À partir du 1er janvier 2026, les Français paieront jusqu’à 6 centimes de plus par litre de carburant. Officiellement motivée par la « transition écologique », cette hausse s’inscrit dans une mécanique bien huilée de transfert de charges vers les consommateurs, orchestrée depuis Bruxelles et docilement appliquée par Paris.
Ce n’est ni une taxe, ni une décision budgétaire classique, mais le résultat d’un dispositif complexe, opaque et redoutablement efficace : les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE). Créé en 2005, ce mécanisme impose aux fournisseurs d’énergie – dont les distributeurs de carburant – de financer des travaux de réduction de la consommation énergétique. En échange, ils obtiennent un « certificat » attestant de leur contribution à la transition énergétique. S’ils échouent, ils doivent payer de lourdes pénalités.
Une taxe déguisée imposée par l’UE
Le principe du pollueur-payeur s’est peu à peu transformé en un impôt dissimulé. En 2026, l’objectif fixé par l’État français – sous l’injonction des directives européennes – sera revu à la hausse : les obligations pesant sur les fournisseurs passeront de 6 à plus de 8 milliards d’euros, soit une augmentation de 27 %. Les industriels n’ayant que très peu de marge sur la distribution de carburants, ils n’auront d’autre choix que de répercuter cette hausse sur le consommateur final.
Résultat : selon les calculs de l’Union française des industries pétrolières (UFIP), le prix du litre augmentera de 4 à 6 centimes dès le 1er janvier 2026. Et ce, même si le prix du baril reste aujourd’hui relativement bas. Le mécanisme est simple : plus les exigences en matière d’économie d’énergie augmentent, plus la ponction sur les automobilistes s’alourdit.
Un coup de massue de plus pour les Français
L’État prétend que cette hausse est minime. Mais 132 euros par an pour un ménage moyen, dans un contexte de forte inflation et de stagnation des salaires, ce n’est pas rien. Pour les foyers ruraux ou dépendants de la voiture, cette ponction s’ajoute à une facture énergétique déjà plombée par les hausses de l’électricité, du gaz, et de l’alimentation.
Et encore, ce chiffre est une estimation basse. Car il ne tient pas compte des effets en cascade sur l’ensemble des produits transportés – donc sur la vie quotidienne – ni du risque d’embrasement des marchés en cas de crise géopolitique. Déjà, les consommateurs français paient en moyenne 300 euros par an en charges indirectes liées aux CEE. Loin d’être un levier vertueux, ce système devient une variable d’ajustement budgétaire sur le dos des plus modestes.
À la différence d’un impôt progressif, les CEE frappent indistinctement tous les conducteurs. Ceux qui n’ont pas les moyens de changer de véhicule ou d’habiter près de leur lieu de travail sont donc les plus touchés. « Cinq ou six centimes en plus par litre, c’est énorme pour des millions de Français », alerte Philippe Nozière, président de 40 millions d’automobilistes. Et d’ajouter : « On transforme à nouveau la mobilité en luxe ».
Le souvenir des Gilets jaunes n’a manifestement pas suffi. Le gouvernement prend le risque de raviver une colère sociale qu’il croit éteinte, en oubliant que c’est justement une augmentation de quelques centimes qui avait mis le feu aux poudres en 2018.
Une transition sous contrainte, sans transparence
L’État se réfugie derrière les objectifs climatiques pour justifier cette hausse. Les sommes collectées via les CEE sont censées financer la rénovation énergétique des logements ou les primes à la voiture électrique. En réalité, ces dispositifs profitent en priorité à ceux qui ont déjà les moyens d’investir, tandis que les autres payent, sans jamais voir la couleur des aides.
Quant à la baisse du prix du pétrole, elle pourrait compenser temporairement l’augmentation à venir. Mais l’équation reste fragile : la réduction des capacités de raffinage en Europe, la dépendance croissante aux produits raffinés importés, et l’instabilité géopolitique (Ukraine, Proche-Orient) rendent toute prévision illusoire. Un « premier trimestre stable » selon certains experts, mais rien n’est garanti.
En définitive, cette hausse de 6 centimes est un révélateur. Elle illustre le double discours d’un pouvoir qui prétend protéger le pouvoir d’achat tout en multipliant les charges indirectes. Elle montre aussi une Union européenne qui impose, et un gouvernement français qui applique, sans débat ni contrepartie.
À ceux qui pensaient que la transition (terreur ?) écologique se ferait en douceur, cette annonce rappelle que c’est le contribuable qui la finance – et souvent à son insu.
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