expatriés vivent en Europe et plus d’un million sont installés depuis plus de cinq ans dans la même circonscription.
Derrière ces chiffres se cache un malaise profond. « On ne voit pas le futur en France », confiait Mickaël, un Français installé depuis quatre mois à Malaga, à CNews il y a quelques jours. Ce témoignage illustre le sentiment croissant d’étouffement, entre pression fiscale, instabilité politique et bureaucratie paralysante.
Fatigue fiscale et désillusion politique
Comme le rapportait Le Figaro en fin de semaine dernière, beaucoup évoquent une « fatigue fiscale », une « classe politique déconnectée » et une difficulté à se projeter dans une France jugée inhospitalière pour les entrepreneurs. « Rien, a priori, ne nous destinait à vouloir quitter notre pays. Mais depuis la naissance de notre fille, notre regard a changé », témoigne Jérôme, 33 ans, responsable financier, qui prépare son départ vers le Canada ou l’Australie. Lassé des lourdeurs administratives et de la pression fiscale, il résume un sentiment partagé : celui d’un pays où le mérite ne paie plus et où l’effort est découragé.
D’après le baromètre 2024 d’Expat Communication, 11 % des Français citent la situation politique instable comme cause principale de départ. La dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024 a agi comme un électrochoc pour certains, accélérant les décisions d’exil.
Une fuite des talents révélatrice du malaise français
L’étude Syntec–Ipsos BVA (septembre 2025) alerte sur la fuite croissante des jeunes diplômés : chaque année, 10 % des ingénieurs et 15 % des élèves d’écoles de commerce s’expatrient. En dix ans, les départs de jeunes talents ont augmenté de 23 %. « Il faut faire attention à ce qu’à l’avenir, les inconvénients du travail en France – forte fiscalité, faible rémunération – ne prennent pas l’ascendant sur les avantages », prévient Laurent Giovachini, président de la fédération Syntec. Pour d’autres, c’est la dégradation du climat social qui motive le départ. « Je veux vivre dans un endroit paisible, prévisible et sûr », confiait un cadre dans la finance de 38 ans au Figaro, projetant de s’installer en Pologne.
Ces trajectoires racontent un même constat : alors que la France s’enfonce dans une tiers-mondisation rampante, entre impôts confiscatoires et perte de repères collectifs, les plus dynamiques cherchent ailleurs la stabilité et la reconnaissance qu’ils ne trouvent plus chez eux. Pour eux, partir n’est pas une désertion, mais un acte de lucidité.
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