Dans le Morbihan, un mouvement est en train de s’organiser contre le projet de raccordement du parc éolien en mer Bretagne-Sud. Sollicités par le préfet au titre de l’article R.181-18 du code de l’environnement, les conseils municipaux des communes concernées devaient rendre un avis sur les demandes d’autorisation environnementale et de concession du domaine public maritime déposées par RTE pour les tranches AO5 et AO9. Le dossier porte sur l’ensemble du raccordement : poste électrique en mer, câbles sous-marins 225 kV, atterrage à Erdeven, puis liaisons souterraines jusqu’au poste aérien de Pluvigner.
Une approbation qui revenait à valider les éoliennes
Si le raccordement est présenté comme un projet séparé, les communes ont découvert qu’il constituait en réalité une pièce indissociable du futur parc d’éoliennes flottantes. Et pas n’importe lesquelles : des machines géantes culminant à 380 mètres, destinées à barrer l’horizon au large du Morbihan. Aucune demande d’avis n’a été adressée aux communes pour les éoliennes elles-mêmes, ce qui revenait, selon plusieurs élus, à leur demander d’avaliser le projet global sans débat. Beaucoup ont refusé de s’y résoudre.
Le mouvement a été initié par les quatre communes de Belle-Île — Le Palais, Sauzon, Bangor et Locmaria — déjà opposées au projet éolien. Mais la portée de cette fronde s’est brusquement élargie. Quiberon a voté contre à l’unanimité. Saint-Pierre-Quiberon l’a suivie. Erdeven, Plouharnel, puis plusieurs communes du pays d’Auray ont emboîté le pas. Groix a clos la série le 19 novembre, là encore par un vote unanime. Une première dans un dossier où, jusqu’ici, les oppositions locales semblaient dispersées.
Un ras-le-bol alimenté par les inquiétudes et les découvertes sur le terrain
D’après les associations signataires, plusieurs éléments ont nourri cette mobilisation : les échanges entre communes pour décrypter un dossier administratif jugé titanesque, l’inquiétude grandissante face aux nuisances à venir et, surtout, la menace sur le travail des pêcheurs, dont des zones entières pourraient être durablement stérilisées. Les élus ont aussi été marqués par la présence de travaux déjà amorcés par RTE dans la zone mégalithique d’Erdeven et de Plouharnel, un secteur reconnu par l’UNESCO. Ce constat a renforcé l’impression d’un projet avancé sans véritable prise en compte du territoire ni de ses habitants.
La préfecture doit prochainement émettre son avis, avant l’ouverture d’une enquête publique à l’échelle du département. Et ce ne sera qu’un début : l’enquête relative aux éoliennes AO5 elles-mêmes suivra quelques mois plus tard, augurant de nouvelles tensions. Pour les associations, ce dossier pourrait rapidement devenir un enjeu majeur de la campagne électorale qui s’annonce.
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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