Selon le dernier sondage Odoxa, Jordan Bardela l’emportera au second tour de l’élection présidentielle dans tous les cas de figure. Même s’il était opposé à Clémenceau ou au Mahatma Gandhi, il serait en mesure de l’emporter.
Parce que la France de 2025 est très exactement comme celle de fin 79. Mais à l’envers. A la fin des années 70, début 80, il y avait un « désir de gauche ». Inarrêtable. Mitterrand et l’Union de la Gauche l’ont donc fort logiquement emporté en mai 81 avec un taux de participation record. C’était l’air du temps, c’était inéluctable, les Français le voulaient d’une manière ou d’une autre. Il fallait ‘essayer ».
Cette Gauche dispendieuse (jusqu’en 83 et le « Tournant de la Rigueur ») avant de devenir sociétale (quand le mythe de la « rupture avec le capitalisme » s’est crashé sur le mur du réel) est à la base de tous nos problèmes actuels, certes, mais ceci est un autre débat.
Les Français voulaient la Gauche en 81, ils se sont roulés dedans pendant des années, Jack Lang, les années 80, la morale et le fric, l’anti-racisme Saint-Germain des Prés et « Tonton », Tapie et Véronique et Davina, ils en ont même redemandé en 88, c’est dire si ça a été une passion !
En 2025, les Français veulent le RN au pouvoir. Il y a là-dedans un parfum d’inéluctable. L’avez-vous remarqué ?
Sécurité, immigration, autorité, fin des wokisteries : 2025 est très exactement l’antithèse de 1979. Mais la même dynamique est en cours.
A ceci près qu’en 1979, les Giscardiens était loin d’être battus. Dans les sondages d’alors, Giscard fera encore la course en tête jusqu’en novembre 1980, Mitterrand et Rocard se neutralisant mutuellement. Mais les premiers effets du choc pétrolier, l’affaire des Diamants, l’usure du pouvoir, la personnalité « aristocratique » de Giscard fera le reste et provoquera son effondrement en quelques mois. Au premier tour de l’élection d’avril 81, Giscard était en tête de presque 800 000 voix, au deuxième tour, il perdra avec une différence de plus d’un million de suffrages. Et la France partait pour 14 ans de Mitterrandisme !
Aujourd’hui, Jordan Bardella est en tête dès le premier tour, en tête au second tour et en tête au troisième tour s’il y en avait un ! Le « désir » de 2025 est encore plus fort que celui de 1979 !
Et si le RN résout son problème de candidats craignos du genre « casquettes nazies » pour les législatives qui suivront la présidentielle, la victoire de 2027 devrait être absolue.
Face à cela, que fait la Gauche LFI ? Elle s’enfonce dans une stratégie située à égale distance entre le suicidaire et la Haute-Trahison. Son seul discours à l’endroit des électeurs RN est : « les Nazis vont arriver au pouvoir », vieux ressort qui ne fonctionne absolument plus pour un parti qui ressemble plus au RPR des années 80 mâtiné PCF sous Marchais (pour le côté social) qu’au NSDAP.
Quant au discours à destination de son électorat traditionnel, il se résume à « Palestine », « non au racisme » et « l’islamophobie, premier cancer de la France ». Pas sûr qu’à Poullaouen, ce genre de blabla calibré « quartchiers » fonctionne si bien que ça, même auprès des vieux cocos, anciens profs de géo au lycée de Carhaix.
En clair : la gauche LFI veut absolument conquérir l’électorat immigré. Elle va (peut-être) y arriver, mais, en route, elle aura perdu l’ensemble de son électorat traditionnel captif, à part une ultra-minorité braillarde d’étudiants gauchistes de Rennes 2.
Car, pour produire UNE voix de Mohammed, LFI aura perdu en ligne TROIS voix Monique, Kevin et Christophe. En économie, comme en politique, quand c’est pourri, c’est LFI !
A ce sujet, il sera d’ailleurs intéressant d’analyse, lors des prochaines présidentielles, le nombre de votants dans les bastions traditionnels de la Gauche en milieu rural : Nord, Limousin, Allier, Midi rouge pour savoir comment la stratégie « quartchier » de LFI aura été appréciée dans les campagnes.
Outre l’immigration et Macron, aujourd’hui le principal pourvoyeur de voix pour le RN s’appelle LFI. En résumé, ce qui va amener Bardella au pouvoir, ce sont les trois –ON : Immigration, Macron, Mélenchon. Rien d’autre.
Mélenchon car, au regard des derniers débats télévisés où il était présent, l’ultime cartouche du Système Raphaël Glucksmann a du plomb dans l’aile et ne semble pas en mesure de tenir la distance. L’héritier naturel du régime actuel, Edouard Macron (il n’y a pas d’erreur), autre dernière cartouche des Boomers en fin de règne semblant, quant à lui, hors jeu depuis quelques mois déjà.
« Ca va se finir entre le RN et nous » avait prédit Jean-Luc Mélenchon. Sauf que celui-ci, aidé par tous les Thomas Portes, Rima Hassan, Sébastien Delogu et autres Sofia Chikirou de la Meute, sont devenus les agents électoraux principaux de leur adversaire en s’enfermant dans la stratégie des « quarchiers populaires » et de l’adulation de l’Algérie et du Hamas.
La seule question que doit se poser le RN désormais est : comment ne pas se faire perdre soi-même par une crise interne ou une bévue quelconque de dernière minute sachant que, sur le terrain, les autres font le travail pour lui ?
Et de bien préparer la pratique du pouvoir également. Car les réelles difficultés vont commencer en mars 2027.
Mathurin Le Breton
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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